Chaque année, les 650 agriculteurs de la zone Beaufort (Savoie), réunis en sept coopératives, produisent 128 000 meules de ce fromage au lait de vache à pâte cuite, soit 5100 tonnes en 2015. Mais la production d'un kilo de Beaufort génère pas moins de neuf kilos de petit-lait (ou lactosérum, issu de la coagulation du lait), jusque-là transformés en poudre de lait à Verdun. Au prix de 800 000 km de transport par an, et de plus de 1000 tonnes équivalent carbone en émissions de gaz à effet de serre. Dans cette opération, les agriculteurs payaient les frais de transport mais gagnaient peu d'argent sur la revente du lactosérum. D'où l'idée de construire une usine à Albertville : celle-ci non seulement transforme le lactosérum en poudre de protéine (500 tonnes par an) mais elle produit aussi du beurre (300 tonnes), un fromage appelé la ricotte (40 tonnes) et de l'électricité.
La Fédération Nationale d’Agriculture Biologique, Agribiodrôme et la Communauté de Communes de la Vallée de la Drôme (CCVD) ont organisé en mai 2016, en partenariat avec le Ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer et Mairie-Conseils, deux journées consacrées à la transition agricole des territoires. Des processus de transition agricole territoriaux en milieu rural (CCVD) ou périurbain (Grenoble Alpes Métropole, Saint-Étienne Métropole) ont été décryptés à partir de visites de terrain et de témoignages d’acteurs ; des pistes sur la place et le rôle des collectivités dans le développement économique agricole ont également été dessinées. Le site Eau, Bio & Territoires revient sur cet évènement, décrivant avec détails les actions et projets présentés et mettant à disposition des ressources.
Le décret du 13 mai 2016 relatif aux chambres d'agriculture définit les missions d'appui que les chambres régionales d'agriculture exerceront en 2017 au bénéfice des chambres départementales, une étape supplémentaire pour les chambres d'agriculture, après l'adaptation du réseau, depuis le 1er janvier 2016, à la nouvelle carte territoriale. Ainsi, les chambres régionales assureront des missions d'appui juridique, administratif et comptable : coordination et harmonisation des pratiques d'achats, gestion du personnel, paie, gestion des systèmes d'informations des chambres départementales, élaboration d'un schéma directeur du patrimoine immobilier, opérations comptables et dispositifs de contrôle interne et de gestion. Elles seront aussi chargées d'analyser les politiques publiques qui relèvent de leurs missions, et de participer à leur élaboration, suivi et évaluation. Elles réaliseront un suivi des marchés agricoles et des études économiques et prospectives et élaboreront et coordonneront une offre de formation adaptée. Autres missions des chambres régionales pour le compte des chambres départementales : la mise au point des outils couvrant les domaines technique, économique, environnemental, réglementaire et stratégique, la conception et la mise en œuvre des actions et outils de communication, et la promotion de la création et reprise d'entreprises agricoles, en encourageant les projets agro-écologiques.
"Betterave à sucre bio : les balbutiements d’une filière ?" interrogeait en 2015 Le syndicat agricole, magazine du Pas-de-Calais. Quelques jours plus tard, un article du wikiagri.fr affirmait : "Le sucre bio en France, un marché de niche à organiser". La filière bio de la betterave à sucre est aujourd’hui quasi-inexistante en Europe alors que la demande croît de près de 20% par an. En Bretagne, une filière locale semble se structurer peu à peu : le blog Breizh Sukr raconte en effet les essais de culture de betterave sucrière bio menés par des agriculteurs bio ou en conversion répartis sur des territoires bretons, et partage connaissances et expériences. Un projet qui est soutenu par la Région, une collectivité et l'Agence de l'eau, et qui associe l’IUT de Pontivy et l’Université de technologie de Compiègne qui planchent sur une solution technique de mini-sucrerie, économe en eau et respectueuse de l’environnement. Un des objectifs de Breizh Sukr est de transférer à terme le modèle dans d’autres régions.
C'est sous ce titre qu'une publication du gouvernement présente le "Projet agro-écologique pour la France", projet qui "vise ainsi à produire autrement en repensant nos systèmes de production". "Produire autrement" y est décliné en 12 points clés : former les agriculteurs, développer et animer des projets collectifs, réduire l’utilisation des produits phytosanitaires, conseiller les agriculteurs, aider la transition, encourager l'agriculture biologique, engager et mobiliser les filières et les territoires, diminuer le recours aux antibiotiques vétérinaires, sélectionner des semences adaptées, enrichir les sols avec l'initiative 4 pour 1000, encourager l'apiculture, utiliser l'arbre pour améliorer la production. Ces 12 points sont explicités dans le document, accompagnés des outils et dispositifs mis en place dans le cadre de ce projet gouvernemental.
Produisant du méthane en ruminant, les vaches françaises émettent autant de gaz à effet de serre en un an que 15 millions de voitures. L'association Bleu-Blanc-Cœur a mis au point une méthode de dégazage en élevage, reconnue par l'ONU en 2012, et Liffré (7 500 habitants en Ille-et-Vilaine) est la première commune à avoir passé un accord avec elle pour inciter ses éleveurs de vaches laitières à donner à leurs ruminants une alimentation privilégiant des aliments riches en oméga 3 (herbe, lin, luzerne…) et ainsi réduire la pollution. Le conseil municipal a ainsi voté un budget annuel de 3 000 euros sur trois ans pour encourager les agriculteurs qui se lancent dans une démarche de réduction de CO2 en rachetant leurs tonnes de carbone économisé.
Après avoir mis en place une activité de conserverie sur la base de la mutualisation des compétences et des moyens, la coopérative morbihannaise l’Agence Unique, fondée en 2013 par trois producteurs, un pêcheur à pied et une plasticienne en environnement, souhaite mettre en place un "foodlab itinérant" à l'échelle du département, soit un espace de travail professionnel, d'accompagnement technique, et un véritable lieu de réflexion et de création. Il permettrait de transformer de petites quantités adaptées aux tailles des exploitations, à savoir de 300 à 500 kilos par semaine. Afin de mener à bien le projet, une opération de financement participatif a été lancée, permettant de récolter à ce jour un peu plus de 13 000 euros.
Dans sa lettre de veille, le Centre d'études et de prospective du Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt pointe un article de La semaine vétérinaire qui rapporte les enjeux associés à la pratique et aux installations vétérinaires en zones rurales, en se basant sur les travaux du programme de recherche "Vétérinaires et territoires ruraux attractifs" piloté par VetAgroSup entre 2013 et 2015. L'article rappelle la tendance à une certaine désaffection des vétérinaires pour la pratique rurale (15% des structures vétérinaires rurales ont disparu en Rhône-Alpes entre 1999 et 2010), qui fragilise le maillage sanitaire. Pour autant, la motivation pour "la rurale" existe toujours : vie à la campagne, relationnel avec les éleveurs, sentiment d'utilité sociale... Autre tendance : l'exercice individuel tend à diminuer au profit d'associations permettant de partager les frais d'installation, de mutualiser le matériel coûteux et de se répartir les gardes. Si les évolutions laissent craindre une poursuite de la déprise vétérinaire en zones rurales, des solutions existent, comme l'indique le rapport final du programme, qui présente notamment une démarche adoptée en Finlande où a été promu un partenariat entre secteurs public et privé : certains vétérinaires sont salariés par des collectivités territoriales et peuvent, en parallèle, exercer une activité libérale.
A la demande du ministre de l’Agriculture, le Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) a remis son rapport sur la transmission en agriculture. Il identifie quatre scénarios prospectifs à l’horizon 2025 et indique pour chacun d’entre eux les leviers politiques et économiques à mettre en œuvre.
La Fédération Nationale d’Agriculture Biologique a lancé en février 2016 un nouveau site Internet (repasbio.org) et une newsletter spécifique afin de partager les actualités et ressources avec tous les acteurs qui s’investissent sur ce sujet : élus, gestionnaires, cuisiniers, parents d’élèves, convives, producteurs, fournisseurs, formateurs, conseillers, etc. De son côté, le site restaurationbio.org référence une diversité de projets mis en œuvre sur les territoires pour l’introduction de produits bio locaux en restauration collective (scolaire, administratif, armée, hospitalier etc.).
Pour anticiper tout risque de pénurie alimentaire (par exemple en cas de choc pétrolier), les élus d'une commune de 2 200 habitants du Haut-Rhin ont l'idée en 2012 de créer une filière locale "de la graine à l’assiette". Pour cela, le conseil municipal rachète le droit d’exploitation agricole sur un terrain de 8 hectares dont il a la maîtrise foncière, et où il installe une exploitation maraîchère bio gérée par une entreprise d’insertion. Employant 25 personnes, celle-ci produit aujourd’hui une trentaine de tonnes de légumes par an, propose sa production sur un marché hebdomadaire qui n'existait pas auparavant, confectionne deux fois par semaine quelque 150 paniers de légumes vendus aux ménages du village et des alentours, et fournit chaque jour en nourriture la cantine de l’école du village. En 2015, la municipalité a créé une régie agricole et monte actuellement une coopérative d’intérêt collectif qui a vocation à faire tourner une conserverie, une malterie microbrasserie et une épicerie spécialisée dans la vente en vrac. Un article du quotidien Le Monde s'arrête sur le cheminement des idées, le montage juridique, l'implication de bénévoles...