La délégation aux droits des femmes du Sénat a centré ses travaux en 2017 sur la situation des agricultrices. Un rapport d'information a été produit, qui analyse la situation des agricultrices à travers toutes les étapes de leur parcours professionnel : formation, installation, statut, protection sociale, santé, engagement dans les organisations professionnelles agricoles, accès aux responsabilités et retraite. Il s'intéresse également aux difficultés spécifiques que pose l'articulation de la vie professionnelle et de la vie familiale. Quarante recommandations sont mises en avant.
La Fondation Daniel et Nina Carasso a édité un recueil de 27 projets portés par les acteurs de la société civile, et soutenus par la Fondation, présentés comme autant de pistes de transition vers des systèmes agricoles et alimentaires plus durables. Ces initiatives sont réparties en trois catégories : filières durables, économie locale, économie solidaire.
Les Groupements d'intérêt économique et environnemental (GIEE) sont des collectifs d'agriculteurs reconnus par l'État qui s'engagent dans un projet pluriannuel de modification ou de consolidation de leurs pratiques en visant à la fois des objectifs économiques, environnementaux et sociaux. Un site Internet sur les GIEE et destiné à l’ensemble de la profession agricole a été mis en ligne. Réalisé par l’assemblée permanente des chambres d’agriculture dans le cadre de sa mission de coordination de la capitalisation des GIEE, il vise à enrichir les liens entre les agriculteurs membres ou non des GIEE et des organismes les accompagnant, et propose une présentation détaillée de chaque GIEE ainsi que les actions et livrables réalisés par les GIEE : guide, cartographie de territoires, étude comparatives, outil de formation en ligne, indicateurs de diagnostic et les actualités des GIEE par région.
Les années qui suivent l’installation sont généralement cruciales car les projections des nouveaux installés en termes de viabilité et vivabilité ne sont pas toujours atteintes. Quelles sont les décisions prises sur la ferme qui favorisent la pérennisation ? Quel rôle pour l’accompagnement ? Quels points de vigilance après l’installation ? Des associations membres du pôle InPACT ont analysé 35 parcours de paysans installés depuis 3 à 10 ans. Il en ressort cinq facteurs de pérennisation : la maîtrise globale du projet ; l’entourage personnel, professionnel et territorial ; le travail ; la combinaison d’activités ; les stratégies d’investissement et de taille d’activité. Un livret, destiné aux porteurs de projet, aux paysans déjà installés et aux acteurs de l’accompagnement, présente les principaux enseignements de cette étude.
Quels sont les impacts du changement climatique sur les alpages ? Pour mieux comprendre, anticiper et agir dans ces espaces essentiels pour l’élevage et milieux riches en biodiversité, l'Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (Irstea) propose aux bergers, éleveurs, techniciens agricoles, gestionnaires d’espaces protégés et à toute personne intéressée, un état des connaissances actuelles, dans un guide inédit et accessible à tous, issu des recherches menées par le réseau Alpages Sentinelles.
De plus en plus d'agriculteurs développent des activités qui ne relèvent pas de la production alimentaire mais prennent appui sur l'exploitation (accueil pédagogique ou social, vente de proximité, événements culturels...). Or ces projet diversifiés, parfois à la jonction entre plusieurs droits, peinent à trouver leurs cadres et les porteurs de projets éprouvent des difficultés à accéder aux informations juridiques adaptées. Pour répondre à cette problématique, le Réseau CIVAM a réalisé un guide d'accompagnement aux porteurs de projets.
L'Archipel Nourricier de Loos-en-Gohelle (Pas-de-Calais) est un projet qui vient s'ajouter à une réflexion globale sur la souveraineté alimentaire du territoire, initiée notamment par la création antérieure d'un jardin (microferme) de Cocagne. L’objectif de ce projet est de créer une "trame nourricière" en résonance avec la trame verte matérialisée le long de l'ancien cavalier minier desservant des puits jusqu’au nouveau site de l’hôpital de Lens. "Ce continuum nourricier permettrait de montrer qu’une mixité des pratiques combinée à d’autres usages d’utilité sociale (culturelle, récréative, pédagogique, patrimoniale…) est possible et bénéfique. De plus, il a la volonté d’intégrer différents acteurs du territoire", rapporte le Centre ressource du développement durable (CERDD). Actuellement, et pendant trois mois, trois stagiaires étudient la faisabilité du projet et recensent les parcelles ayant un potentiel agricole afin de mettre en place un document cadre.
Au cours de ces derniers mois, plusieurs centres de ressources et acteurs institutionnels ont publié des documents portant sur l'"alimentation durable" et les "systèmes d’alimentation [ou "alimentaires"] durable territorialisés". Ceux-ci s'adressent selon les cas aux acteurs publics et privés et présentent les enjeux et défis d'une agriculture et d’une alimentation durables, des notions clés, des analyses de projets et donnent des clés pour entamer des projets alimentaires territorialisés.
A la fin des années 2000, la commune de Lingreville (964 habitants, dans la Manche) constate que ses maraîchers disparaissent. La municipalité se rapproche d'un lycée agricole voisin où, de leurs côtés, les stagiaires en maraîchage du Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricole (CFPPA) "peinaient à finaliser des projets d'implantation faute de soutien et d'expérience agricole", rapporte le mensuel Maires de France qui consacre un article à cette expérience. La commune et le CFPPA créent alors une couveuse agricole sous forme d'association, pour mettre à la disposition des apprentis maraîchers des terres afin qu'ils y expérimentent des cultures bio sur un à trois ans, dans le cadre d'un espace test, en bénéficiant des conseils des animateurs de l'association et des enseignants du CFPPA. Aujourd'hui, quatre anciens "couvés" sont installés sur le bassin de Lingreville. Et si l'association accueille toujours des apprentis-maraîchers, elle a réussi à élargir ses activités.
Convertie au "zéro phyto" sur 100% de ses espaces verts en 2008, la commune de Saint-Pierre-de-Frugie (380 habitants, Dordogne) s’est depuis lancée dans la création d’un jardin potager communautaire vertueux et pédagogique, qui attire les curieux de la permaculture, selon un article de La Gazette. Les Jardins de Frugie, créés en 2011, montrent ainsi, sur un peu plus d’un hectare, qu’un potager peut vivre avec un minimum d’entretien, d’arrosage et sans produits chimiques. L'intercommunalité a installé des panneaux explicatifs, le PNR du Périgord-Limousin y a fait démarrer un sentier pédagogique de 14 km. Résultat, une dynamique a été enclenchée : aménagement d'un gîte intercommunal, ouverture d'un magasin pour les producteurs locaux...
En fin d'année 2016, deux séminaires ont traité ce sujet. L'un organisé par la Fédération des Parcs naturel régionaux de France, visant à mieux cerner ce que sont les systèmes alimentaires territorialisés (SAT), les raisons et objectifs du développement de SAT et comment en développer sur les territoires. L'autre tourné plus globalement sur l'alimentation durable, à l'initiative de la Fondation Daniel et Nina Carasso, abordant notamment les modes de coopération à revisiter. Ces séminaires ont produit des actes, désormais en ligne. Une troisième publication, sous forme interactive, a été réalisée par le Centre de ressource du développement durable ; elle met l'accent sur les rôles opérationnels de la collectivité pour assembler et relier des initiatives existantes et éparpillées afin de créer un système alimentaire durable cohérent.