Le 26 juin 2015, des organismes réunis au sein du pôle d'excellence Agrapole, dont Cap Rural, ont organisé une rencontre sur ce thème autour de la question : quelles synergies entre acteurs et actrices de la recherche, du développement et de la formation ? Une publication fait suite à cette journée, revenant sur les échanges et proposant des liens vers les vidéos d’expériences présentées à cette occasion. Les principaux points traités : expérimenter et co-construire avec les agriculteurs des systèmes de productions agroécologiques, penser les liens producteurs-consommateurs dans les systèmes agroécologiques, accompagner la transition agroécologique lorsqu'on est une collectivité territoriale, produire et économiser de l'énergie par des dynamiques collectives...
Afin de guider au mieux les cédants agricoles vers une transmission réussie, les partenaires du Réseau Transmission en Agriculture ont mis en place un nouveau site internet : www.transmission-en-agriculture.com. Ce site, bien construit, explicite les étapes phares de la transmission d'une exploitation agricole, apporte des réponses aux questions clés, propose des outils d’aide à la décision, des actualités sur la transmission, des témoignages d’agriculteurs cédants et repreneurs, des liens utiles vers tous les partenaires du réseau.
La revue Campagnes et environnement présente sa vision de la ferme française en 2050 pour faire face au changement climatique. "Hausse de la température, ressource en eau moins disponible, accidents climatiques. La ferme française en 2050 aura un tout autre visage", écrit la revue. "A côté de sa mission première, nourrir les hommes, elle produira de l'énergie renouvelable grâce à la méthanisation et aux panneaux photovoltaïques installés sur ses toits, peut-on lire encore. La vente à la ferme sera aussi amenée à monter en puissance car elle répondra aux attentes des consommateurs, apportera un complément de revenu et évitera le gaspillage. Pour produire, elle devra gagner en efficience et adapter les modes de conduite des troupeaux et des cultures pour s'adapter aux dérèglements climatiques." A découvrir, un poster détaillé qui présente le système organisé d'une ferme dans 35 ans.
Une enquête des services statistiques de l’agriculture (Agreste) sur la structure des exploitations agricoles entre 2010 et 2013 fait une photographie de l’emploi agricole en France métropolitaine. Ainsi, en 2013, sur 451 600 exploitations agricoles, le nombre d’actifs permanents est passé à 854 100, soit 51 700 travailleurs en moins représentant 18 000 ETP. Les dirigeants et leur famille réalisent deux tiers du travail agricole et les salariés (permanents et occasionnels) se chargent du tiers restant.
"Le système alimentaire actuel, segmenté et concentré crée des tensions (organisationnelles, logistiques, relationnelles, économiques…) entre les acteurs", écrit le Centre ressource du développement durable. "Organisés en silos, poursuit le CERDD, les acteurs n'ont ni la capacité d'interagir entre eux ni de s’adapter aux instabilités économiques et aux enjeux sociétaux." Le CERDD pose que les enjeux d’alimentation durable pourraient être l’occasion de créer de nouvelles perspectives, de nouvelles opportunités et de nouvelles coopérations. Dans une publication, il décrypte trois expériences pour donner des clés aux collectivités locales, associations et opérateurs économiques afin de créer des partenariats qui renforcent l’activité autour de l’alimentation, de mieux coopérer, d’entrer dans une démarche collective vers des projets alimentaires répondant aux enjeux du développement durable.
En 2014-2015, l’Association de formation et d’information pour le développement d’initiatives rurales (AFIP) a défini et expérimenté une formation type à destination d’élus locaux sur le thème de la "démarche de projet agricole territorial". Les objectifs : sensibiliser les élus locaux aux enjeux, dispositifs, cadres juridiques, financiers et méthodes permettant un développement d’emplois et d’activité agriruraux ; leur donner à observer des initiatives originales en lien avec leurs envies et besoins identifiés, en vue d’un transfert de bonnes pratiques ; les accompagner dans la mise en œuvre, en coopération avec d’autres acteurs, de démarches locales concertées appropriées aux enjeux locaux (circuits courts, installation-transmission, lieux test, préservation du foncier, concertation environnementale…). A l’issue de cette expérimentation, et afin d’outiller les associations de développement agricole et rural, l’AFIP a réalisé un livret qui présente ce besoin de formation en réponse à l’évolution du rôle de l’élu local, précise le contexte de formation des élus au développement agricole, indique comment s’y prendre pour réaliser une telle formation.
Pour favoriser les circuits courts plébiscités par les habitants, l’agglomération du Grand Besançon, dont la ceinture maraîchère avait totalement disparu, a créé à un quart d’heure du centre de la ville Graines de maraîchers, soit un site de 6,4 hectares regroupant une grande serre chauffée, six tunnels non chauffés, une irrigation enterrée alimentée par un forage et un bâtiment de 600 m2 avec bureaux et espaces de stockage. Trois jeunes candidats à l’agriculture, installés au printemps 2015, y testent leur activité pendant trois ans, avec l’appui technique des Jardins de Cocagne. Autres partenaires : la chambre d’agriculture pour la sortie de pépinière, et Coopilote, une coopérative d’activités assurant l’hébergement juridique et l’accompagnement à la création d’entreprise.
Chaque année, Innova’bio, concours de création d’entreprises innovantes dans la filière bio sur le Grand Ouest, récompense une jeune entreprise. En 2015, le concours a distingué le réseau "Invitation à la ferme", qui répond"à l’une des problématiques actuelles de la filière : comment changer d’échelle sans reproduire les erreurs du système conventionnel ?",selon le site Terri(s)toires. Créé en décembre 2014, ce réseau réunit neuf fermes laitières biologiques de Bretagne, Pays de la Loire et Basse-Normandie. Ensemble, elles proposent une gamme d’une quinzaine de produits (yaourt nature, riz au lait au caramel beurre salé...), dont la transformation est réalisée en partie sur les fermes. Avec ce rapprochement, elles mutualisent certains moyens (process, achats groupés, communication, formation, etc.). En plus des règles de l’agriculture biologique, elles partagent un même cahier des charges, qui promeut un système herbagé, des produits non standardisés et des emballages produits en France. Le réseau permet également aux agriculteurs de toucher de nouveaux clients, en grandes et moyennes surfaces notamment. Aujourd’hui, les neuf adhérents fournissent 130 magasins.
Issu du travail collectif d’un grand nombre d’acteurs de la recherche et du développement en agriculture, réalisé par le ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, l'outil de diagnostic agro-écologique des exploitations est un outil informatique accessible librement et gratuitement par internet. Outil de développement agricole, il a pour objectif d'accompagner les agriculteurs dans leur réflexion autour des performances de leur exploitation, de leurs pratiques et leurs démarches, mais aussi d'estimer leur degré d’engagement dans l’agro-écologie. Il peut également faciliter l’animation d’un groupe autour du concept d’agro-écologie ou nourrir la réflexion dans la construction d’un projet agro-écologique. Son objectif est de soulever des questions et des pistes de réflexion, il ne s’agit pas d’un outil de certification.
Avec la ferme de Milgoulle, un éleveur a développé un concept original : il propose aux collectivités et aux entreprises d’entretenir gratuitement leurs espaces naturels, en échange de quoi il dispose d’un accès à la terre pour faire paître son troupeau. Aujourd’hui, ses 400 brebis pâturent sur un archipel agricole de 70 hectares disséminés tout autour de Rennes. Cette "ferme" se compose ainsi de parcelles très variées : petite île fluviale, grande zone humide en plein centre-ville... Comment l'éleveur organise-t-il cette agriculture (et avec quelles spécificités sur chaque "île" de l'archipel agricole), quels accords a-t-il passés avec les collectivités ? Un reportage à lire sur le site de Territoires. A noter également que pour constituer son cheptel, l'éleveur a fait appel au financement participatif : en échange de leur investissement, les parrains reçoivent de la viande d’agneau.
"Regards sur nos assiettes" est un film documentaire réalisé par Pierre Beccu, sur la base des enquêtes menées par six étudiants en géographie et ingénierie d’espace rural à Poisy (Haute-Savoie). A l’origine, déclare le réalisateur, il s’agissait d’ "un atelier de cinéma réalisé à partir de 2010 avec six étudiants qui souhaitaient étudier les impacts de notre consommation alimentaire sur différents aspects de la vie. Rapidement, leur curiosité et la pertinence de leur regard m’ont paru de nature à dialoguer avec les interrogations de nos concitoyens. J’ai proposé aux jeunes de faire évoluer l’atelier en film grand public, et de transformer l’outil pédagogique en objet de cinéma." De l’assiette au champ, les jeunes ont rencontré des patrons de grandes surfaces, de supérettes, des négociants sur les marchés, des responsables de groupements et des producteurs. Ils ont déniché et valorisé des expériences innovantes. Ils réfléchissent sur les conséquences des choix des consommateurs sur la santé, l’économie, le social, l’environnement, la qualité de vie ou les paysages.