Après le pétrole et avec de nouveaux modes d’alimentation et systèmes agricoles, une nouvelle manière d’occuper le sol pourrait exister en France. Quelle en sera la figure, et l’attractivité potentielle ? Proposé par une équipe de paysagistes et soutenu par une Agence de l’Eau, le projet "La Campagne des paysages d’Afterres2050" vient - avec textes et dessins - donner une visibilité concrète à la transformation des paysages agricoles. Une heureuse note d'espoir à la fin de ce document : "L’espace agricole post-pétrolier sera agréable à vivre" !
En 2005, l'association Afip Bourgogne Franche-Comté entraînait la communauté d'agglomération du Grand Besançon, la Chambre d'agriculture du Doubs et un CFPPA dans un projet européen : Solidarités agricole et urbaine pour des gains économiques, environnementaux et en termes d'emploi. Celui-ci visait à diversifier et adapter les activités agricoles en contexte périurbain, relier la demande locale et l'offre de produits agricoles, développer la formation, l'insertion et l'emploi dans les activités agricoles et rapprocher les différents acteurs de l'urbain, du périurbain et de l'agriculture. Un dossier de Transrural Initiatives revient sur cette expérience, décrypte les conséquences de cette dynamique (notamment la création d'un Espace-Test-Agricole) et saisit l'occasion pour questionner la place et le rôle de l'agriculture dans les territoires urbanisés.
Sujet d’actualité aux contours flous, parfois sujet à controverse, fortement médiatisé, l’agroécologie est à la fois un mouvement social, un modèle agricole souvent associé à une agriculture écologiquement et socialement plus responsable et un domaine scientifique. Issu d’un dispositif de veille territoriale né à l’Inra de Toulouse, puis adossé à un projet scientifique PSDR (Pour et sur le développement rural), le dictionnaire d’agroécologie a été conçu pour définir les contours sémantiques de ce domaine et pour permettre aux citoyens, agriculteurs, acteurs du développement et chercheurs, de comprendre ce qui se cache derrière chaque terme. Il propose des définitions claires rédigées et validées par la recherche.
D'un côté de nombreuses fermes seront à transmettre dans les prochaines années, de l'autre des porteurs de projet en agriculture bio rencontrent des difficultés à s'installer (critères d’éligibilité aux aides exigeants, difficultés à se construire un réseau, à élaborer son projet, à acquérir des compétences...), le plus souvent quand ils sont hors cadre familial. Pour le réseau FNAB, il s’agit alors de faire se rencontrer les projets de transmission et les projets d’installation en bio, lien dans lequel la collectivité (EPCI, département...) peut avoir un rôle majeur. Il détaille dans un article les marges d'action en la matière des collectivités et affirme qu'une politique locale autour de l’installation-transmission peut être une clé pour développer une agriculture biologique répondant aux enjeux du territoire. En guise d'exemple, il décrypte le plan d’actions de la Communauté d’Agglomération du Douaisis (59).
En mars 2016, la commune de Lussac-les-Eglises, lançait un appel à candidature pour exploiter sa ferme (léguée par un mécène au XVIIème siècle) dans le cadre "d’une réflexion globale en lien avec les besoins d’approvisionnement en produits locaux sur le territoire" et avec l'appui de la Chambre d’agriculture de la Haute-Vienne. Le conseil municipal a reçu depuis 14 dossiers et a retenu trois porteurs de projet : un maraîcher (pour une première installation, avec potager, herbes aromatiques et médicinales et la volonté de fournir des cantines et d’animer des ateliers-potager pour les enfants des écoles), un éleveur-maraîcher (qui a repéré l'offre sur Facebook et déménagé son cheptel et son matériel depuis le Nord-Pas-de-Calais) et un apiculteur (déjà producteur mais intéressé par la vente directe sur la commune).
Le chanvre industriel est de plus en plus cultivé en France et les débouchés s’élargissent, selon un article de WikiAgri qui en dresse un état des lieux avec un zoom sur la filière régionale "chanvre d’Auvergne", inaugurée par le CIVAM d'Auvergne.
Face à la baisse du nombre d’installations, le renouvellement des générations en agriculture devra nécessairement compter sur des actifs extérieurs au monde agricole. Cette population, qu’on qualifie de "hors cadre familial", représente aujourd’hui un tiers des installations et incite à repenser leur accompagnement, du fait de ses spécificités et des difficultés qu’elle rencontre pour intégrer la profession. Les espaces-tests permettent à des porteurs de projet d’expérimenter leur future installation dans un contexte sécurisant. En proposant un cadre juridique approprié, un conseil personnalisé et des moyens de production, ces espaces-tests viennent compléter la gamme des outils d’accompagnement à l’installation. Une note du Centre d'études et de prospective du ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt retrace les origines de ce dispositif puis en expose les principales caractéristiques. Elle en présente ensuite les grandes fonctions et décrit des expériences similaires dans trois pays européens.
En 2008, dans le contexte de crise économique, un fermier (vaches laitières) tchèque, producteur de fromage de feta, perd un partenaire. Il décide d'augmenter ses volumes en se fournissant chez d'autres producteurs laitiers et de développer une nouvelle activité, en camion, pour livrer en lait et en fromages des particuliers sur des territoires isolés de Bohème. Ce qui correspond à une attention accrue des consommateurs à l'égard de l'origine des produits. Six ans plus tard, l'entrepreneur propose une large gamme de produits (glaces, yoghourts...), distribués par 12 véhicules à destination de 15000 clients chaque semaine qui peuvent utilisés des moyens de géolocalisation et de SMS pour leurs achats. Une expérience dont le récit est fait (en anglais) par le Partenariat européen de l'Innovation en agriculture (PEI-Agri).
Pour la Fondation Nicolas Hulot, "la restauration collective est un formidable levier pour relocaliser les systèmes alimentaires de la production à la consommation, réorienter l’offre agricole vers des systèmes de production moins polluants, porter une démarche pédagogique auprès des convives en faisant évoluer leurs comportements alimentaires et offrir à tous l’accès à une alimentation saine et de qualité". Elle a lancé en mai 2016 un outil intitulé Mon Restau Responsable®, afin de permettre aux restaurants collectifs (cantines scolaires, entreprises, maisons de retraite, hôpitaux) de s'engager dans une démarche en quatre étapes : un questionnaire d’auto-évaluation, une visite technique par un professionnel, une séance publique d’engagement et une séance participative de garantie pour valoriser cet engagement.
WineFunding, plate-forme de financement participatif avec investissement au capital d’entreprises du secteur viti-vinicole, propose à des amateurs de vin de financer des domaines viticoles et des entreprises de la filière (startups numériques, équipementiers, agences de communication...). En plus de l'expérience de son fondateur qui a commencé sa carrière dans le vin, WineFunding s'est entouré d'un comité d'experts : un Meilleur Sommelier et un Meilleur Ouvrier de France, le régisseur des Hospices de Beaune, un agronome et un œnologue consultant en biodynamie... Ils sont deux à intervenir sur chaque projet, pour l'instruction du dossier mais aussi à travers l'accompagnement. La société propose aussi des dossiers en don avec contrepartie, pour des "petits" projets de 50 000 €. Pour les projets nécessitant des montants supérieurs à 1 million d'euros, WineFunding propose une ingénierie financière permettant d'impliquer des investisseurs stratégiques, financiers ou institutionnels.
"Vous avez un projet lié au terroir français, à l'agriculture ou à l'alimentation. Vous avez besoin de financement pour le réaliser, et le soutien des personnes sensibilisées par votre action et votre projet, vous permettrait de le démarrer rapidement." Ainsi se présente Cotcotcodon. Après Miimosa, site de financement participatif créé en 2014 exclusivement consacré à l’agriculture et à l’alimentation, Cotcotcodon s'est lancé en 2016 avec comme idée de permettre aux individus de solliciter, pour leur projet d’installation ou de développement d’activité, des citoyens désirant encourager financièrement des initiatives agricoles. Particularités de Cotcotcodon : la gratuité du service (aucune commission sur les dons), les dons sont versés directement aux porteurs de projet et aucun objectif à atteindre pour percevoir les dons effectués.