Face à la multiplication des crises (covid, inflation, augmentation des charges, variations de la consommation de produits bio, sécheresse, tempêtes…), "l'agriculture paysanne et les AMAP sont mises à rude épreuve", écrivent les réseaux AMAP Auvergne-Rhône-Alpes et Ile-de-France. Sur leurs territoires respectifs, ils ont lancé en 2022 des études "afin d'identifier les difficultés des fermes et les solidarités expérimentées en AMAP ainsi que leurs conditions de mise en place". Une synthèse des résultats est en ligne.
Sous l'effet d'une demande croissante pour les produits naturels à base de plantes, et l'importance du consommer local, la production et la cueillette de Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales (PPAM) attirent de nombreux porteurs de projet agricole avec une culture peu mécanisée d'une grande diversité de plantes sur de petites surfaces, transformées à la ferme et commercialisées en circuits courts de proximité en agroécologie paysanne. Groupement d'intérêt économique et environnemental (GIEE), Les Infusées est un collectif de producteurs-cueilleurs et animateurs autour des PPAM du nord-est du Massif Central, accompagné depuis 2015 par l'ADDEAR de la Loire dans la structuration et la promotion d'une filière locale et paysanne autour des plantes.
InPACT Nouvelle-Aquitaine et sept associations travaillant autour de l'installation et la transmission regroupées au sein de Zurkaitzak ont organisé fin 2021 une table ronde sur le collectif dans l'installation au Pays Basque. Entre autres objectifs : faire prendre conscience aux professionnels de l'agriculture de l'intérêt de promouvoir et d'accompagner des porteurs de projet qui souhaitent travailler collectivement, de l'impact et du rôle des structures accompagnatrices dans des installations collectives, de l'impact des changements organisationnels et de pratiques sur la capacité d'un paysan à transmettre sa ferme ; faire valoir la faisabilité technique, économique et humaine des installations en collectif comme une des pistes de solutions pour revaloriser l'attractivité du métier, proposer un équilibre professionnel, et ainsi renouveler les générations. Sept collectifs sont venus témoigner. Une publication revient sur cet évènement.
Après un travail d'exploration, de mise en liens... sur les tiers-lieux nourriciers, plusieurs partenaires (FAB'LIM, INRAE, Coopérative Tiers-Lieux, Réseau Cocagne...) ont conçu une plateforme ressource destinée à centraliser toutes les informations et productions.
L'agriculture biologique peut répondre à de nombreux enjeux sur lesquels les territoires sont compétents (qualité de l'eau, climat, biodiversité, développement économique...). Néanmoins, son développement reste limité par le manque de structuration de filières adaptées. Réalisé par le FNAB, un guide publié en septembre 2022 propose des pistes de réflexion et une méthode de mise en action aux territoires désireux d'agir sur le développement des filières comme levier d'action sur leurs enjeux.
ECLAT est un projet lauréat de l'appel à projet Mobilisation Collective pour le Développement Rural (MCDR), conduit par la FNCUMA, les réseaux TRAME, CIVAM, FADEAR, la FRCIVAM Pays de la Loire et l'association France Nature Environnement, qui a proposé "d'expérimenter la conception, la contractualisation, la mise en œuvre et la gestion par une organisation collective territoriale élargie d'une transition agro-écologique territoriale". En septembre 2022, un document détaille "les étapes d'un projet agroécologique racontées par cinq collectifs d'agriculteurs : repérer les envies et les besoins sur un territoire, s'engager en collectif, co-construire un projet agroécologique sur un territoire, élaborer et mettre en œuvre un plan d'action collectivement".
Ce projet, financé sur fonds CASDAR, a démarré en 2020 avec pour objectif de "favoriser l'installation agricole et la consolidation de fermes multi-performantes engagées dans une transition agroécologique et alimentaire en Occitanie par la capitalisation, l'échange et la diffusion des connaissances sur les projets agricoles en collectif, et également par la co-construction de parcours et d'outils d'accompagnement." Après deux ans d'activité, le projet a abouti à de nombreuses productions, désormais en ligne : des podcasts, un recueil d'histoires d’installations en collectif, des fiches thématiques…
En 2021, Solidarité Paysans a publié une étude sur la base d'une collecte (menée entre 2015 et 2019) de parcours d'agriculteurs fragilisés "qui, pour redresser et maintenir leur ferme, ont adopté des pratiques relevant d'une agriculture plus cohérente, autonome et économe. Ces trajectoires, riches et diverses, nous permettent d'affirmer que les changements de pratiques sont un des leviers qui peuvent concourir à rétablir des situations : sur le plan économique d'une part, mais aussi et peut-être surtout via la reconquête de l'autonomie, du plaisir au travail, du sens et de la cohérence retrouvés."
France Nature Environnement a publié 17 fiches pédagogiques à destination des acteurs locaux "souhaitant faire émerger un projet collectif sur les pesticides ou résoudre des conflits dépassant le cadre agricole sur ce même sujet". Sept fiches donnent un aperçu général des enjeux et des modalités du dialogue territorial ; les dix suivantes fournissent des clés pour l'animation et la facilitation du processus.
Pour maintenir et valoriser une agriculture locale, viable économiquement et respectueuse de l'environnement, Plessé (5 300 habitants) conduit sa propre politique en la matière. Objectifs : aider les agriculteurs à transmettre leur exploitation, offrir des débouchés aux producteurs locaux et proposer des repas 100 % bio dans les cantines. Retour sur la méthode, associant de façon originale élus, salariés communaux et habitants.
Bourg de 180 habitants, Trémargat (Côtes-d'Armor) peinait à accueillir de nouveaux agriculteurs et constatait que des exploitations agricoles déjà en place éprouvaient d'importantes difficultés à s'agrandir pour atteindre une surface leur permettant d'exister dans de meilleures conditions. Un article de La Banque des Territoires raconte pourquoi les élus ont fait le choix d'une SCI pour trouver une solution. Ce statut donne en effet la possibilité d'effectuer des achats de fonciers pour les louer à plusieurs agriculteurs. ; il permet aussi d'acquérir des terrains affectés à des activités autres qu'agricoles, comme celles de l'artisanat.