Le pouvoir des villes sur la gestion des espaces agricoles s'est accru en raison de la classification des espaces et de la mutualisation des compétences, et "nous nous trouvons confrontés à une situation dans laquelle deux groupes (agriculteurs et élus urbains), peu habitués à se rencontrer, doivent s'accorder sur une question d'aménagement en grande partie médiatisée par l'alimentation." Dans une publication, la géographe Agnès Terrieux pose ainsi la question de la planification territoriale de l’approvisionnement alimentaire et du nouvel enjeu que peut constituer l’alimentation pour les politiques d’aménagement. La chercheuse y fait l’hypothèse "que la présence de l’agriculture dans des espaces aménagés depuis la ville-centre, c’est-à-dire par ses élus et en fonction de ses besoins, peut être confortée par la logique d’approvisionnement alimentaire de proximité." "Après une période de privatisation de la question alimentaire, écrit-elle encore, les élus comprennent que la préoccupation alimentaire est un facteur de mobilisation des citoyens qu’il est possible d’utiliser pour consolider la présence des activités agricoles au plus près des villes et permettre même dans certains cas son retour dans la ville."
Pour accompagner la transition agricole et alimentaire de leurs territoires, des collectivités cherchent aujourd'hui à dépasser l'appui aux circuits de proximité pour coopérer, dans le cadre de démarches de développement économique, avec les acteurs des filières longues. Comment mobiliser des acteurs économiques positionnés sur les marchés internationaux ? Comment accompagner l'entreprenariat agricole individuel ou collectif ? Comment créer davantage de coopérations entre les acteurs économiques et les acteurs publics locaux ? La Fédération nationale d'agriculture biologique (FNAB) et Bio en Hauts-de-France ont animé un groupe de travail composé de collectivités locales pour répondre à ces questions. Un guide rassemble à présent témoignages d’acteurs, retours d'expériences et recommandations pour mieux comprendre et agir.
Trame, en partenariat avec la Fédération régionale des Geda de Bretagne, a conçu une méthode d'évaluation participative pour évaluer en groupe les bénéfices que les agriculteurs tirent d’un projet agro-écologique. Une méthode utilisable partout avec tout type d'exploitation agricole, présentée dans la revue Travaux et Innovations.
Les banques d’entraide - ou "banques de travail" - relèvent d'un système qui permet aux agriculteurs de s’échanger des services en fonction des besoins et des "coups de bourre" à certaines périodes de l’année. Une comptabilité simplifiée garantit la réciprocité entre les participants. Phénomène invisible dans le paysage agricole, ce système présente de nombreux avantages : gains de temps, mutualisation du matériel et limitation de l’endettement, ou encore diffusion de bonnes pratiques en matière d’agroécologie, et surtout solidarité. Le média Basta ! revient sur l'histoire de cette pratique et propose un reportage sur le sujet auprès d'agriculteurs (maraîchers bio, éleveurs) du Rhône.
Julien Fosse, vétérinaire et biologiste, chef de projet "agriculture et biodiversité" à France Stratégie, propose un état des lieux (ambition, typologie, production, liens à des systèmes alimentaires territorialisés) de l’agriculture urbaine en France et s’interroge sur ses potentialités en matière de production alimentaire (quantités faibles), d’emplois (vivier non négligeable) et environnementaux (globalement positifs pour les villes). Pour l’auteur, "développer l’agriculture urbaine implique aussi d’interroger les segmentations entre villes et campagnes, classiquement envisagées comme séparées par des fronts urbains clairement définis, pour réfléchir à l’imbrication étroite d’usages et de productions, entrant parfois en compétition sur un territoire partagé. Ainsi, développer l’agriculture urbaine implique, pour les décideurs publics, de repenser la gouvernance de leurs territoires afin de faciliter au mieux cette fluidité et cette imbrication entre ville et campagne."
Auvergne-Rhône-Alpes Énergie Environnement, dans le cadre de sa mission pour l'observatoire régional climat-air-énergie, a élaboré une méthodologie pour estimer le gisement méthanisable (déjection d'élevage, résidus de cultures, cultures intermédiaires à vocation énergétique, biodéchets ménagers, déchets verts, assainissement collectif, restauration, industries agroalimentaires, petits commerces, distribution) à l'échelle de la commune. Les éléments sont visibles et accessibles sur le site du Centre régional Auvergne-Rhône-Alpes de l’information géographique (CRAIG).
Après trois années de travail, la SCIC L'atelier paysan, chef de file du projet de Mobilisation collective pour le développement rural (MCDR), porté par le Réseau rural national, livre sur son site Internet un espace dédié aux actions et résultats du projet USAGES. On y trouvera notamment cinq publications thématiques qui constituent "La Petite Bibliothèque Paysanne - Colporter nos communs" : Autoconstructions et agriculture biodynamique ; Techniques de l’autoconstruction à la tronçonneuse - outils et techniques pour construire une charpente en bois rond ; Transformation à la ferme et technologies appropriées ; Ergonomie à la ferme et technologies appropriées ; Couverts végétaux et technologies appropriées.
Dans le cadre de son projet alimentaire territorial (PAT), la communauté d’agglomération havraise (l’agriculture occupe 42% de l’espace intercommunal) a mis en place un outil pour recenser les acteurs de l’écosystème alimentaire sur son territoire et identifier les liens entre eux. Avec pour objectif de renforcer le flux des échanges locaux, notamment entre producteurs et consommateurs, car les circuits courts y sont très peu développés. Développé à partir d'un outil existant visant à recenser les activités industrielles sur le territoire, l'outil "Toile alimentaire" est constitué d’une base de données qui peuvent être traitées et présentées sous différentes formes visuelles : schémas de flux, cartographie. Fin mars 2018, plus de 500 acteurs du système alimentaire et 900 relations étaient répertoriées.
Dans une "Note rapide" de juin 2018, l'Institut d'aménagement et d'urbanisme d'Ile-de-France et ses partenaires reviennent sur les fondamentaux de l'agriculture urbaine et distinguent cinq grandes formes et quatre fonctions principales. Et ce document de préciser que "l’agriculture urbaine est ainsi devenue un incontournable des politiques de la ville. Si les collectivités ont déjà bien perçu les nombreux services potentiellement rendus, il leur faut souvent s’adapter pour en permettre le développement (...) [et] de plus en plus de collectivités se dotent de chargés de mission "agriculture urbaine" (...) [et] manifestent le besoin d’être épaulées".
Dans le cadre d’Altérité, Mobilisation Collective pour le Développement Rural (MCDR) soutenue par le Réseau rural national, une brochure a été produite en vue d'aider à identifier les leviers de déverrouillage permettant le déploiement de l’agroécologie sur les territoires. Cette publication présente également "des expériences en faveur du déverrouillage" à partir de trois entrées : les initiatives d’action collective territoriale émanant des acteurs, l'enseignement et la formation, l'impulsion de politiques publiques territoriales.
Dans le cadre d’un groupe de travail lancé par le Commissariat Général à l’Égalité des Territoires (CGET), un nouveau site vient d’être lancé à l’attention de l’ensemble des acteurs publics ou privés menant ou accompagnant des projets d’alimentation durable, dans une perspective de soutien à l'essaimage (le changement d'échelle). Sur un mode collaboratif, il vise à les outiller dans la phase de lancement et de consolidation du projet. Ce wiki donne accès à des ressources existantes : guides, retours d’expériences, méthodologies, financeurs…