En Île-de-France, les départs sont chaque année plus nombreux que les arrivées et concernent surtout des personnes seules et des couples. Ces déménagements ont pour principale destination les territoires urbains et sont souvent l'occasion d'habiter un logement plus grand, voire une maison. "Lorsqu'ils s'installent dans une commune de province ou des DOM, les Franciliens disposent de revenus globalement supérieurs à ceux des résidents du même âge déjà présents (15 % de plus en moyenne). Les écarts de niveau de vie avec les résidents déjà installés sont particulièrement importants pour les ménages de 40 à 59 ans arrivant dans des communes comme Lille, voire Lyon, ainsi que pour les ménages les plus âgés", constate l'Insee.
La chercheuse Magali Talandier s'interroge dans un article si, à l'instar des États-Unis où est né ce concept en 2020 pour désigner les petites villes qui attirent de nouveaux télétravailleurs, la France va connaître l'avènement de Zoom towns (expression associant "boom town", petite ville qui se développe soudainement, et le logiciel de visioconférence Zoom). Elle pointe également le risque de nouvelles inégalités sociales et spatiales.
Dans son édition de décembre 2021, la revue du Réseau Rural Français consacrait son dossier à l' "Exode urbain : quelles réalités ?". Associé au Plan urbanisme construction architecture (PUCA), il annonçait une étude nationale sur l'impact de la pandémie de Covid-19 sur les mobilités résidentielles, rendue publique le 17 février 2022 sous le titre "Exode urbain ? Petits flux, grands effets. Les mobilités résidentielles à l'ère (post-)COVID". Résumé par Localtis : "Loin d'être massif, l'exode correspond davantage à de petits flux - qui ont toutefois un impact en termes de dynamique territoriale - et ne concerne pas toutes les catégories de villes. L'étude signale en revanche l'émergence d'un nouveau modèle d'investissement immobilier dans les territoires ruraux." On pourra lire encore le point de vue de l'universitaire Pierre Cornu, membre du Laboratoire d'études rurales (Lyon 2), sur la notion d'exode vue dans une perspective historique.
Le dernier numéro de 2021 de la revue Études rurales, publiée par l'EHESS, fait suite à des journées d'étude organisées à l'Université de Poitiers en 2019 où ont été discutés les "dispositifs et initiatives d'installation de personnes en migration dans les campagnes", surtout françaises. Cinq articles "constituent à la fois une valorisation écrite, augmentée et actualisée, d'une partie des communications de ces journées d'étude interdisciplinaires (géographie, sociologie, droit…), et la restitution d'une partie des enquêtes de terrain" menées dans le cadre d'un projet de recherche (CAMIGRI).
Voilà pêle-mêle quatre études portant sur la métropole de Lyon. Tout d'abord une étude de l'Insee qui entend montrer comment "la Métropole de Lyon structure les mouvements de population des communes alentour". De son côté, le Plan urbanisme construction architecture (PUCA), qui pilote un programme de recherche-action de la plateforme d'observation des projets et stratégies urbaines, publie un cahier qui "propose une réflexion autour de la notion de justice spatiale, dans un contexte où la métropolisation est de plus en plus interrogée pour ses effets sur les territoires que l'on dit « périphériques »". La Direction de la Prospective et du Dialogue Public de la Métropole de Lyon a quant à elle mené une étude sur le phénomène des entreprises innovantes, afin de mieux comprendre le modèle start-up et l'entrepreneuriat innovant ainsi que leur impact sur le territoire métropolitain. Enfin, l'Agence d'urbanisme de l'aire métropolitaine lyonnaise (UrbaLyon), à travers l'Observatoire Déplacements, a étudié les pratiques du vélo et leur évolution dans l'agglomération lyonnaise et les territoires voisins.