Du périurbain à l'agri-urbain

Si les espaces périurbains ne sont plus la campagne, sont-ils pour autant bientôt la ville ? Une géographe les considère plutôt comme un espace à part entière, reposant sur "le désir de ruralité" et "le retour des paysans".

Souvent qualifié d'espace "flou à la recherche d'identité", le périurbain est peut-être plutôt une "fabrique à territoires agri-urbains".

Pour Monique Poulot en tout cas, tous les ingrédients sont là :

  • les espaces agricoles "de simples réceptacles de l'urbanisation dans les années 1970, deviennent des éléments essentiels du cadre de vie" ;
  • les "formes de sociabilité rurale sont plébiscitées comme un idéal", l'interconnaissance généralisée étant perçue comme un gage de convivialité et de solidarité ;
  • les habitants des espaces périurbains semblent avides de "faire campagne", quitte à la réinventer complètement ;
  • l'agriculture est "convoquée pour légitimer ou assurer la préservation des espaces de nature", si bien qu'une nouvelle figure de paysan, à la fois producteur, médiateur et passeur de nature est peut-être en train de naître.

Pour elle, les espaces périurbains ont donc le mérite de "replacer l'agriculture au coeur des débats".

Les architectes Fabien Gantois et Xavier Bonnaud ne distnt pas autre chose lorsqu'ils rappellent que les zones périurbaines ne comprennent pas seulement des pavillons et des lotissements, loin de là.

A partir de trois études de cas, ils montrent qu'il est possible de proposer une réponse au "désir de double identité des habitants : urbains dans leur travail, ruraux dans leur vie domestique".

Pour eux, ces zones bénéficient d'une "indéfinition prometteuse" et pleine de vitalité, notamment économique.