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Recruter : Le bassin d'emploi est le réservoir de la reconversion !

Faute de trouver les professionnels qualifiés dans le domaine de la métallurgie, le groupe Recaero, sous-traitant de l'aéronautique, forme désormais les personnes dont il a besoin après avoir posé l'hypothèse suivante : il existe forcément des personnes capables d'apprendre ces métiers parmi les demandeurs d'emploi de son bassin d'emploi. Pour produire des pièces à l'unité ou en très petite série pour des Airbus, il faut un haut niveau de compétence et d'autonomie de la part de chaque opérateur car il faut des professionnels très qualifiés et réactifs, capables de réaliser des pièces non récurrentes dans des délais très courts. Dans ces métiers en tension, les recrutements sont particulièrement ardus pour l'entreprise implantée en Haute-Ariège. Recaero a alors mis en place en 2007 un centre de formation interne pour recruter et former sur place, avec l'appui de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), de Pôle emploi et de la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (DIRECTTE). Retour sur la méthode...

Monter les formations

Si la diversité des besoins en compétences de Recaero était un obstacle, puisqu'il est impossible de monter des formations dans plusieurs métiers et pour de petits nombres de personnes, la solution adoptée a consisté à mutualiser les besoins de l'ensemble des sous-traitants de l'aéronautique du bassin d'emploi. D'autre part, l'UIMM Midi-Pyrénées a sollicité les capacités d'ingénierie de son organisme de formation. Les ingénieurs de formation de l'Association de formation professionnelle de l'industrie (AFPI) ont dégagé un tronc commun aux formations aux divers métiers, ce qui permet de réserver l'approche de leurs spécificités au travail sur le terrain dans le cadre d'un contrat de professionnalisation.

Trouver les candidats

Pôle emploi s'est appuyé sur la méthode des habiletés (Méthode de recrutement par simulation [MRS]). La sélection s'effectue parmi des demandeurs d'emploi sans aucune expérience des métiers concernés, mais qui manifestent les aptitudes nécessaires pour y réussir. Une fois acceptés individuellement par chacune des entreprises, ces candidats entrent dans le dispositif de formation.

Le temps des formations

Le tronc commun de 400 heures, financé par l'UIMM et Pôle emploi, est dispensé pour l'essentiel dans les locaux de Recaero pour établir d'emblée le contact avec les ateliers. À l'issue du tronc commun, chacun des stagiaires signe un contrat de professionnalisation et rejoint les locaux de l'entreprise qui l'a recruté avant son entrée en formation.

Le succès

Les professionnels en place se sont d'abord inquiétés de voir arriver dans leurs ateliers des personnes qui n'avaient aucune expérience de leur métier. Les résultats obtenus ont ensuite levé leurs réticences. Le dispositif a permis la reconversion de cuisiniers en chaudronniers, de comptables en ajusteurs ou de gendarmes en soudeurs. Il a aussi permis d'élargir l'accès des femmes aux métiers de la métallurgie : elles représentent près de la moitié des stagiaires en cours de formation.

A lire en ligne : Le bassin d'emploi, réservoir de la reconversion, Philippe Tranchart, Débat Formation, n°19, octobre-novembre 2013 (1,5 page)