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L'entreprise pédagogique industrielle pour former aux métiers et lever les freins à l'insertion professionnelle

Une action expérimentale destinée à des demandeurs d'emploi sans qualifications, mais sachant lire et écrire, a été mise en œuvre dans une Entreprise pédagogique industrielle (EPI) de Montluçon. L'objectif est d'apporter aux candidats une perception fiable et une vision, la plus exhaustive possible, des différentes possibilités du secteur de l'industrie, grâce à un dispositif en deux phases (découverte puis qualification) et un accompagnement renforcé. Pour la région Auvergne, l'objectif est de répondre aux besoins de l'industrie locale qui peine à recruter des diplômés. Principes d'une EPI : découvrir les métiers par la pratique, mettre en pratique les compétences acquises, travailler en équipe, être accompagné tout au long du parcours sur le plan pédagogique, social ou psychologique. Explications du dispositif auvergnat...

Un dispositif en deux phases

Le dispositif est le suivant : un sas de découverte des métiers de l'industrie (210 heures) et une phase de qualification (durée moyenne : 1 100 heures). Au cours de la première étape, les stagiaires découvrent différents métiers, d'abord en construisant un chariot dans le cadre d'une entreprise virtuelle qui fonctionne comme une entreprise industrielle classique, avec une production (fabrication, assemblage, finition) et une gestion (bons de commande, bons de livraison, gestion de stocks...). Les stagiaires peuvent aussi découvrir les métiers grâce aux clips proposés par la Web TV et ont l'opportunité d'effectuer des stages d'observation en entreprises.

À l'issue de ce sas, certains stagiaires iront vers l'emploi, d'autres vers la seconde étape, après s'être positionnés sur l'un des cinq parcours qualifiants : agent de fabrication d'ensembles métalliques, soudeur, électronicien de contrôle et de maintenance, électronicien de tests et développement, agent de montage-câblage en électronique. Au cours de cette seconde étape, les stagiaires réaliseront une voiture électrique "verte".

Un accompagnement permanent, plus-value du projet

Durant chacune des phases, les stagiaires sont accompagnés par deux personnes, un formateur et un accompagnateur. "L'accompagnement vers l'emploi constitue une des plus-values du projet", observe Jean-Luc Arnaud. "Une précédente expérimentation a en effet démontré que le taux de retour à l'emploi est bien meilleur quand les stagiaires ont bénéficié de prestations spécifiques d'accompagnement renforcées."

L'ingénierie de ce dispositif a été réalisée par une équipe de neuf personnes de l'AFPA, formateurs, managers et ingénieurs de formation. Le financement a été assuré par le Fonds social européen (FSE ), dans le cadre du projet Devin-Vert. L'expérimentation de la formation est financée par le conseil régional d'Auvergne, à hauteur de 42 places dans le sas de découverte et 21 places dans l'étape de qualification. Ainsi, 50 % des stagiaires du sas de découverte intégreront la phase de qualification. Avec un objectif ambitieux : 100 % de réussite à la qualification.

A lire en ligne : Former autrement aux métiers de l'industrie, Sylvie Karsenty, Débat Formation, n°16, décembre 2012-janvier 2013 (2 pages)