Créativité et innovation dans les territoires

Les entreprises, les collectivités et les acteurs du développement local sont régulièrement appelés à faire preuve de créativité. Mais qu'est-ce qu'une innovation et comment favoriser l'émergence d'actions ou de méthodes innovantes ?

Créativité, économie de la connaissance, innovation... de quoi parle-t-on ?

A partir de son fonds documentaire, l'Institut Atlantique d'Aménagement du Territoire (IAAT) propose une "bibliowebographie" sur :

  • le vocabulaire de la créativité et les processus créatifs
  • les territoires face au défi de la créativité
  • la "classe créative" (une nouvelle classe sociale ?)
  • l'innovation dans les entreprises
  • l'innovation culturelle
  • les outils et méthodes de la créativité

Comment favoriser l'innovation territoriale ?

Dans le cadre d'un séminaire d'échanges entre réseaux ruraux régionaux, un dossier thématique a été produit par le réseau rural français.

Ce document présente :

  • le concept d'innovation du point de vue de la Datar et les conseils du réseau rural national
  • divers guides, rapports et dispositifs destinés à favoriser l'innovation dans divers domaines, de la culture à la création d'activités
  • un focus sur le potentiel d'innovation du programme européen Leader et des nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC)
  • des initiatives d'appui à l'innovation menées dans le cadre du réseau rural
  • quelques références accessibles en ligne

L'ensemble des rapports, fiches d'expériences, compte-rendus de rencontres et autres dossiers de presse sont accessibles directement sur internet depuis ce dossier en forme de "mise en bouche" ou de bouquet, où les agents de développement sont invités à piocher des idées.

La créativité au service des territoires et de leur attractivité

Dans le cadre d'une réflexion collective menée par le Conseil d’analyse économique (CAE), la Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale (Datar) et l’Académie des technologies, un rapport sur la créativité et l'innovation dans les territoires. Il a été présenté au Ministre de l’Espace rural et de l’Aménagement du territoire mardi 18 mai 2010.

L'objectif de cette réflexion était d’identifier les formes d’innovation qui peuvent améliorer la compétitivité et l'attractivité des territoires.

Les auteurs du rapport distinguent 3 formes d'innovation :

  • l'innovation high-tech, avec le développement de nouvelles techniques et technologies ;
  • l'innovation low-tech, ou le développement de nouveaux usages pour ces nouvelles technologies ;
  • l'innovation "dans ce qui existe déjà", mais au niveau de l'organisation, du management, de la commercialisation...

Et c'est à ces deux dernières formes d'innovation qu'ils consacrent toute leur attention. Non seulement "la science pure" n'est pas la première source d'innovation, mais "c'est la créativité dans les usages" qui fait la différence entre les entreprises comme entre les territoires. "La technologie c'est important mais ce n'est pas l'essentiel". Bien plus, "la France est reconnue pour ses prouesses techniques et ses échecs commerciaux". Il faut donc "apprendre à se saisir des idées des autres" et soutenir les innovations non technologiques.

Il est donc longuement question de la créativité, comme "disposition à l'innovation dans les territoires".

Plusieurs ingrédients semblent nécessaires :

  • le développement des activités artistiques et de la culture générale, mais aussi de lieux d'échanges et de rencontres ;
  • une atmosphère tolérante et bienveillante à l'égard des idées et des projets "déviants", et des financements facilités.

S'appuyant sur les travaux de différents chercheurs, le rapport "montre que la force et l'attractivité d'un territoire dépendent de sa qualité de vie et du dynamisme des relations sociales". Il n'y aurait donc "pas de territoires condamnés" mais des territoires "sans projets et sans hommes de qualité pour les porter".

Or la concurrence est rude : la France et le monde en général sont "à l'aube d'une troisième vague d'innovations" comparable à ce que fut la Renaissance et "ceux qui ne sauront pas s'y préparer (...) régresseront et disparaîtront selon les lois darwiniennes de sélection".

Oscillant entre une vision polarisée du développement économique et social (autour de pôles de compétitivité et/ou de qualité de vie) et une apologie du développement endogène, basé sur la valorisation du terroir et de ses potentiels, les auteurs du rapport formulent des propositions plus ou moins concrètes :

  • un changement radical de culture de la part des pouvoirs publics, qui devraient cesser de "vouloir imposer d'en haut des projets à la société" pour "promouvoir une société de projets" ;
  • une différenciation locale des revenus, via un "revenu minimum territorialisé", pour attirer les entreprises dans les territoires les moins denses ;
  • la désignation de "sous-préfets à l'expérimentation" pour sortir des découpages territoriaux préétablis, et la refondation des pays, "les laissant libres de s'organiser à leur guise" ;
  • l'ouverture des formations initiales et continues à des disciplines artistiques et aux entreprises ;
  • la création d'un "baromètre des innovations" et la communication autour des expériences réussies...

Le rapport adopte un ton résolument optimiste ("de cette échappée nous rapportons quelques bonnes nouvelles") et présente des études de cas, en entreprise ou au niveau d'une collectivité.