Les potentiels oubliés du rural français
Définies comme des territoires non urbains, "les campagnes françaises sont depuis longtemps définies « en creux »", si bien qu'"on finit alors par ignorer toute réalité rurale", écrit le chercheur Laurent Rieutort. Dans un article publié dans Population & Avenir, il examine une grille de densité de l'Insee inspirée de la statistique européenne d'Eurostat qui permet de "mieux appréhender la place et le rôle des territoires peu denses dans les dynamiques de développement territorial français... jusqu'à nuancer une vision étroite du fait métropolitain". Sous le titre "La ruralité en France : des potentiels oubliés", le géographe pointent les atouts du rural et distinguent notamment trois types de développement pour ces territoires.
Principales conclusions
- La ruralité concerne 35% des Français et 90% du territoire
- Des territoires peu ou très peu denses comptent une forte attractivité, avec les taux de croissance les plus élevés, toujours supérieurs aux espaces densément peuplés (une croissance fondamentalement liée à l'attractivité migratoire qui touche fortement les zones peu denses du "périurbain" ou du rural "éloigné" : installation de nouveaux habitants, aménités et qualité de vie de ces territoires peu denses)
- Des succès de la sphère productivo-résidentielle dans la ruralité
Trois types de développement rural
- Le choix d'un développement local intégré fondé sur la valorisation de "ressources territoriales" spécifiques et sur la capacité d'organisation collective des acteurs
- Des territoires peu denses à proximité d'agglomérations où il s'agit alors de jouer sur les complémentarités entre dynamiques métropolitaines et aménités rurales
- Des campagnes "éloignées" où le développement repose sur la mise en relation des acteurs, des liens sociaux et des réseaux
Au final, "il apparaît que les zones à faible densité connaissent des marges de croissance probablement plus importantes que les cœurs métropolitains". Pour l'auteur, il convient donc de ne pas ignorer les atouts des espaces ruraux et de repenser l’inter-territorialité "ville/campagne" pour éviter la marginalisation effective d’une grande partie du territoire.
A lire : La ruralité en France : des potentiels oubliés ?, Laurent Rieutort, Population & Avenir, n° 73, janvier-février 2017 (5 pages)
Mots-clés: emploi, mobilité, énergie, environnement, économie, logement, relations villes-campagnes, numérique, attractivité, périurbain, foncier, population