La publication du Réseau rural s'arrête notamment sur :
Le pacte pour la ruralité, signé en juin 2016 par la Région Pays de la Loire, soit huit objectifs et 37 mesures en faveur du renforcement de l’équilibre territorial dans la région.
Le plaidoyer du Mouvement européen pour la ruralité en faveur d'un livre blanc de la ruralité, qui nourrirait ainsi la programmation européenne post-2020.
Deux projets lauréats de l'appel à projets Mobilisation collective pour le développement rural, à savoir la mise en place d'un réseau rural agroforestier français, et "Clusters, territoires et lien rural/urbain" qui défend l’idée que de ces réseaux et de leur lien avec le territoire peuvent naître des innovations en faveur du développement rural.
Grenoble-Alpes Métropole, la Communauté de communes du Trièves et le Département de l'Isère ont signé le 9 janvier 2020 le "Contrat de réciprocité pour une alliance des territoires". Les trois collectivités s'engageant à renforcer leurs coopérations en matière de tourisme, de mobilités, de traitement des déchets, de gestion forestière, de développement économique, d'eau, d'agriculture et d'alimentation. Démarches récentes au niveau national, les contrats de réciprocité ont pour finalité de renforcer les coopérations entre un territoire urbain et les territoires qui l'environnent, en tirant parti des complémentarités entre tous et au bénéfice de chacun.
"A l'approche de l'élection présidentielle, la problématique des « fractures territoriales » s'invite dans la campagne, relève La Gazette dans un dossier publié en mars 2022. Contrairement à 2017, il n'est plus question de métropolisation. Eric Zemmour, Marine Le Pen et Valérie Pécresse préfèrent opposer la « France des campagnes » à la « France des banlieues » même si chercheurs et spécialistes des collectivités s'accordent à dire que ce clivage est trop simpliste." Le dossier se poursuit par un long dialogue entre deux maires de sensibilités différentes qui "expriment des préoccupations communes" ; "revigorant" estime l'hebdomadaire.
Titre d'une note de la Fondation Jean-Jaurès et de l'association Chemins d'avenirs s'appuyant sur une enquête Ifop auprès des 17-23 ans sur leurs choix d'orientation et leur rapport à l'avenir. Les auteurs expliquent en préambule que, dans la "France des villes moyennes et des petites villes" lors de la crise des "gilets jaunes", "une catégorie de la population est néanmoins restée silencieuse et n'a pas pris part au mouvement de manière massive : les jeunes des territoires, qui se heurtent pourtant à des obstacles propres à leurs situations géographiques. Ces obstacles, on les retrouve dans leur rapport à l'avenir, dans les ressources dont ils peuvent bénéficier pour s'orienter et dans la façon dont ils se projettent et construisent ce que sera le début du reste de leur vie."
"Les critiques de la métropolisation sont vives, et variées, à gauche comme à droite", écrit le chercheur Éric Charmes. Dans La vie des idées, il publie un texte qui "se penche sur la critique venue des mouvements écologiques de gauche. En 2018, la Fondation de l'écologie politique, liée à Europe Écologie les Verts et proche de la Fondation Jean-Jaurès, a attribué un prix à un pamphlet intitulé « Les métropoles barbares », qui présente la métropole comme le lieu où les classes dominantes mettent en scène un style de vie devenu écologiquement insoutenable. Ce prix a mis en lumière des débats qui sourdaient". Arguments à l'appui, Eric Charmes nuance l'opposition urbain/rural.
Pour comprendre la formule, il faut lire le texte d'Eric Charmes publié le 24 octobre 2017 dans La Vie des idées. Pour le chercheur en sciences sociales appliquées aux questions urbaines et à l'urbanisme, et à contrecourant du discours/diagnostic qui oppose la richesse des villes à la pauvreté des campagnes, "les territoires en crise sont (...) avant tout des cœurs de ville, des territoires très urbains" ; en profitent alors "des campagnes périurbaines qui prennent le pouvoir".
C'est la question-titre d'un dossier du magazine Population & Avenir dans lequel deux chercheurs se basent sur la géographie économique et de l'emploi pour y répondre. Rappelant notamment qu'il existe des territoires attractifs en dehors des métropoles ("le développement local autonome"), les auteurs s'interrogent sur la "métropole : un centre en trompe-l'œil ?" et invitent à ne plus considérer la France "uniquement comme un ensemble de territoires organisés par des centres que seraient les métropoles".
C'est le titre de l'avis présenté et adopté en octobre 2019 par le Conseil économique, social et environnemental (Cese), dans lequel ce dernier insiste sur l'augmentation des inégalités entraînées par la prégnance du fait métropolitain et sur ses conséquences environnementales. Ses rédacteurs formulent 14 préconisations organisées selon cinq axes pour "favoriser un développement durable, équilibré et coordonné du territoire s'appuyant […] sur les métropoles".
Les débats sur les dynamiques territoriales sont souvent organisés autour d'oppositions entre métropoles, villes moyennes et petites villes (des effets taille procureraient avantage ou désavantage aux territoires en fonction de leur position dans la hiérarchie urbaine), ou bien entre territoires urbains et territoires ruraux (idem mais à partir des effets de densité). "Ce faisant, on occulte l'existence potentielle d'effets liés à l'appartenance des territoires à des espaces plus larges, qu'on peut qualifier d'effets macro-territoriaux ou macro-régionaux". Réalisée pour la Région Nouvelle-Aquitaine, une analyse d'Olivier Bouba-Olga et Mathieu Obertelli a porté sur les 1231 intercommunalités de France métropolitaine à partir de 16 indicateurs relatifs à la population, l'emploi, le chômage et les revenus. "Il s'avère alors que les effets macro-régionaux dominent largement les effets taille et les effets densité".
Lorsqu'on vit en ville et que l'on souhaite monter un projet à la campagne, il arrive que le territoire de destination ne soit pas une évidence. Comment choisir un point de chute alors ? Repérer les territoires ruraux proches et accueillants, et mieux connaître la vie locale et les opportunités d'emplois et de créations d'entreprise, semblent d'excellents premiers pas. Du côté des prescripteurs urbains, quand ils accompagnent un porteur de projet qui veut partir à la campagne, ils se demandent naturellement vers qui se tourner dans les territoires ruraux, et si l'adéquation projet/territoire sera bonne.
C'est pour répondre à ces besoins que le réseau Envie d'R a souhaité développer des événements territorialisés d'interconnaissance intitulés "Réinventons le lien Ville-Campagne".
Sept mois après la signature du Pacte État-métropoles, le 6 juillet 2016 à Lyon, le gouvernement et les présidents de métropoles se sont réunis le 1er mars 2017. Un dossier de presse, produit pour l'occasion, présente les 15 pactes, dont ceux de Grenoble-Alpes (signé le 9 février 2017) et celui de Lyon (signature à venir) et rappelle que "chaque pacte comporte un volet "coopération" qui scelle une contractualisation entre la métropole considérée et des espaces proches, périurbains, ruraux, villes petites et moyennes, y compris transfrontaliers". Le projet de loi relatif au statut de Paris et à l’aménagement métropolitain, adopté par l'Assemblée nationale le 16 février 2017, prévoit par ailleurs la création de sept nouvelles métropoles au 1er janvier 2018, dont Clermont-Auvergne Métropole et Saint-Étienne Métropole. Enfin, la mise en oeuvre d’un Observatoire des dynamiques métropolitaines et des coopérations interterritoriales a été évoquée.
Dans un long entretien à Millénaire 3, la professeure d'urbanisme-aménagement Sabine Barles (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) "montre que l'approche par le métabolisme [notion qui désigne l'ensemble des flux d'énergie et de matière mobilisés par les villes, c'est-à-dire importés, transformés, transportés, exportés ou rejetés dans l'environnement] invite à inverser le regard sur les métropoles. Concentrant les populations, les forces économiques et les pouvoirs politiques, celles-ci n'en restent pas moins intrinsèquement dépendantes d'autres territoires pour leur approvisionnement physique : alimentation, énergie, eau, biens manufacturés, etc." Un constat qui "amène à questionner l'échelle à laquelle se jouent la soutenabilité des villes, et le déploiement de l'économie circulaire dans le contexte de l'économie mondiale."
Fin 2017, un colloque réunissait les PNR à Mulhouse pour explorer les nouveaux enjeux des relations entre Parcs et territoires urbains et construire des propositions qu’ils porteront lors de leur Congrès 2018 (les 10 et 11 octobre 2018 dans le Parc naturel régional du Pilat) consacré précisément à ce thème. Des actes de cette rencontre sont à présent en ligne.
En décembre 2016, Cap Rural a organisé, en partenariat avec Mairie-conseils - Caisse des Dépôts, une session d’exploration sur les relations villes-campagnes.
Les liens d’interdépendances et de complémentarités entre territoires ruraux et urbains renvoient effectivement à de multiples enjeux communs (aménagement, développement, cohésion, transition, résilience…) et offrent de nombreuses opportunités de dialogue et de coopérations.
Olivier Bories, maître de conférences en aménagement de l’espace (forêt, paysage, espaces naturels) à l'Ecole nationale de formation agronomique (ENFA), distingue plusieurs agricultures urbaines : les agricultures urbaines professionnelles (ex. : maraîchage), les non professionnelles (ex. : potagers), et les hybrides (portées par des structures privées qui poursuivent des intentions à la fois productives et sociales). "Les agricultures urbaines qui se développent à l’échelle mondiale sont des « extraits de campagne » qui pénètrent la ville, réactivant l’utopie de la cité fertile. Or si l’on connaît mieux la périurbanisation, il faut désormais s’intéresser à la ruralification. Jamais nommé ainsi, ce phénomène social désigne l’insertion de l’activité agricole dans un espace qui ne lui est pas dédié et peut-être à des modes de pensée empruntés au monde rural". Explication de ce concept par Olivier Bories.
Julien Fosse, vétérinaire et biologiste, chef de projet "agriculture et biodiversité" à France Stratégie, propose un état des lieux (ambition, typologie, production, liens à des systèmes alimentaires territorialisés) de l’agriculture urbaine en France et s’interroge sur ses potentialités en matière de production alimentaire (quantités faibles), d’emplois (vivier non négligeable) et environnementaux (globalement positifs pour les villes). Pour l’auteur, "développer l’agriculture urbaine implique aussi d’interroger les segmentations entre villes et campagnes, classiquement envisagées comme séparées par des fronts urbains clairement définis, pour réfléchir à l’imbrication étroite d’usages et de productions, entrant parfois en compétition sur un territoire partagé. Ainsi, développer l’agriculture urbaine implique, pour les décideurs publics, de repenser la gouvernance de leurs territoires afin de faciliter au mieux cette fluidité et cette imbrication entre ville et campagne."
Dans une "Note rapide" de juin 2018, l'Institut d'aménagement et d'urbanisme d'Ile-de-France et ses partenaires reviennent sur les fondamentaux de l'agriculture urbaine et distinguent cinq grandes formes et quatre fonctions principales. Et ce document de préciser que "l’agriculture urbaine est ainsi devenue un incontournable des politiques de la ville. Si les collectivités ont déjà bien perçu les nombreux services potentiellement rendus, il leur faut souvent s’adapter pour en permettre le développement (...) [et] de plus en plus de collectivités se dotent de chargés de mission "agriculture urbaine" (...) [et] manifestent le besoin d’être épaulées".
Avant la crise sanitaire "de nombreuses questions se posaient à propos de l'aménagement du territoire. Métropoles et métropolisation étaient notamment interrogées et les bénéfices de « l'avantage métropolitain », tant pour leurs habitants que pour les autres territoires, remis en question (...). En parallèle, certains observent le retour du village, figure oubliée de l'aménagement du territoire, en tant que forme urbaine de référence commune à un grand nombre d'aspirations. D'autres, au contraire, s'alarment d'un retour au « localisme » en matière de décision politique y voyant un risque d'égoïsme territorial et un moteur à l'étalement urbain (…). La crise sanitaire, loin d'apaiser ces tensions, semble plutôt les renforcer, tant du côté du diagnostic que des prises de position et des projets qu'il inspire." Le Plan urbanisme construction architecture (PUCA) a publié mi-février une note "qui vise à recenser les arguments et controverses, offre un éclairage renouvelé sur les approches en faveur d'un modèle plus équilibré entre les métropoles et le reste du territoire. En un mot, la crise sanitaire interroge notre capacité à penser collectivement un autre projet spatial et politique."
Titre déformé d'un article, "conçu comme un essai" par ses auteurs Olivier Bouba-Olga et Michel Grossetti (Université de Poitiers), intitulé réellement "La mythologie CAME (Compétitivité, Attractivité, Métropolisation, Excellence) : comment s’en désintoxiquer ?". Celui-ci entend déconstruire "l’émergence d’une mythologie séduisante dans le champ du développement économique : l’approfondissement de la mondialisation plongerait l’ensemble des territoires face à un impératif de compétitivité, seules quelques métropoles pouvant rivaliser pour attirer les talents et les leaders de demain, métropoles qu’il conviendrait donc de soutenir en concentrant les efforts sur l’excellence." Et propose une analyse des différents composants de la CAME ainsi que quelques éléments de réflexion sur des alternatives envisageables.
L'association Bretagne Rurale et rUrbaine pour un DEveloppement Durable (BRUDED) organisait début 2020 une première rencontre régionale ouverte aux élus et aux agriculteurs sur les relations entre collectivités et agriculteurs dans une vision associant développement économique local et transition écologique : divergences, convergences, nouvelles formes de dialogue et de gouvernance, coopérations locales pour favoriser une agriculture durable et économiquement viable. Une publication revient sur les propos de cette journée, les expériences convoquées, les productions issues des ateliers.