Le dernier numéro de 2021 de la revue Études rurales, publiée par l'EHESS, fait suite à des journées d'étude organisées à l'Université de Poitiers en 2019 où ont été discutés les "dispositifs et initiatives d'installation de personnes en migration dans les campagnes", surtout françaises. Cinq articles "constituent à la fois une valorisation écrite, augmentée et actualisée, d'une partie des communications de ces journées d'étude interdisciplinaires (géographie, sociologie, droit…), et la restitution d'une partie des enquêtes de terrain" menées dans le cadre d'un projet de recherche (CAMIGRI).
Titre d'un article de La Lettre du cadre, qui rapporte que "pour préparer leurs concitoyens à un monde imprévisible, des communes ont quasi institutionnalisé le principe de « faire » avec les habitants." Les administrés s'impliquent alors au service de l'intérêt général et deviennent de "véritables partenaires des services publics". "Ce qui ne coule pas de source, rappelle le magazine. Pas plus que ne va de soi le fait que les agents travaillent main dans la main avec leurs administrés". La Lettre du cadre propose un zoom sur ces expériences de nouvelles formes de gouvernance, à Loos-en-Gohelle (Pas-de-Calais), Eybens (Isère) et en Italie.
Ukraine, Covid-19, feux de forêts, + 3,8°C en France en 2100, contexte de défiance… : comment faire face à des crises qui se multiplient et s'amplifient ? Comment les prévenir, les gérer et surtout s'y préparer ? Pour y répondre, éclairer et orienter les actions, la Croix-Rouge française et le Crédoc publient à l'été 2023 "le tout premier rapport sur la résilience de la société française. Une référence pour agir collectivement !". Un document qui propose un état des lieux et des pistes d'action.
C'est la conclusion d'une note de France Stratégie qui a procédé au croisement de deux sources de données : les inscriptions scolaires (de la maternelle au lycée) et les prix de l'immobilier.
Titre d'une note de la Fondation Jean-Jaurès et de l'association Chemins d'avenirs s'appuyant sur une enquête Ifop auprès des 17-23 ans sur leurs choix d'orientation et leur rapport à l'avenir. Les auteurs expliquent en préambule que, dans la "France des villes moyennes et des petites villes" lors de la crise des "gilets jaunes", "une catégorie de la population est néanmoins restée silencieuse et n'a pas pris part au mouvement de manière massive : les jeunes des territoires, qui se heurtent pourtant à des obstacles propres à leurs situations géographiques. Ces obstacles, on les retrouve dans leur rapport à l'avenir, dans les ressources dont ils peuvent bénéficier pour s'orienter et dans la façon dont ils se projettent et construisent ce que sera le début du reste de leur vie."
"Dans une France post-crise du Covid-19, les ruralités semblent avoir le vent en poupe auprès des Français, postule La Lettre du cadre territorial. Mais ces dernières n'évoluent pas toutes au même rythme et ne bénéficient pas forcément des mêmes avantages". Pour le mensuel, le géographe Pascal Chevalier distingue différents types de ruralités et les profils des nouveaux arrivants (diminution de la part des retraités, augmentation de celle des inactifs pauvres). Si, selon lui, la loi Egalim semble bien taillée pour les territoires ruraux et les attentes sociétales, comment les élus peuvent-ils agir sur le logement, le foncier, les mobilités avec les lois Climat et résilience et ZAN ?
Un projet nominé en 2019 aux Rural Inspiration Awards du Réseau européen de développement rural et raconté en français par l'Union Nationale des Centres Communaux d'Action Sociale.
C'est ainsi que l'Union nationale des centres communaux d'action sociale (UNCASS) présente "La Conciergerie d'ici", expérimentation de 18 mois débutée en décembre 2021 par le CIAS de Sarlat-Périgord noir, la solution de téléassistance Présence Verte et le groupe de protection sociale complémentaire AGRICA, afin de "répondre à des besoins de première nécessité et lutter contre l'isolement en milieu rural".
Prévention des problèmes de santé, lutte contre les inégalités, appui aux enfants ou aux personnes âgées... à quelles questions répondent les politiques sociales élaborées dans d'autres pays, mais surtout comment ?
C'est sur les femmes, les hommes et parfois les enfants "que repose une grande partie de nos systèmes agricoles et alimentaires, depuis le travail au champ jusqu'aux poubelles, en passant par les usines ou les supermarchés". A partir d'un colloque sur le travail dans l'agriculture et l'alimentation organisé en février 2023 par la Chaire Unesco Alimentations du Monde, la revue Sesame (Mission Agrobiosciences-Inrae) publie un dossier spécial. On y trouvera notamment les articles suivants : "CoopCycle : l'ubérisation n’est pas une fatalité" ; "Les agricultrices : histoire d'une révolution silencieuse" ; "Saisonniers agricoles étrangers : les nouveaux damnés de la terre" ; "Quand les éleveurs-tâcherons se réapproprient l'abattoir".
Avant la crise sanitaire "de nombreuses questions se posaient à propos de l'aménagement du territoire. Métropoles et métropolisation étaient notamment interrogées et les bénéfices de « l'avantage métropolitain », tant pour leurs habitants que pour les autres territoires, remis en question (...). En parallèle, certains observent le retour du village, figure oubliée de l'aménagement du territoire, en tant que forme urbaine de référence commune à un grand nombre d'aspirations. D'autres, au contraire, s'alarment d'un retour au « localisme » en matière de décision politique y voyant un risque d'égoïsme territorial et un moteur à l'étalement urbain (…). La crise sanitaire, loin d'apaiser ces tensions, semble plutôt les renforcer, tant du côté du diagnostic que des prises de position et des projets qu'il inspire." Le Plan urbanisme construction architecture (PUCA) a publié mi-février une note "qui vise à recenser les arguments et controverses, offre un éclairage renouvelé sur les approches en faveur d'un modèle plus équilibré entre les métropoles et le reste du territoire. En un mot, la crise sanitaire interroge notre capacité à penser collectivement un autre projet spatial et politique."
L'Ifop a publié en juin 2023 les résultats d'une enquête "sur l'ampleur des difficultés financières actuelles des Français qui met en lumière les effets néfastes de l'inflation sur leur santé physique (ex : renoncement à certains repas, abandon d'activités sportives…) mais aussi psychique via des troubles comme l'anxiété ou les pensées suicidaires… (…) Cette étude montre en effet que l'anxiété financière des Français, loin d'être un sentiment irrationnel, est bien le fruit d'une dégradation réelle de leur pouvoir d'achat non sans conséquences inquiétantes sur leur corps (ex : déficit d'alimentation) comme sur leur esprit (ex : dépression)."
En 2007, en réaction à la fermeture d'un commerce de proximité, les habitants de Rablay-sur-Layon (789 habitants, Maine-et-Loire) ont réfléchi "à un lieu de rencontre où consommer différemment deviendrait possible", rapporte Maires de France. La création d'une association pour porter le projet a suivi. Et la mairie, associée au projet, a accepté de louer des bâtiments à titre gracieux. 13 000 € sont levés par souscription populaire, ce qui a permis d'ouvrir l'épicerie en 2008. Aujourd'hui, ce sont quatre salariés, un chiffre d'affaire qui s'établit à 500 000 € par an et un lieu qui est devenu "le véritable poumon du village".
Le réseau des quatre agences d’urbanisme de la région Auvergne Rhône-Alpes et la direction régionale de l’Insee ont publié, avec le soutien de la préfecture de région, le deuxième volet d’un atlas qui s’attache à décrire les caractéristiques et les dynamiques de la nouvelle entité régionale. Le premier tome, paru fin 2015, s’intéressait à l’identité du territoire, sa démographie et son appareil productif. Les 16 fiches de ce deuxième tome couvrent trois grands domaines : l’environnement, les caractéristiques socio-économiques et les conditions de vie des habitants de la région. Composées de cartes, de commentaires et de tableaux, elles sont complétées par des zooms sur les principales aires urbaines de la région (Lyon, Saint-Étienne, Grenoble, Clermont-Ferrand et le Genevois français).
Pour l'enseignante-chercheuse en économie Fiona Ottaviani "l'attractivité, telle que le concept est actuellement compris, reflète mal la capacité à donner à chacun la possibilité de bien vivre dans une ville ou sur un territoire. La plupart du temps, l'attractivité est vue au travers du prisme de l'économie dans son sens le plus frustre (...). On va donc considérer qu'un territoire se porte bien à partir du moment où il est capable d'attirer et de retenir un certain nombre de capitaux ou certaines populations (...). Ce faisant, on s'éloigne pourtant de la conception d'une ville ou d'un territoire souhaitable où tous les habitants se sentent bien et pourraient se réaliser. C'est ce constat-là qui nous amène à nous poser la question des indicateurs alternatifs." Dans un article en ligne, l'universitaire indique que "si les indicateurs alternatifs peuvent servir à éclairer des zones d'ombre de l'observation territoriale, ils peuvent surtout participer de la construction d'une autre vision du monde commun."
"Faire de la place et savoir accueillir « l'autre » ne se décrète pas. Cela s'organise, cela se cultive. Comment rendre le territoire vivant, ouvert et désirable à la fois pour les populations résidentes et pour celles qui aimeraient venir s'y installer ?" Les Localos et Auvergne-Rhône-Alpes Spectacle Vivant ont rédigé en 2021 une fiche synthétique à destination des élus qui pose des éléments de définition, des enjeux, des pistes d'action.
Selon l'Insee, sur la période 2014-2020, la croissance démographique en Auvergne-Rhône-Alpes est ininterrompue et au-dessus du niveau national. Mais ce rythme ralentit "comme dans les autres régions métropolitaines, sous l'effet du vieillissement de la population mais surtout en raison d'une moindre attractivité résidentielle. Si le nombre d'habitants continue d'augmenter fortement en Haute-Savoie, dans l'Ain et dans le Rhône, il diminue dans le Cantal et l'Allier. La croissance démographique ralentit davantage dans les espaces ruraux".
Dans une courte note d'analyse intitulée "Entre dynamisme démographique et vieillissement de la population", Insee Analyses Auvergne-Rhône-Alpes présente les territoires ruraux régionaux selon sa nouvelle typologique : rural autonome très peu dense, rural autonome peu dense, rural sous faible influence d'un pôle, rural sous forte influence d'un pôle. Selon l'Insee, "le rural sous influence d'un pôle urbain, qui regroupe 20 % des habitants, connaît une croissance démographique soutenue. Le rural autonome, hors influence urbaine, surtout présent dans le sud et l'ouest de la région ainsi qu'en Savoie, concentre 15 % des habitants. En lien avec le vieillissement de sa population, sa croissance démographique plus modérée repose uniquement sur des arrivées plus importantes que les départs. Les temps d'accès aux services y sont également plus élevés. Les ouvriers sont plus présents dans le rural, tout comme les secteurs agricole et industriel."
Évolution et structure par âge de la population, natalité et fécondité, mortalité et espérance de vie, unions et ruptures sont abordées dans un document, publié par l'Insee en octobre 2021, qui "revient sur les tendances démographiques récentes et anciennes et met en lumière l'impact de la pandémie de la Covid-19 sur la démographie de la région".
"Même si tous les stigmates de la crise de 2008 ne sont pas encore totalement effacés", en 2018 "l'économie poursuit sa dynamique en Auvergne-Rhône-Alpes, sur la lancée de l'année précédente." L'Insee avec la contribution de plusieurs services de l'État (DIRECCTE, DREAL, DRAAF, CERC Auvergne-Rhône-Alpes) et de la Banque de France publie comme chaque année le bilan économique de la région. "L'emploi salarié continue de croître et le chômage poursuit son recul. Les créations d'entreprises atteignent un nouveau record et concernent tous les secteurs (...). La fréquentation touristique de la région reste très élevée (...)." Mais "l'année 2018 a cependant été plus mitigée dans les secteurs agricole et de la construction".