"Véritables moteurs de croissance, les métropoles ont des responsabilités vis-à-vis des territoires proches, et ce dans un cadre institutionnel renouvelé." Ainsi se présente le Pacte État-métropoles de l'été 2016, nouvelle étape de la réforme territoriale. Depuis lors, et à la date du 31 janvier 2017, six pactes métropolitains d'innovation ont été signés sur les 15 prévus. Chacun d'eux comporte également un contrat de coopération métropolitain entre la métropole et les territoires limitrophes, qu’ils soient ruraux comme périurbains. L'idée est de favoriser une "alliance des territoires" urbain-rural, sur le principe des "contrats de réciprocité" par ailleurs en cours d'expérimentation.
Ces contrats, nés en 2014 dans le cadre des Assises des ruralités, expérimentés sur quatre "ensembles" à partir du comité interministériel aux ruralités du 13 mars 2015, ont été formalisés pour la première fois le 4 novembre 2016 par une signature entre Brest métropole et le Pays de Centre Ouest Bretagne. Ce nouveau type de partenariat de l’action publique locale a pour objectif de dépasser les logiques d’opposition entre territoires en encourageant les complémentarités et les coopérations entre espaces ruraux, périurbains et urbains. Les contrats de réciprocité peuvent être étendus à tous les territoires volontaires, dans le cadre de la clause de revoyure des contrats de plan État-Région 2015-2020.
À l'occasion de la parution d'une nouvelle question intitulée "La France des marges" aux programmes de l'agrégation externe de géographie et du CAPES d'histoire et de géographie, Géoconfluences et le Portail National d'Histoire et de Géographie proposent un dossier de ressources utiles pour l'étude de ce territoire. A découvrir notamment : le texte d'accompagnement du jury du CAPES d'histoire et de géographie et de nombreuses publications numériques en accès libre de géographes et de sociologues, ces derniers aidant à mieux comprendre et maîtriser les notions de marges, marginaux marginalité et marginalisation. On y trouve pêle-mêle des ressources sur la pauvreté, le périurbain, l'habitat, des indicateurs, l'innovation territoriale, le tourisme, l'aménagement, les espaces naturels, les territoires ruraux en marges...
C'est le projet "Nouvelles Richesses" de Frédéric Bonnet, Grand Prix d'urbanisme 2014 et auteur du rapport "Aménager les territoires ruraux et périurbains" remis cet hiver au gouvernement, qui a remporté le concours pour représenter le projet français retenu pour l'édition 2016 de la Biennale de Venise. "Toutes ces dernières années, quand on parlait d'architecture, il n'était question que des grands projets phares des grandes métropoles : Grande Bibliothèque, Grand Louvre, Grand stade... J'ai voulu cette fois que l'on parle du reste, a déclaré l'architecte, de ces petites opérations bien faites susceptibles de changer la vie, partout, dans les bourgs, les villages, les banlieues et tout ce péri-urbain délaissé." La scénographie du projet "Nouvelles Richesses" sera fondée autour d'expériences réelles de territoires confrontés à l'architecture "ordinaire", au travers de 22 opérations photographiées.
En Île-de-France, après avoir payé leur loyer, 350 000 ménages sont en grande précarité. Plus d’un quart des SDF ont un emploi. Tous les jours, le Samu Social paye 30 000 nuits d’hébergement pour des sans-domiciles. A Paris, un logement social est libre une fois tous les vingt ans alors qu’à Aurillac, il est libre une fois tous les cinq ans. Forts de ces constats, l’association Aurore, qui vient en aide à 15 000 mal-logés ou SDF en Île-de-France, et la société Polygone, bailleur social à Aurillac, ont élaboré un partenariat pour une expérimentation sociale. Aurore a proposé à une dizaine de familles ou d’individus isolés d’aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs… Polygone s’engage de son côté à trouver un logement accessible aux candidats au départ et mobilise son réseau pour décrocher un emploi. Un film documentaire condense deux ans dans les pas de ces personnages qui veulent se relever et de ceux qui les soutiennent. Les territoires ruraux ou à faible densité, forts de leur parc immobiliers, sont-ils en première ligne pour inventer et proposer des micros-solutions qui pourraient être généralisées ?