L’Institut d’Auvergne du Développement des Territoires (IADT) organisait à l'automne un colloque sur ce thème, coorganisé avec l’UMR Territoires, le CNFPT Auvergne et avec le soutien de l’ADGCF Auvergne-Rhône-Alpes. Des actes très fournis (textes, vidéos) sont à présent en ligne. On y trouve de nombreuses interventions de chercheurs et d'acteurs, notamment sur la recherche d'un projet de territoire pertinent dans un EPCI XXL ou sur les nouvelles relations et coopérations villes-campagnes.
De quoi est faite la richesse des territoires ? Quels sont les secteurs économiques qui en sont à l’origine ? Comment les richesses produites circulent-elles entre territoires ? Sur la région Grand Est, l'Agence de développement et d'urbanisme de l'agglomération strasbourgeoise (ADEUS) a demandé à Magali Talandier (Université Grenoble-Alpes) d’apporter des réponses à ces questions. Les conclusions insistent notamment sur l'importance de la sphère d'intermédiation (ensemble des activités qui fournissent des biens et des services aux activités exportatrices et/ou de consommation) aux côté des sphères productives et présentielles, et sur "un fait majeur (...), à savoir que la production des richesses et leur captation ne sont pas forcément connectées, et par conséquent qu’il il y a autant d’enjeux pour un territoire à créer des richesses qu’à capter celles qui circulent."
Pour Sol et Civilisation : "loin d’être désuète, la vieille question des relations villes-campagnes se renouvelle au prisme des enjeux environnementaux, sociétaux et économiques contemporains". C’est dans cette perspective que le think tank a souhaité ré-explorer cette thématique à l’occasion de ses deux dernières assises, en interrogeant la place des campagnes dans les dynamiques contemporaines et les modalités de leurs relations avec les villes et les métropoles. Quel est le bilan de la situation en 2017 ? Sommes-nous engagés sur la voie de ces nouvelles relations ? Quelles réalités observons-nous ? Quelles dimensions reste-t-il à explorer ? Une publication, intitulée Chemins de campagne, la ville autrement, tente de répondre à ces questions.
Les agglomérations moyennes sont au cœur de l’attention des pouvoirs publics depuis l’été 2017, avec la préparation d’un futur plan national villes moyennes. Un dossier de la Fédération nationale des agences d'urbanisme montre la diversité des enjeux et des leviers des agglomérations moyennes (actions sur le logement et les espaces publics, travail sur les fonctions de centralité et en particulier le commerce et l’enseignement supérieur, sur la mutation économique et l’innovation, sur la mobilité ou encore sur la culture et la qualité de vie), ainsi que les outils d’ingénierie mobilisables pour les accompagner.
Alors que prévaut une représentation des territoires comme des espaces délimités, caractérisés par des "stocks" d’habitants, d’emplois, de richesses, une publication des agences d'urbanisme de l'Espace métropolitain Loire-Bretagne montre l’importance de décaler le regard pour s’intéresser aux flux, aux liens entre les territoires. Ceux-ci sont engagés dans des systèmes d’échanges multiples générateurs de dépendances réciproques, d’interdépendances. Et à l’heure où les finances publiques se contractent, où l’accès aux financements par appels à projets se développe, l’enjeu est de cultiver cette conscience des interdépendances territoriales pour savoir mobiliser l’ensemble des partenaires intéressés à un sujet. Et ainsi concevoir des réponses collectives, valorisant les apports réciproques de chacun, pour réaliser des projets de développement ou mutualiser des ressources ou équipements en vue d’accroitre l’efficacité des services proposés à la population. La publication présente plusieurs exemples qui "sont autant de sources d’inspiration pour penser une action publique qui s’émancipe des limites institutionnelles et fonctionne davantage en réseaux".