Chaque semaine, nous épluchons la presse spécialisée et nous écumons Internet pour sélectionner les informations qui seront utiles aux agents de développement rural :
actualités du développement rural,
expériences menées dans différents domaines,
guides et conseils méthodologiques,
appels à projets et procédures de financement...
Toutes les informations présentées ici sont accompagnées de leurs références. Et n'engagent bien sûr que leur auteur !
"Les habitants d'une ville ne sont pas immobiles, écrit le CNRS. Leurs déplacements quotidiens occasionnent des modifications dans l'organisation sociale et spatiale des villes." Depuis avril 2021, alimenté par des données issues de grandes enquêtes publiques, un outil de géovisualisation donne à voir l'évolution de la population présente dans un tiers des communes (surtout les villes) au cours des 24 heures de la journée. "Scientifiques et acteurs publics peuvent ainsi observer des phénomènes de gentrification ou paupérisation au quotidien, qui seraient invisibles s'ils s'en tenaient aux seuls lieux de résidences, mais aussi faire coïncider les temporalités de l'action publique avec celles des populations et des territoires", souligne un communiqué du CNRS.
"Le comptage de flux désigne les techniques visant à compter les déplacements des divers flux de mobilité (piétons, cyclistes, automobilistes, voyageurs) circulant dans un périmètre ou à une adresse donnée. Les données de flux se sont progressivement imposées aux collectivités comme des outils à forte valeur ajoutée, contribuant ainsi aux politiques locales et répondant à différents cas d'usage", écrit la Banque des Territoires. Elle a réalisé une étude à destination des collectivités afin : de mieux comprendre à quels besoins répondent les outils de comptage de flux et les données ainsi collectées ; de disposer d'une grille de lecture du marché des solutions, de comptage de flux et du positionnement des différents fournisseurs de solutions ; de bénéficier de repères pour choisir des solutions adaptées à leurs enjeux.
Phrase à découvrir dans le compte-rendu d'une rencontre organisée en mars 2021 par La Banque des Territoires, consacrée au "numérique, levier de transformation et d'ancrage territorial du tissu commercial de proximité" au cours de laquelle l'expérience du Grand Pontarlier (27 449 habitants, Doubs) a été décryptée. La Fédération des associations de commerçants du Grand Pontarlier y regroupe quatre associations de commerçants et rassemble 460 commerçants et artisans. Portant un projet de place locale de marché, elle entend pour cela s'appuyer sur le succès de son dispositif de chèque cadeau (qui représente 1,3 millions de chiffres d'affaires et fonctionne depuis plusieurs années), en passant par sa dématérialisation, associé au déploiement d'une plateforme de e-commerce (laquelle va nécessiter un accompagnement des commerçants). Un projet estimé à 160 000 €.
Conçue à La Roche-sur-Yon (Pays de la Loire) pour redynamiser les centres-villes dans le cadre du programme Action cœur de ville, la foncière Métropolys est une première qui "porte déjà des fruits", selon la Banque des Territoires, qui l'a cofondée en 2019 avec une SEM, rejoints depuis par un établissement bancaire et un établissement public foncier. Elle permet de lutter contre la vacance commerciale, résidentielle ou de bureaux, en montant des opérations mixtes où - faute de rentabilité - le privé n'interviendrait pas. Les dossiers viennent soit de porteurs de projet commercial, soit de mairies confrontées à des locaux qui restent vides.
Faire venir ou garder les jeunes sur un territoire participe de son attractivité, or "le parc de logements accessibles aux étudiants et aux jeunes est largement inférieur aux besoins", écrit La Gazette. Un article sur le sujet détaille notamment deux projets de collectivité : la commune d'Argentan (14 000 habitants, Orne), "très volontariste en la matière", qui "a fait le choix de devenir propriétaire et gestionnaire d'une résidence Habitat jeunes, le Pass'HAJ, constituée de trois bâtiments, comportant 42 logements" ; la communauté de communes du bas Armagnac (8 600 habitants, Gers), qui a créé une résidence pour 26 logements (30 places) devant servir à la fois pour le lycée et sa partie en post-bac et le logement des jeunes saisonniers.
Le projet Contact est développé depuis 2019 par la Mission locale du pays de Redon (Loire-Atlantique) et vise à aller à la rencontre de jeunes qui ne sont ni en formation, ni en emploi, souvent éloignés de tout lien social. Fin 2020, il s'est doté d'un un van bleu qui parcourt le territoire. Objectif : "mailler le territoire". Au total, depuis le début de l'opération, ce sont 70 jeunes qui ont été repérés.
"Pour les adolescents et les adolescentes, écrit l'Injep dans une note d'avril 2021, ce sont d'ores et déjà deux années de leur vie qui sont impactées par la crise sanitaire. Loin de l'image bucolique des villages typiques qui ont pu susciter nombre de fantasmes en temps de confinement, ces filles et ces garçons vivant sur les territoires ruraux ne sont ni le reflet d'une société paysanne, ni une jeunesse agricole. Ils et elles restent moins visibles que leurs homologues urbains y compris dans cette période de crise sanitaire. Cette crise vient révéler l'hétérogénéité des conditions de vie de cette fraction de la jeunesse et exacerbe les inégalités entre les jeunes d'un même âge, à une période de la vie où se joue le processus d'autonomisation à l'égard des parents qui s'en trouve largement empêché."
Pour la fondation Break Poverty "l'entreprise a un rôle à jouer car la lutte contre la pauvreté exige la mobilisation d'acteurs et de ressources qui vont au-delà du seul secteur public, et la solution doit être territorialisée car c'est à cette échelle que les alliances peuvent au mieux répondre aux problématiques locales de pauvreté". L'idée mise en place en 2018 à Romans-sur-Isère : que les entreprises abondent à hauteur de 2 % de leur bénéfice une DAT. Aujourd'hui six projets associatifs sont soutenus par les entreprises locales. En février 2021, une rencontre avec des acteurs engagés dans la DAT de Romans-sur-Isère a permis à des territoires envisageant cette même démarche de poser leurs questions.
D'après une note de l'Insee, un habitant sur huit en AuRA est touché par la pauvreté en 2018, "une proportion ayant peu évolué depuis 2013, mais que la crise sanitaire actuelle pourrait augmenter". Si "la région a toujours le 3e plus faible taux de pauvreté (…) ce constat d'ensemble recouvre toutefois des réalités et des trajectoires très hétérogènes selon les territoires. Le Cantal est, par exemple, le 2e département français qui connaît la plus forte baisse du taux de pauvreté, mais Saint-Étienne est l'une des métropoles où la pauvreté augmente le plus fortement".
France Stratégie a publié mi-avril 2021 une note qui entend analyser l'impact territorial sur l'emploi de la crise économique provoquée par la crise sanitaire.