Et si certaines solutions "durables" étaient mauvaises du point de vue du genre ?
Face à l’épuisement des énergies fossiles, au réchauffement climatique et à la pollution, des solutions de la "ville durable" semblent faire consensus : développement des deux-roues, de la marche, des transports en commun, du covoiturage, etc. Solutions qui creusent les inégalités entre les femmes et les hommes, selon le géographe Yves Raibaud, en raison de la nature des tâches encore majoritairement dévolues aux femmes (accompagnement des enfants, des personnes âgées, courses) que de leur sentiment d’insécurité (et sa réalité) dans l’espace public (crainte de l’agression dans certains quartiers ou bien la nuit). Si la ville durable peut être considérée comme consensuelle du point de vue de l’environnement, il ne faut pas mettre de côté le fait que la gestion quotidienne des économies d’énergie, des déchets, de l’alimentation, de la santé continue d’incomber majoritairement aux femmes, ce qui "légitime d’autant plus l’expression d’un écoféminisme critique, indispensable dans les discussions actuelles sur les enjeux environnementaux", affirme le chercheur. Une réflexion à lire dans une publication du CNRS.