Concept et endroit protéiforme répondant à des besoins divers, les initiatives de tiers-lieu en rural font l'objet d'un travail mené par plusieurs associations (Relier, CREFAD, Terre de Liens, l'Arban...). Une première étape de ce projet a eu lieu à l'été 2018, lors d'une rencontre de trois jours intitulée "Tiers-lieux sans but lucratif : des espaces de transformation économique et sociale ?". Transrural initiatives a réalisé un dossier qui "retrace leurs échanges et questionnements, rend compte des pratiques qui ont été documentées et, plus largement, de ce que peuvent être ces tiers-lieux, leurs dynamiques et en quoi ils sont à même de faire émerger de nouveaux communs dans les territoires".
Banalisation des EPCI "XXL" pour l'Assemblée des communautés de France (ADCF), "géantes ruralisées" pour La Lettre du Cadre territorial. L'impression de "grandeur" s'accompagne de la crainte d'un certain éloignement, note La Gazette. Si bien que "les nouveaux grands ensembles ne peuvent se contenter des instances traditionnelles" et que les gouvernances doivent être repensées "à travers différentes formes d'orchestration, plus ou moins participatives, ou de nouveaux découpages territoriaux, infracommunautaires". Une option retenue par exemple par Loire Forez Agglomération, qui a découpé son territoire en trois "pôles" pratiquement égaux, chacun divisé en deux secteurs avec élus référents et agents animateurs territoriaux attitrés. D'autres ont inventé un poste de DGA "chargé de la proximité et de la coopération territoriale".
Par ailleurs, l'ADCF classifie à présent les intercommunalités en cinq types : grand urbain (Saint-Étienne, Valence...), relais de croissance régionaux (Bourg-en-Bresse, Chambéry, Roanne...), pôles intermédiaires (Montbrison, Moulins, Vichy, Le Puy-en-Velay, Aurillac, Thonon...), bassins de ville petites villes (Saint-Pourçain-sur-Sioule, Saint-Flour, Issoire...), hyper-rural (Diois, Pays de Tronçais...).
L'Institut français d'opinion publique (Ifop) a réalisé une étude pour Familles rurales. Cette enquête révèle un décalage de perceptions entre une opinion qui associe d'abord la ruralité à des difficultés socio-économiques (46 % des citations des Français) et des ruraux qui, dans leur quasi-totalité, se disent satisfaits de vivre dans le monde rural et l'associent spontanément à une qualité de vie remarquable (62 % des citations des ruraux). Les ruraux expriment néanmoins un sentiment d’abandon lié à un recul des services publics et à l'origine d'un pessimisme marqué vis-à-vis de l'avenir (56 % des ruraux sont pessimistes au sujet de leur avenir contre 49 % des Français). L'étude révèle par ailleurs une réelle attractivité des territoires ruraux (vivre à la campagne, y créer une entreprise) qui apparaissent en phase avec les aspirations des Français pour une meilleure qualité de vie. Mais cette attractivité est conditionnée par la présence de services de proximité et de solutions de mobilités.
La conciergerie seniors de Valenciennes, ouverte en 2014, est dédiée aux 8 000 habitants de plus de 60 ans de la ville, qui s’est appuyée, pour la créer, sur le travail prospectif de son conseil de seniors. Sur le modèle d’une conciergerie, le centre communal d’action sociale (CCAS) leur propose une large palette de services qu'il facture de 8,75 à 35 € : portage de repas, accompagnement aux courses, petit bricolage. Il propose également le lavage et repassage de linge, du dépannage à domicile et du jardinage, cette fois-ci réalisés par des entreprises sélectionnées dans le cadre d'un marché public.
A travers Le Hub, La Poste décrypte les nouvelles expériences clients. Dans un article, il relate des démarches pour venir à la rencontre des clients... en camion tout en utilisant les dernières inventions des nouvelles technologies. Toyota imagine ainsi des cabines d’essayage autonomes se déplaçant jusqu’au domicile des clients. D'autres véhicules autonomes sont prototypés pour amener des produits au plus près des consommateurs (ex : fruits et légumes et plats cuisinés). Allianz France a annoncé de son côté le lancement de sa première agence mobile en Lozère : un véhicule aménagé de 15 m2, doté d’une informatique autonome, permettant d’apporter les mêmes services que ceux d’une agence traditionnelle. Depuis 2018, un "Poste Truck" stationne chaque matin à Saint-Étienne-de-Chigny (37), où l’ancien bureau de poste a fermé il y a 10 ans, et propose de déposer ou retirer un colis, acheter des timbres, envoyer un recommandé… Et dans l’Aisne, les services publics se rapprochent des habitants en camping-car pour proposer un accompagnement dans leurs démarches administratives (impôts, retraite, Pôle emploi, allocations familiales).