Collectivités : comprendre et accompagner le développement des tiers-lieux
La SCIC Coopérative des Tiers-Lieux a rédigé un rapport à la fois bref (15 pages) et très instructif pour comprendre l'éclosion/l'évolution des tiers-lieux, leur apport au(x) territoire(s) et les relations entre pouvoirs publics et tiers-lieux. Bien documenté sur la base d'une enquête en Nouvelle-Aquitaine (objectif politique affiché de 300 tiers-lieux en 2020, et que "chaque néo-aquitain [puisse] trouver une solution de travail à distance, des propositions de collaboration et de partage avec d’autres, un lieu d’émancipation pluridisciplinaire à proximité de chez lui"), le document avance des pistes à destination des élus et de l'ingénierie pour favoriser de la manière la plus adéquate l’émergence d’un (ou plusieurs) tiers-lieux dans son territoire. On notera également un référentiel métier très complet de facilitateur de tiers-lieu, présentant des compétences que des agents de développement local pourraient bien reconnaître !
Quelques morceaux choisis
- La fonction première des tiers-lieux est de faciliter les rencontres entre personnes aux activités très diverses, favorisant ainsi naturellement l’émergence de projets. Le dynamisme d’un tiers-lieu dépend beaucoup de sa qualité d’accueil et de son programme d’animations.
- Il n’existe pas de modèle type.
- Ces 10 premières années ont fini par consacrer presque exclusivement la dimension "lieu" avec la mutualisation des espaces de travail, concentrant la charge et l’attention sur l’aspect foncier et locatif. Il serait intéressant de passer les 10 prochaines années à se consacrer au "tiers", à "l’autre" en aidant davantage les tiers-lieux à penser la mutualisation des ressources humaines et la qualité du développement des individus qui les fréquentent. La question de "la bonne taille" doit être posée pour répondre à cet enjeu de qualité et de potentiels.
- Les tiers lieux créent des emplois pour décharger les bénévoles, et développer les structures. Les pratiques ont évolué avec l’apparition du métier de "Facilitateur de tiers lieu" à la croisée des chemins entre le dirigeant, l’animateur territorial et le chargé de communication interne.
- Les gérants, collectifs d’utilisateurs et partenaires, porteurs ou coopérateurs de tiers-lieux, doivent s’adapter à une situation encore incertaine où la multiplicité des intérêts incarnés par les tiers-lieux (travailler autrement, collaborer, faire vivre ou revivre un territoire, innover par sérendipité, réguler la mobilité, développer durable…) n’a pas atteint un niveau suffisant de légitimité, alors pourtant que leurs intentions, l’exemplarité de certains et les valeurs qu’ils partagent sont "à la mode", médiatique comme institutionnelle.
Le document s'arrête également sur:
- Pratiques observées pour faire vivre un tiers-lieu
- Méthodes éprouvées pour faciliter les interactions avec les tiers-lieux
- Faire réseau, pour quoi, comment et avec qui ?
Mots-clés: coopération, tiers-lieux, TIC, numérique, Collectivités, ingénierie