Tel est le titre d'un article paru dans La Vie des Idées qui montre que la détérioration des services publics (la Poste, la SNCF, la RATP, les hôpitaux) "suit partout un même protocole (...) avec les mêmes effets ravageurs", c'est-à-dire la dégradation et la fermeture. En pistant les étapes de ce "cercle vertueux de la détérioration des services publics", l'article s'interroge sur un autre aiguillage possible.
La Cour des comptes a rendu public le 20 mars 2019 un rapport consacré à "L'accès aux services publics dans les territoires ruraux". Malgré la multitude de schémas, dispositifs et initiatives, les politiques publiques visant à maintenir ou faire évoluer intelligemment la présence de ces services dans les territoires les plus isolés manquent d'efficacité, estime-t-elle. Principalement parce qu'elles sont mal coordonnées. Le numérique devrait faciliter les choses, mais à certaines conditions... Le Défenseur des droits, saisi de milliers de réclamations sur les difficultés rencontrées par les usagers face à la généralisation de la dématérialisation des démarches administratives, alertait d'ailleurs en janvier 2019 sur les risques et dérives de cette transformation numérique. A noter que plusieurs monographies accompagnent le rapport de la Cour des comptes, dont une sur l'Ardèche. Côté solutions, le rapport considère que les maisons de services au public (MSAP) correspondent bien au modèle à développer.
En 2014, Issoire a lancé un diagnostic sur les commerces et les logements. "Chaque mètre carré du centre-ville a été examiné à la loupe", rapporte La Gazette. Un diagnostic qui a permis à la commune de décliner un panel d'actions pour la revitalisation du centre-ville. Les commerçants et les artisans désirant s'y implanter sont accompagnés par la commune qui loue des locaux ou les propose gratuitement ou à prix réduits. Et l'hebdomadaire de détailler ces actions. Mais "le plus gros chantier reste à venir : attirer de nouveaux habitants dans le centre, [ce qui] impose des opérations importantes de réhabilitation des logements". Explication dans le magazine.
Ce thème était au centre d'une rencontre organisée en 2018 par Territoires Conseils et la Fédération des Centres Sociaux et Socioculturels de France. Des actes sont à présent disponibles. Ceux-ci présentent les territoires ruraux et leurs priorités d'aménagement et de développement aujourd'hui ; proposent des apports et des expériences sur les questions de précarité, de l'accès aux droits, de mobilité, avec un focus tout particulier sur les publics des femmes et des jeunes en zone rurale ; avancent des pistes de travail pour favoriser l'animation partagée entre tous les acteurs du territoire.
La croissance continue du nombre d'agences bancaires a pris fin en 2008. Depuis, le processus de fermeture touche aussi bien les banques commerciales que les réseaux mutualistes. L'essor des activités bancaires en ligne et des outils numériques en est souvent tenu responsable ; la fréquentation n'étant plus son principal critère de rentabilité, celui de l'agence bancaire trouve désormais source dans certaines niches d'activités à haute valeur ajoutée (emprunt, actionnariat...), ce qui entraîne une géographie sélective des fermetures. Or ces agences jouent un rôle pour l'activité commerciale d'un centre-ville en fournissant des liquidités aux consommateurs locaux des commerces de proximité. Le suivi et les services bancaires personnalisés apportés par les agences sont souvent indispensables à l'inclusion sociale des populations. Dans un article publié en ligne dans la revue Urbanités, l'urbaniste Pierre Pointecaille détaille les conséquences de fermeture d'agences sur trois terrains : une commune de 4 000 habitants, un quartier prioritaire à Paris, une rue du centre-ville de Nantes. Mais également les actions entreprises par les acteurs publics pour y remédier et gérer ces locaux vacants.