Dans le contexte des débats autour du projet de loi NOTRe qui a, entre autres, pour objectif de clarifier les responsabilités territoriales en matière de soutien du développement économique, l’Assemblée des Communautés de France (AdCF) publie une étude consacrée aux stratégies et actions économiques locales conduites par les intercommunalités. Ce document, qui n’est pas un guide méthodologique mais plutôt un panorama des pratiques, analyse la notion de stratégie de développement économique et regroupe les différentes stratégies repérées dans une typologie ; s’appuyant sur des témoignages d’élus et cadres territoriaux (directeurs d’intercommunalités, directeurs de services…) recueillis en 2014, l’étude s’intéresse aux outils, process et modes de faire des intercommunalités et de leurs partenaires économiques. Elle donne un aperçu de la montée en puissance des communautés dans le champ économique mais aussi de la grande diversité de leurs modes et outils d’intervention.
Effectuée à la demande de la Ministre du logement, de l’égalité des territoires et de la ruralité et de la Secrétaire d’État chargée du commerce, de l’artisanat, de la consommation et de l’économie sociale et solidaire, cette mission avait pour objectif d’établir un état des lieux des dispositifs et des territoires concernés, d’identifier les risques et les opportunités que représente le développement de ces initiatives, d’envisager des actions que pourraient mener les pouvoirs publics. Dans son rapport intitulé "D’autres monnaies pour une nouvelle prospérité", elle distingue quatre catégories de monnaies : celles ayant vocation à circuler entre citoyens et commerçants ou producteurs ; celles tournées vers les échanges inter-entreprises ; celles thématiques (pour le développement de la consommation de produits ou de services d’une filière particulière) ; celles ayant vocation à être utilisées seulement pour des services ciblés (titres restaurant…). A lire dans ce rapport : pourquoi développer de nouveaux systèmes d’échange, quels sont les données chiffrées actuelles sur ces échanges, les 12 propositions avancées par la mission d’étude.
La Cellule d'Animation du Réseau wallon de Développement rural produit notamment des fiches ressources sur des thématiques allant de l'alimentation et des circuits courts à l'entrepreneuriat et l'énergie, du tourisme aux TIC. Parmi les fiches les plus récentes, la présentation d'un dispositif de soutien à l’entrepreneuriat : la Caravane ALPI (Actions locales pour Indépendants). Dans le cadre de partenariats locaux dans lesquels ALPI apporte son expérience en création d'entreprise, les caravanes itinérantes mettent à disposition d’une quinzaine de futurs indépendants, des ressources, coach et experts afin de les accompagner pour environ 15 jours de formation pour la création et le développement de leur projet professionnel. Ces caravanes proposent gratuitement un parcours sur mesure pour définir le projet des porteurs de projets, maîtriser les contraintes de leur secteur, comprendre la concurrence, rencontrer et sonder la clientèle, identifier les fournisseurs, faire l’inventaire des coûts, établir des projections réalistes de chiffre d’affaires, concevoir une stratégie de commercialisation… Les objectifs du programme : soutenir l’auto-création d’emploi et la pérennisation de celui-ci en fournissant un accompagnement et un coaching adaptés en création et en gestion d’entreprise ; redynamiser le tissu économique local en soutenant le développement des petites entreprises.
A Dijon, depuis 2007, l’association Planète-Relais-Solidaire collecte, redistribue, transforme des fruits voués à l’abandon et au pourrissement sur les jardins des particuliers. Les objectifs annoncés : créer des emplois locaux, éviter la perte des savoir-faire traditionnels, lutter contre l’individualisme, la solitude, le repli sur soi, la fracture entre ville et campagne. Aujourd’hui, c’est une demi-tonne de fruits qui sont ainsi valorisés chaque mois et plus d’une centaine d’interventions de sensibilisation contre le gaspillage alimentaire dans les centres sociaux, les écoles et lors de fêtes de quartiers. L’association se positionne désormais comme un acteur ayant une connaissance approfondie des ressources locales disponibles et non valorisées, une expertise des mécanismes du gaspillage alimentaire et une maîtrise particulière des techniques de collecte, de conservation et de transformation. La démarche a abouti à la création d’un premier emploi en mai 2012, à la mise au point d’une charte, d’une méthodologie.
"L’essor des pratiques d’économie collaborative, depuis le début des années 2010, réinterroge les façons de travailler, de produire et de consommer", lit-on dans La gazette en introduction d’un dossier consacré à la manière dont les collectivités appréhendent l’économie collaborative. Si ces pratiques, très diverses, sont le plus souvent à l’initiative d’individus ou de collectifs, les collectivités commencent à intégrer ces nouveaux usages. Plus qu’en tant que porteuses de projets, elles interviennent dans le cadre du partenariat (soutien financier, mise à disposition de bâti…) avec l’idée que, s’il existe des "tiers-lieux" sur leur territoire, cela bénéficiera aux habitants et à l’économie locale. Elles se positionnent ainsi dans une logique d’animation territoriale et de mise en réseau des acteurs. En Aquitaine, la région a impulsé la création de la coopérative "Tiers-lieux – travailler autrement en Aquitaine" et confié la gestion aux initiateurs de l’Arrêt minute, espace de co-working créé à Pomerol (700 habitants en Gironde). Dans certains cas, la valorisation des organisations collaboratives s’inscrit dans la stratégie même de développement économique de la collectivité, comme à Saint-Étienne. Certaines des pratiques d’économie collaborative peuvent par ailleurs s’articuler avec les politiques publiques locales, comme l’habitat participatif dans le secteur du logement.