Pour continuer à financer des projets innovants, culturels, sociaux ou sportifs, les collectivités territoriales doivent s'atteler à revisiter les modes de financement, mais aussi à nouer des partenariats inédits avec le privé, notamment en se tournant vers des publics jusque-là ignorés (entreprises locales et habitants). Marchés originaux de partenariat avec le privé, produits bancaires créatifs, financement participatif, recours au mécénat... des outils inédits se déploient, encore timidement et sur des montants parfois modérés, juge La Gazette qui consacre un dossier spécial aux financements alternatifs.
En 2015, 26% des entreprises mécènes ont soutenu des structures publiques, contre 13% en 2013, selon une étude réalisée en partenariat par EY et Régions de France et publiée en septembre 2016. Une tendance à la hausse qui s'expliquerait d'une part par l’appétence grandissante de la société civile et des entreprises pour une contribution volontaire et ciblée à des actions et projets orientés vers une croissance durable des territoires, et d'autre part par la volonté des collectivités de diversifier leurs ressources pour mieux remplir leurs missions. Cette étude montre comment les collectivités territoriales, grandes ou petites, rurales ou périurbaines, très peuplées ou moins, se saisissent du mécénat.
Des propos tenus par Laurent Davezies, professeur au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), dans le cadre d'une rencontre intitulée "France, Europe : les territoires entre égalité et égoïsme", organisée en 2016 par l'association Les Cafés Géographiques. Le compte-rendu de cette rencontre, à laquelle participait également Philippe Estèbe, directeur de l’Institut des Hautes Études d’Aménagement du Territoire (IHEDATE), apporte des éclairages sur l'égalité des territoires, notamment sur sa généalogie, son efficacité, son coût, son traitement dans d'autres pays... Invitant à prendre davantage en compte aujourd'hui la notion de trajectoires, les deux universitaires pointent des rapports et une redistribution des richesses à réinventer entre territoires.
La revue Juris associations a publié à l'été 2016 un dossier de vingt pages sur les modèles socio-économiques associatifs, pointant trois leviers complémentaires : les richesses humaines (bénévolat, salariat, service civique, mécénat de compétences et recours aux stagiaires), les leviers financiers (financement participatif, modèle d'investisseur sociétal développé par Le Rameau, contrat à impact social), la stratégie d'alliance pour bénéficier de synergies avec d'autres acteurs privés ou publics. Dans son édition d'octobre, la revue donne la parole à un expert-comptable, spécialiste des associations, qui pointe des marges de manœuvre pour les associations si elles agissent sur les coûts et la fiscalité, se rapprochent avec d'autres associations (mutualisation, coopération, fusion) et diversifient leurs sources de revenus (activités lucratives, dons, mécénat, engagement sociétal des entreprises, investissement à impact social).
En juillet 2017, France Stratégie, organisme de réflexion, d’expertise et de concertation placé auprès du Premier ministre, publiait une note intitulée "Dynamiques et inégalités territoriales". La Gazette a proposé à deux géographes, Gérard-François Dumont et Daniel Béhar, d'analyser les constats et les propositions de France Stratégie et les conséquences de la réforme territoriale. Une interview croisée et riche, sous le titre "Inégalités territoriales : un enjeu de la présidentielle ?"