Chaque semaine, nous épluchons la presse spécialisée et nous écumons Internet pour sélectionner les informations qui seront utiles aux agents de développement rural :
actualités du développement rural,
expériences menées dans différents domaines,
guides et conseils méthodologiques,
appels à projets et procédures de financement...
Toutes les informations présentées ici sont accompagnées de leurs références. Et n'engagent bien sûr que leur auteur !
Selon l'Institut Supérieur des Métiers et la Mutuelle d'assurance des artisans de France, en 2022, "plus de 250 000 entreprises ont vu le jour sur un an, en hausse de 7 % par rapport à 2021. Un record qui s'inscrit dans une trajectoire d'augmentation permanente des créations depuis plus de 10 ans. Cette dynamique positive est d'autant plus remarquable que la création d'entreprises dans les autres secteurs est en repli de 1 % en 2022". A noter : cette croissance ne touche pas toutes les régions, notamment en Auvergne-Rhône-Alpes où les créations d'entreprises artisanales ont été moins nombreuses en 2022 qu'en 2021.
La revue scientifique EchoGéo publie un dossier - tous les articles sont en libre accès - qui entend faire "une lecture territoriale de la réindustrialisation à l'œuvre" et "éclairer les dynamiques industrielles récentes des villes petites et moyennes" (Vallée du Gier, Romans-sur-Isère...). Les éditions PUCA publie de leur côté, en ligne aussi, "L'industrie à l'heure de la bifurcation écologique ? Récit du sauvetage industriel de la papeterie Chapelle Darblay", où est examinée l'action de la métropole de Rouen, "qui a enclenché une mise en mouvement des différents acteurs de son territoire pour recréer un récit mobilisateur : reconnaitre les bouleversements écologiques en cours, les intégrer dans l'action quotidienne, conserver et consolider un tissu productif pour la résilience du territoire, donner sa place au citoyen".
La Direction de l'intelligence territoriale et de la prospective de la Région Nouvelle-Aquitaine y répond sous forme d'une carte interactive, en se basant sur des données de l'Insee analysées à l'échelle des intercommunalités de France hexagonale sur la période 2009-2020.
Plus de la moitié des PCAET imposés par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (2015) sont désormais adoptés. Les intercommunalités qui les portent sont concernées par leur suivi et, pour certaines, arrivent à l'élaboration obligatoire du rapport de mi-parcours. L'association Intercommunalités de France présente dans un document "des expériences d'intercommunalités sur la réalisation du bilan à mi-parcours, la mise en place d'un dispositif de suivi et l'articulation avec les autres documents, afin de donner corps à ces démarches. Il tire également des enseignements et recommandations des échanges avec des intercommunalités et des experts, afin de s'approprier le suivi et l'évaluation au service du projet politique".
"Les acteurs qui conçoivent, développent, diffusent des innovations ne sont pas isolés : ils opèrent dans des systèmes sociotechniques (…). Le diagnostic sociotechnique propose une analyse des réseaux d'acteurs qui sont susceptibles de renforcer ou de freiner le processus d'innovation". Un guide réalisé par l'INRAE.
"À l'automne 2023, la Métropole de Lyon a voté le lancement du programme AGREAU ECO, dont l'objectif est d'accompagner les exploitations du territoire dans le développement de pratiques agroécologiques, axées sur la préservation de l'eau, de la biodiversité et la résilience des exploitations comme du territoire face au changement climatique", rapporte la cellule d'animation du Projet Agro-Environnemental et Climatique de l'agglomération lyonnaise. Les six volets du dispositif sont précisés, à savoir : élevage et adaptation au changement climatique, grandes cultures et préservation de l'eau, prévention du ruissellement agricole/érosion, développement et gestion durable des haies agricoles, biodiversité en milieu agricole, maintien de milieux ouverts.
La Banque des Territoires a annoncé en décembre 2023 un doublement de l'enveloppe de ses Aquaprêts (d'une durée pouvant aller jusqu'à 60 ans, Aquaprêt est indexé sur le taux du Livret A +0,4%). Ces crédits supplémentaires, qui servent à financer les projets des collectivités dans le domaine de l'eau (sécurisation des approvisionnements, diminution des fuites sur les réseaux, protection des nappes, diminution de la pollution, réutilisation des eaux usées traitées…), s'accompagnent d'un élargissement de l'offre, notamment en matière d'ingénierie. 15 millions € de crédits d'ingénierie seront en effet mobilisables sur la période 2024-2028 pour aider les collectivités à réaliser les diagnostics territoriaux nécessaires à la prise de décision, en coordination avec les agences de l'eau.
L'Institut culturel basque et l'UMR Passages ont organisé en 2023 un colloque pour saisir "les éléments caractéristiques des communs, leurs déclinaisons pratiques [foncière Lurzaindia, monnaie locale Eusko, communs pastoraux…], les défis à relever. En abordant les thématiques de la propriété, de la gouvernance et du patrimoine culturel immatériel, ce colloque a ouvert un dialogue interdisciplinaire où se croisent analyses théoriques et exemples de terrain". Les interventions sont en ligne.
Un article paru dans The Conversation rappelle que : 184 millions de personnes, dont 37 millions de réfugiés, séjournent en dehors de leurs pays d'origine ; les migrations climatiques devraient s'accroître "puisque 40 % de la population mondiale vit dans des zones impactées par le réchauffement de la planète" ; la natalité diminue et les secteurs en tension manquent de main-d'œuvre dans les pays développés. Les auteures de l'article, deux chercheuses, se sont intéressées à la "fabrication d'un bien commun par l'hospitalité constructive", à partir du projet IMBY (In my back yard) initié et mené par une association "afin de construire des petites maisons (tiny house ou maison minuscule) dans les jardins de particuliers et d'organiser une communauté qui aidera une personne réfugiée". Selon elles, le projet démontre "qu'avec de la volonté et l'engagement de tous les acteurs, il est possible de surmonter les obstacles institutionnels et humains et de construire un bien commun bénéfique à toutes les parties prenantes. Le rôle des gouvernements serait donc de laisser faire et même de soutenir ce type de démarche citoyenne".
"Le sujet lui-même est très mal défini : que représente le mot « environnement » ? De quoi est composé celui-ci ? De l'air qu’on respire, de l'espace dans lequel on vit, d'un territoire avec ses prairies, montagnes et cours d'eau ? S'il s'agit de l'air, alors c'est d'abord dans le monde du travail que les inégalités environnementales se posent en premier (…). Ensuite, on confond les inégalités d'exposition à la pollution - des inégalités effectivement liées à l'environnement - et l'impact socialement inégal des facteurs environnementaux sur la santé, qui sont des inégalités liées au milieu social (…). Enfin, on mélange les inégalités environnementales actuelles et les inégalités face à l'environnement entre générations". Le directeur de l'Observatoire des inégalités analyse les termes du débat et invite à du courage dans l'action.