Derrière l' "exode urbain", l'accaparement foncier ?
C'est le titre d'une tribune d'Aurélie Delage et de Max Rousseau parue le 6 décembre 2021 dans L'Obs. Les deux chercheurs, respectivement en aménagement et urbanisme et en sciences politiques, relèvent que s'il y a eu beaucoup de transactions immobilières, il y a pour l'heure peu d'installations pérennes et peu de réhabilitations. Si bien qu'on peut faire l'hypothèse que "de nombreux achats n'ont en fait pas été effectués dans le but d'un déménagement - que celui-ci soit suivi du maintien du même emploi (télétravail) ou d'un changement d'activité radical (transition rurale) (…). La vague d'achats observée dans les périphéries françaises depuis l'année dernière évoque davantage l'accélération d'une évolution des motivations de l'acquisition de logement", que les chercheurs détaillent dans une analyse : la "rencontre improbable entre la collapsologie et la rente foncière" qui menace "dans les villes-centres et les premières couronnes des agglomérations moyennes (…) le droit à la ville des populations locales", en particulier des plus jeunes et des plus modestes. De ce fait, "derrière l'appellation trompeuse d'« exode urbain »", on pourrait assister à "l'arrivée en France d'un phénomène que l'on croyait réservé aux pays des Suds : le land grabbing, ou accaparement foncier".
A lire sur le sujet : Exode urbain, "vraiment" ?, Cap Rural, 16 novembre 2021
Mots-clés: mobilité, relations villes-campagnes, population