Les différents outils et vecteurs de la participation présupposent un minimum de règles du jeu, des méthodes éprouvées, des ingénieries adaptées, une adéquation entre le sujet traité et l’outil utilisé. S’agit-il d’un cadre de participation ponctuel ou pérenne ? Doit-il refléter la diversité sociologique de la population ? À quelle échelle territoriale faut-il organiser la concertation ? Souhaite-t-on une simple réponse binaire (oui ou non) à une question unique, comme dans un référendum, ou une participation beaucoup plus engageante dans la vie civique et les projets locaux ? Le mensuel Intercommunalités, de l'Assemblée des communautés de France (Adcf), revient dans un dossier étoffé sur les différentes formes de concertation, leurs vertus et limites, en essayant d’y voir plus clair dans leurs contributions respectives à un débat public et citoyen éclairé.
Ces deux documents mettent en lumière l’intérêt des démarches participatives pour le développement des énergies renouvelables. A travers les retours d'expérience qu'elles collectent, elles illustrent le rôle que peuvent jouer ensemble citoyens, collectivités et association pour favoriser l'appropriation et l'ancrage local des projets. Il s'agit d'une part d'une étude de l'ADEME intitulée Quelle intégration territoriale des énergies renouvelables participatives, dont l'objectif est de qualifier le jeu d'acteurs autour des projets, d'exposer les ressources dont disposent ces derniers (compétences techniques, financières ou de gestion de projet) et s'ils s'appuient sur des réseaux existants (techniques, financiers, associatifs), de décrire le travail de mobilisation, les processus de dialogue territorial mis en œuvre par les porteurs de projet, ainsi que la manière dont se négocient les partenariats entre groupes de citoyens et partenaires institutionnels et privés, d'explorer la manière dont la redistribution des bénéfices contribue à la dynamique territoriale et plus largement, à la prise en compte de la transition énergétique au plan local, au-delà d'une simple production d'ENR. Le seconde document a été réalisé par l'Agence régionale de l’environnement en Île de France : intitulé Projets d’énergie renouvelable participatifs et citoyens - retours d’expériences, il détaille 11 projets récents et très divers (biomasse, éolien, méthanisation et solaire).
Julien Talpin, un chercheur en science politique, montrait récemment dans un article "comment les élus locaux étouffent les mobilisations [d’habitants] dans les quartiers populaires". Ce même chercheur revient dans un entretien de La Gazette sur les éléments qui freinent aujourd’hui le développement de la démocratie participative en France et explique comment la participation citoyenne est à considérer comme une alternative sérieuse permettant de renforcer la légitimité de la démocratie représentative.
En 2014, la mairie de Yèbles (875 habitants) décide de reconstruire son école élémentaire trop vétuste, d’autant que les effectifs ont triplé en trois ans. Le budget s’élève à 1 millions d’euros HT. Malgré les financements de l’État, de la région, du département (Seine-et-Marne), de la réserve parlementaire et d’une enveloppe exceptionnelle de l’Élysée, il manque encore de l’argent. La mairie décide alors de faire appel aux dons via une plateforme de crowdfunding. Elle collecte ainsi 44 050 euros. Le Courrier des maires propose un éclairage sur le montage, les difficultés et les retombées de cette expérience.
Depuis le 10 septembre 2015, les Parisiens peuvent élire les projets qu'ils souhaitent inscrire au budget 2016 de leur ville. Ces projets proviennent des 5000 idées émises de janvier à mars par près de 19 000 citoyens. La Gazette tire de cette initiative des premiers enseignements utiles pour d'autres communes : faire de la pédagogie car "parler budget et finances n’est pas très sexy, et attirer les citoyens sur ces thématiques n’est pas évident…" (création du site internet Madame la Maire j’ai une idée, affichage, réunion, accueil en mairie...) ; dimensionner les équipes dans les différents services afin qu’ils évaluent la faisabilité technique et le coût des projets ; avoir un outil informatique intégré pour l’instruction, le vote, la réalisation et la mise en œuvre des projets ; répondre de façon personnalisée à chaque participant ; inciter à la co-construction de projets, en favorisant les démarches collaboratives (enrichissement de projets proches).