"Quels leviers utiliser pour faire de la pauvreté un état passager ?" Question au cœur de la Revue Projet dans son dossier de juin-juillet 2020, avec comme objectif "de montrer tout l'intérêt qu'il y a à construire de nouvelles politiques, en partant de l'expérience de terrain." On y trouvera : une analyse de l'évolution des politiques de la pauvreté en France ; des initiatives de personnes en situation précaire pour gagner leur pain au quotidien (biffins, ferrailleurs, mécaniciens de la rue) ; des témoignages sur les réalités du travail social ; des zooms sur des dispositifs innovants (Territoires zéro chômeur de longue durée, habitat intergénérationnel, croisement des savoirs). Quatre propositions concrètes pour lutter contre la pauvreté ouvriront une conclusion à poursuivre.
Comment évaluer une initiative dont l'ambition est de favoriser l'accès à l'alimentation pour tous ? Par quels aspects une initiative répond-elle ou non à l'enjeu de l'accès à une alimentation durable pour tous ? "Accessible - Pour l'accès de tous à une alimentation durable" était un projet de recherche-action mené de 2016 à 2019 et piloté par le Réseau Civam, qui livre en avril 2020 un outil d'autodiagnostic permettant aux acteurs d'autoévaluer leur démarche et d'envisager collectivement des pistes d'amélioration.
Le Fonds français pour l'alimentation et la santé lançait en 2015 un appel à projets visant à surmonter "les obstacles au changement du comportement chez les populations précaires". En 2019, un travail de valorisation des enseignements tirés des projets sélectionnés a été mené, plus spécifiquement sur l'alimentation chez les populations précaires. Un document - renvoyant notamment vers de nombreuses fiches projets - reprend les principales conclusions de ce travail et apporte des conseils pratiques pour monter et déployer une action à destination des personnes en situations de précarité sur la thématique de l'alimentation.
C'est la réponse de l'enquête Conditions de vie et Aspirations du Centre de Recherche pour l'Étude et l'Observation des Conditions de Vie (CRÉDOC) qui "bat en brèche cette vision dichotomique" avec "d'un côté, des individus entrepreneurs d'eux-mêmes, autonomes, dynamiques et sans difficultés particulières et, de l'autre, des personnes "fragiles", publics des politiques sociales enferrés dans un chômage de longue durée, en prise avec des problèmes de santé, etc." L'enquête montre ainsi que les deux tiers de la population se trouvent confrontés à au moins une des six situations de fragilité étudiées dans l'enquête : pauvreté monétaire, handicap ou santé dégradée, relégation territoriale, isolement et solitude, précarité professionnelle, difficultés de logement. Et un tiers fait face à plusieurs de ces difficultés.
Titre de la thèse de socio-anthropologie soutenue par Boris Chevrot en 2018 à l'Université de Lyon, qui commence étonnamment par une lettre adressée à Clint Eastwood, rédigée par le chercheur lui-même, alors intervenant social dans une petite intercommunalité rurale, à la demande d'un habitant. La thèse avance que "les territoires ruraux, via leurs intercommunalités, auront dans un avenir proche à assumer l'organisation d'une intervention sociale de proximité aujourd'hui encore sous la responsabilité conjointe des départements et des communes. La spécificité des problèmes sociaux rencontrés en milieu rural, notamment l'isolement touchant les habitants les plus vulnérables et les faibles moyens dont disposent ces intercommunalités pour les accompagner, nécessitent de nouvelles formes d'organisation de l'intervention sociale". D'où l'objectif du doctorant "de démontrer qu'avec un peu plus de sociabilité, d'attention accordée à ce qui nous relie (...), il est possible de faire du "social' autrement au niveau local. Cela en s'appuyant notamment sur les compétences et l'inventivité de toutes ces personnes qui cohabitent dans les territoires, sans toujours se connaître."