Après un premier volet consacré aux sept nouvelles régions issues des fusions, le CNFPT publie en 2020 un deuxième opus relatif cette fois aux fusions d'EPCI. Il prend la forme d'un retour d'expérience à partir d'une étude conduite auprès de directeurs et chargés de mission de 13 collectivités locales (dont la communauté de communes de la Montagne d'Ardèche et la communauté d'agglomération Valence Romans Agglo), sur sept thématiques : gouvernance, organisation, pilotage des ressources, mise en œuvre des politiques publiques, participation citoyenne, mutualisation, territorialisation de l'action publique.
Début 2020 voit la publication de plusieurs documents autour de la coopération entre collectivités du bloc local. Témoignages, inspirations et outils à la clé.
"Dans un monde où, désormais, les logiques de réseaux prédominent, le rapport au territoire se transforme et la notion de ville se trouve bousculée. Quelles questions faut-il se poser ? Quels exemples permettent de proposer des réponses concrètes ?" Telles sont les questions posées dans un article de Population & Avenir, qui s'appuie sur trois exemples : la relation intermodale entre Rennes et Saint-Malo, symbole de l'alliance des territoires ; Bruyères, commune des Vosges, qui réinvente son histoire ; le Périgord Vert, à la recherche d'une valorisation d'une identité qui n'est pas que touristique. Pour chaque lieu, une question essentielle est soulevée : celle des alliances entre les territoires "dans une société de réseaux et en réseau".
Pour le géographe Daniel Béhar, à l'heure de la société en réseaux et du local globalisé, "on passe insensiblement partout d'un fonctionnement en bassins de vie à des pratiques en archipel". Et les habitants du dural "pratiquent encore davantage la multi-appartenance et le zapping territorial". Si bien que "le territoire ne fait plus société". D'autant que, d'une part, "les configurations géographiques des chaînes de valeurs économiques, des écosystèmes environnementaux et des trajectoires résidentielles coïncident de moins en moins" et que, d'autre part, "dans une société de flux et d'interdépendances, les lieux d'émergence d'un problème ne sont plus ceux où l'on peut traiter les mécanismes qui l'ont produit". Alors, "quel que soit le périmètre considéré, et sa taille, il est aujourd'hui impossible de trouver localement la réponse "globale" à ses enjeux". Le géographe invite à passer d'une politique des lieux à une politique des liens, seule condition selon lui "une refondation de l'action territoriale".
"Dans une actualité où l'on s'attache davantage à déterminer les fractures face aux métropoles que les potentiels d'attractivité des espaces ruraux, analyser les éléments essentiels aux habitants d'une commune rurale constitue une manière inédite de comprendre ce qui fait l'attractivité de ces territoires." A la suite d'une expérimentation d'un outil de cartographie participative "élaboré pour saisir les éléments territoriaux essentiels dans un petit bourg pour le bien-être de ses habitants" (mené sur trois sites en Drôme et Ardèche), deux chercheuses publient un article permettant d'analyser les dimensions socio-spatiales de la construction collective du bien-être. Le recours à cet outil permet entre autres le potentiel d'implication des populations habitantes dans le diagnostic territorial.