En 2007, en réaction à la fermeture d'un commerce de proximité, les habitants de Rablay-sur-Layon (789 habitants, Maine-et-Loire) ont réfléchi "à un lieu de rencontre où consommer différemment deviendrait possible", rapporte Maires de France. La création d'une association pour porter le projet a suivi. Et la mairie, associée au projet, a accepté de louer des bâtiments à titre gracieux. 13 000 € sont levés par souscription populaire, ce qui a permis d'ouvrir l'épicerie en 2008. Aujourd'hui, ce sont quatre salariés, un chiffre d'affaire qui s'établit à 500 000 € par an et un lieu qui est devenu "le véritable poumon du village".
Lassés de voir fermer les commerces de leur centre-ville, les habitants et la mairie de Lafrançaise (3 000 habitants, dans le Tarn-et-Garonne) se sont associés en SCIC pour sauver la librairie de cette commune. "Un format confortable, déclare le maire à propos de la coopérative, qui permet d’allier public et privé, et de moduler l’aide au maintien des commerces, sans entrer dans de la concurrence déloyale". L'initiative porte ses fruits, selon le quotidien Libération qui en fait un reportage.
A Lallaing (6 200 habitants, Nord), l’association Du miel sur mes tartines est installée depuis 2016 dans une ancienne caserne des pompiers mise à disposition par la municipalité. Les personnes en situation de précarité financière ont accès à une épicerie originale, à la fois magasin solidaire (produits alimentaires secs et frais collectés auprès de supérettes proches et marchandises achetées à des producteurs locaux), tremplin vers l'insertion, outil de lutte contre le gaspillage alimentaire et lieu d'animation territoriale. Car chaque adhésion est corrélée à un projet individuel d'amélioration des conditions de vie ou d'épanouissement personnel. Les adhérents peuvent également s'investir dans des ateliers (cuisiner les denrées non écoulées, fabriquer ses produits d'entretien, faire des pâtisseries…). L'association s'est aussi lancée dans une opération du projet alimentaire territorial de la communauté d'agglomération du Douaisis consistant à accompagner 15 familles dans un changement de comportements alimentaires. Le Centre ressource développement durable (Cerdd) détaille cette initiative.
Initiée en 2016 pour faire face aux problèmes de vacance commerciale et initier les commerçants aux possibilités d'Internet, la plateforme achetezenlivradoisforez.fr fédère les commerçants et artisans locaux. Pour 19 € par mois, elle est ouverte aux commerçants et associations locales qui bénéficient en retour d’un panel d’outils pour commercialiser leurs produits et services. Porté au départ par trois communes du PNR du Livradois-Forez, cet outil qui veut favoriser une dynamique de consommation locale devrait s’élargir à d’autres villes du parc. Un projet financé par les communes, le FEDER et la CCI. "Pour la livraison des marchandises, rapporte Territoires conseils qui consacre un article à cette initiative, le site propose un système de "click and collect" (achat en ligne, retrait en magasin), particulièrement adapté aux zones rurales où les frais de livraisons et le manque de point-relais dissuadent certains internautes d’acheter en ligne."
Des bars autogérés en coopérative, où les co-gérants sont élus par les serveurs et les cuisiniers tout en percevant le même salaire, qui proposent bière artisanale et alimentation locale... Cela se passe dans la région lyonnaise. Deux bars, le Court-circuit et le Bieristan, sous forme de Scop, ont créé l'association GrEnADe (Groupement d'Entreprises Alternatives en Développement) qui commence à essaimer ce modèle en proposant des formations professionnelles. Un article de Bastamag décrit l'historique de ces démarches, et rapportent que deux projets de ce type sont en préparation dans la région : un dans le périurbain (Rhône), un autre en rural (en recherche d'un lieu).