Pourquoi Bergame ? Le virus au bout du territoire
Alors que la densité et la promiscuité caractéristiques du mode de vie urbain sont souvent mises en avant pour expliquer la diffusion du coronavirus, pour l'universitaire Marco Cremaschi, au contraire, "rien n'indique que la densité de population soit un bon indicateur des relations humaines et en dernière analyse de la propagation des maladies". Dans un article s'appuyant sur le cas de la région de Bergame (Italie), qui n'est "ni métropole, ni campagne" mais qui a été l'un des foyers les plus actifs du virus en Europe, il entend montrer les limites des "grands modèles interprétatifs mobilisés actuellement dans le débat public", remettant en cause par là les lectures opposant de manière dualiste villes et campagnes et soulignant la nécessité de repenser la gouvernance de ces territoires d'entre-deux. "Tout résumer sous l'étiquette de métropolisation, conclue-t-il, risque de ressusciter la mythologie des grandes explications, quand les spécificités des territoires réclament l'accompagnement des sociétés locales par l'étude et la compréhension de leur diversité."
A lire : Pourquoi Bergame ? Le virus au bout du territoire, Marco Cremaschi, Métropolitiques, 1er juin 2020
Mots-clés: aménagement, urbain rural, relations villes-campagnes