Jusqu'à la loi Alur de 2014 qui a offert une reconnaissance légale et créé des montages juridiques sécurisés, "l’habitat participatif était un ovni pour les collectivités territoriales", assure La Gazette. Depuis "les élus ne s'y trompent pas : cette nouvelle forme d'habitat est riche en opportunités". A travers des exemples dans les grandes villes, le quotidien rapporte que nombre d'habitants mais aussi de collectivités misent sur ces projets qui mettent le citoyen au cœur de la conception de la ville tout en créant du lien social. Il précise également que les collectivités peuvent impulser ces projets via leurs plans locaux de l'habitat, en fléchant des terrains pour des appels à projets, ou dans leurs opérations d'aménagement.
La ville de Forcalquier (04) a eu en 2008 un premier projet d'habitat participatif sur l'une de ses propriétés en partenariat avec un bailleur social, mais le projet n'avait pas abouti. Tirant parti de cet échec, la ville accompagne depuis 2013 un groupe de plusieurs familles souhaitant réaliser leur projet en habitat participatif sur la commune, elles-mêmes n'ayant pas réussi à faire aboutir seules leur projet. Au terme d'un travail commun de deux années, l'installation des propriétaires dans leurs logements est prévue fin 2017.
Les 5èmes rencontres du Forum des politiques de l'habitat privé, le 22 mars 2017, ont été l’occasion de zoomer sur trois types d'innovation susceptibles d'impacter les politiques locales de l'habitat : innovation technologique (numérique), sociale et de produits/services/usages. Parmi les "Innovations de services" présentées dans les actes de ces rencontres, on trouve un zoom sur une démarche de design associant professionnels, élus et habitants, menée par Finistère Habitat, en vue de la construction d'une dizaine de logements à Saint-Pol-de-Léon (7400 habitants). Objectif de la démarche : proposer une alternative qualitative à l'habitat individuel qui permette à la fois de densifier et de valoriser le foncier.
Dans le cadre du programme "Amélioration énergétique du patrimoine rural : quelles parts et perspectives pour l’autoréhabilitation ?", l'institut d'aménagement et d'urbanisme (IAU) d'Ile-de-France a mené une recherche et publie à présent une étude. Son objectif : examiner les conditions d’un changement d’échelle de l’autoréhabilitation accompagnée en Île-de-France, et plus précisément de l’appréhender comme levier potentiel de l’amélioration énergétique de l’habitat individuel des espaces périurbains et ruraux. "Accompagnée, encadrée, partagée, ou encore soutenue, l’autoréhabilitation peut certainement s’envisager comme une possibilité de repenser, renouveler ou enrichir les projets de territoire, comme une stratégie alternative de rénovation et de valorisation du patrimoine bâti, qui fédère les énergies locales", affirme l'étude.
Les bailleurs sociaux de Rhône-Alpes ont décidé de créer un concept inédit et reproductible tous les deux ans, centré sur la notion de service dans le secteur de l’immobilier social, expérimenté pour la première fois les 24 et 25 mai 2016 à Villeurbanne. L'idée de la "Fabrique de la Proximité : réunir des équipes pluridisciplinaires de tous âges et de diverses compétences professionnelles (collaborateurs des bailleurs sociaux, locataires, institutionnels) pour mieux adapter l'offre de services des structures aux attentes des locataires. Pour faire émerger des idées de nouveaux services à apporter mais aussi des solutions pour être plus efficace au quotidien, la coconstruction des services s'est articulée autour de six laboratoires thématiques correspondant aux six étapes de la vie des locataires - de la recherche d'un logement au départ du logement en passant par l'installation ou l'évolution de la famille.