Pour une "centralité apaisée" : penser le centre comme un régime de centralité parmi d'autres
"La centralité est une notion courante en géographie, mais sa définition reste souvent floue, indique l'universitaire Nicolas Lebrun. Si le centre est une position et la centralité une fonction, les deux se superposent souvent, même lorsqu'on précise ce que recouvrent les fonctions de centralité, y compris symboliques". Pour le site de l'ENS Géoconfluences, le chercheur rappelle que, depuis 20 ans dans le champ scientifique, "émerge une mise en garde contre la réduction de la centralité aux seuls centres, même si ces réflexions peinent à être transposées dans le champ politique et opérationnel". Or "s'affranchir du primat de la polarisation, qui survalorise le rôle du centre, est dès lors une nécessité pour appréhender au mieux la centralité. Il s'agit de ne plus seulement penser l'évaluation de la centralité en termes de rayonnement (le point) mais d'envisager le rôle des logiques induites sur la centralité par les autres formes spatiales de base que sont la ligne (le rôle des discontinuités spatiales), l'aire (le rôle de l'ancrage territorial) ou le réseau (la virtualisation de la distance). Cela serait la condition pour une prise en compte globale et équilibrée de la centralité, que [l'auteur] qualifie de centralité apaisée".
A lire : Notion en débat : centralité, Nicolas Lebrun, Géoconfluences, 5 octobre 2022
Mots-clés: recherche, relations villes-campagnes