Faut-il avoir peur pour les campagnes ?
De nombreuses voix se lèvent pour attirer l'attention sur l'avenir des zones rurales, et surtout remettre en cause des déséquilibres de traitement entre territoires.
Des territoires paupérisés ?
Pour les élus ruraux, qui remettent en cause le fonctionnement du fonds de péréquation des ressources intercommunales et communales (FPIC) lancé en 2011, le clivage entre villes et campagnes évolue vers un clivage entre territoires riches et pauvres.
Pour mettre en oeuvre une véritable solidarité territoriale, l'Association des Maires Ruraux de France (AMRF) réclame donc un nouveau calcul du FPIC, mais aussi :
- un déploiement total de lignes internet à très haut débit,
- un renforcement de la charte des services publics en milieu rural,
- un plan de développement de la vie associative...
A lire : Egalité des territoires : quel changement ? Profession Territoriale n°146, octobre 2012, 3 pages
Et si les territoires ruraux n'avaient pas seulement des handicaps ?
Le rapport de deux sénateurs sur l'avenir des campagnes, paru en janvier 2013, décrie "le scénario noir du laisser-faire", dans lequel les zones rurales seraient sacrifiées au développement urbain.
Pour Renée Nicoux (PS, Creuse) et Gérard Bailly (UMP, Jura), il y a déséquilibre dans les relations entre villes et campagnes, qui produiraient des externalités positives (espaces de loisirs, protection de l'eau et de l'air...) sans contrepartie et des externalités négatives (déchets, entreprises polluantes...) sans compensation.
Bien plus, "les acteurs des espaces ruraux, qui entretiennent un rapport affectif avec leur territoire, sont innovants et combatifs", et "notre croissance future est en gestation dans le creuset de nos campagnes"...
Leurs préconisations, qui portent sur le maintien des services publics, le développement des outils de planification spatiale ou le développement d'une économie de proximité, sont assez consensuelles...
dans un ouvrage récent sur Cadenet, dans le Vaucluse, l'historien Jean-Pierre Le Goff considère que "dans l'imaginaire national, la France reste encore associée à un univers rural et villageois", le village étant plutôt une "collectivité d'appartenance" qu'une forme urbaine. La fin du village est-elle pour demain ?