De la consultation au "pouvoir d'agir"
Le Centre d'analyse stratégique (CAS) considère d'un oeil critique les pratiques de consultation ou de concertation qui sont notamment mises en place dans le cadre des politiques de la ville.
Si les appels à la participation se répètent avec constance depuis la fin des années 70, le CAS note que "les élus et techniciens la considèrent souvent comme un moyen au service de l'acceptation d'une décision, plus rarement comme un moyen d'améliorer le contenu et les effets de l'action, pratiquement jamais comme un moyen d'accroître le pouvoir des habitants sur l'action publique".
Dans un contexte de crise de la démocratie représentative, le CAS préconise au contraire de développer le pouvoir d'agir ("empowerment") et l'implication des habitants dans les politiques publiques.
Pour ce faire, il propose plusieurs pistes de travail :
- du côté de la méthode : animation du processus par un véritable professionnel, adoption du tirage au sort ou d'espaces d'échanges sur la durée, formation des habitants intéressés et des agents de développement...
- du côté des objectifs : le CAS préconise de développer la codécision plutôt que la simple consultation... ce qui passe par un encouragement des habitants à s'organiser collectivement pour prendre part au débat public et défendre leurs intérêts
C'est donc à un véritable changement de culture démocratique qu'invite cette note de synthèse, pour qui les démarches participatives n'ont pas vocation à renforcer la démocratie représentative (en réconcilant la population avec les décisions de ses élus) mais plutôt à la compléter (en constituant des contre-pouvoirs).
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