Le pôle économie de Forêt Privée Française (marque regroupant au niveau national le Centre national de la propriété forestière, Forestiers privés de France et l'Union de la coopération forestière française) publie un document actualisé sur les chiffres clés de la forêt privée. Alors que la forêt est le premier maillon d’une filière d’avenir, quel est l’état de la forêt privé et quelle est place de celle-ci pour s'assurer de sa capacité à mobiliser le bois pour des projets ?
Un rapport du Sénat dévoilé le 8 avril 2015, fondé sur une enquête demandée à la Cour des comptes par la commission des finances du Sénat à la fin de 2013, accuse la politique forestière française d’être "sans stratégie, sans pilote et sans résultats". Des recommandations sont également formulées, au nombre desquelles rapprocher les interprofessions, recomposer et renouveler la forêt française, ne plus faire du bois énergie une priorité mais soutenir davantage le bois d'œuvre.
Une mission du Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) a été chargée d’élaborer une synthèse des quelque 250 rapports d’expertise sur la forêt et le bois produits depuis 1984, dont 50 depuis 2006. Trois objectifs ont été fixés à ce travail : mettre en évidence les convergences significatives de ces rapports ; recenser les recommandations qui ont été partiellement ou totalement prises en compte ; identifier celles qui n’ont pas reçu de suite et pour lesquelles la mission estime important de les mettre en œuvre. L’analyse fait ressortir trois grandes thématiques : la forêt et la valorisation de ses atouts et potentialités ; l’outil industriel et la valeur ajoutée de la transformation du bois ; la gouvernance dans une véritable logique de filière. Les mêmes constats sont faits depuis longtemps et, pour l’essentiel, les grandes questions restent pendantes : la forêt française est sous-exploitée ; l’investissement forestier est insuffisant ; l’outil industriel valorise mal les bois français ; le déficit commercial reste très élevé ; la filière forêt-bois est encore virtuelle. La mission a également identifié sept recommandations majeures pour l’avenir de la filière.
Les assises 2014 de l’association Sol et Civilisation - groupe de recherche, d’étude et d’intervention - se sont tenues en Chartreuse sur le thème du bois. Une publication reprend les principales interventions de cette rencontre. On y retrouve une étude intitulée "La forêt, une belle endormie", s’intéressant notamment à la dynamique et aux perspectives du "système forêt-bois-papier français" ; des prises de paroles d’acteurs (dont plusieurs de Rhône-Alpes) sur les pistes de changement à encourager pour "sortir du bois" ; un zoom sur la forêt de Chartreuse et les initiatives qui y sont menées (en route vers une première AOC Bois en France, innovation technique et organisationnelle avec le projet Renaissance 21…) ; et une étude sur la forêt française à travers l’histoire.
Croissance verte et transition énergétique sont à l'ordre du jour. A ce titre, le bois, plus exactement la biomasse forestière, est une énergie renouvelable qui présente de nombreux atouts mais c'est aussi une énergie lentement renouvelable ! Son utilisation nécessite d'identifier de façon fiable les ressources disponibles, de comprendre les mécanismes d'une gestion durable des forêts et des écosystèmes et d'étudier le développement des filières économiques du bois-énergie. La création de filières de biomasse forestière nécessite au préalable un ensemble de travaux de recherche permettant l'évaluation des ressources disponibles, de leur accessibilité, mais également de la variété des services rendus par la forêt (récréatifs, énergétiques...). L'Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (IRSTEA) propose un dossier en deux parties : nouvelles méthodes de cartographie des forêts pour améliorer leur gestion et gestion intégrée et durable des écosystèmes forestiers.