A lire : L'économie qu'on aime
Un format poche et un volume court (108 pages, qui se lisent agréablement en deux heures) qui explore de nouvelles pratiques et solutions en termes de délocalisations relocalisations, chômage création d'emploi, croissance développement. A. Barthélémy, S. Keller et R. Slitine, trois enseignants d'économie et cofondateurs d'Odyssem, un collectif d'entrepreneurs au service de l'innovation sociale, signent un livre délibérément "positif". Les auteurs (re)mettent en avant le rôle de l'entrepreneur – en tout premier lieu – et des autres acteurs dans un schéma où l'entreprise passe "d'une logique de croissance autocentrée à une dynamique de développement du territoire". Décryptage des points d'intérêt pour les agents de développement et des limites de cet ouvrage...
Structure du livre (qui se lit comme une note d'intention) :
Chapitre 1: Une nouvelle vision de l'entreprise
Quand l'entrepreneur réinvente son pouvoir d'agir
Chapitre 2 : Le "Made in France", c'est possible
Les délocalisations ne sont pas une fatalité
Chapitre 3 : Des emplois pour tous
Quand l'entreprise donne sa chance à chacun
Chapitre 4 : Donner un sens à la croissance
De la croissance de l'économie à une nouvelle définition du développement des entreprises
Chapitre 5 : La coopération, plus efficace que la concurrence
La force de la coopération pour trouver de nouvelles solutions
Note de lecture
Ce livre fourmille d'exemples détaillés qui permettent d'appréhender une situation, un regard, une méthode, des actes et un résultat, souvent dans une recréation de liens et de changements de posture de la part de toutes les parties prenantes (chef d'entreprise, personnel, élus, citoyens, banques...), dans de nouvelles formes de coopération (pôles territoriaux de coopération économique notamment) et au profit du développement (local et/ou territorial).
Les agents de développement y trouveront des cas d'emplois et d'entrepreneuriat évoquant des situations rencontrées sur leur territoire d'action. Et par là des modèles dont ils pourront s'inspirer.
Qui plus est, les exemples s'inscrivent majoritairement en Rhône-Alpes ! Mais ils prennent trop souvent appui sur les initiatives menées par le seul groupe Archer (structure basée à Romans-sur-Isère concentrant son action autour du développement des ressources humaines du territoire et du développement d'activités). A force de vouloir faire la part belle aux actions de ce groupe, les auteurs frisent l'hagiographie alors qu'ils se voulaient en dehors du discours idéologique sur le sujet sensible de l'ESS.
La lecture de ce livre n'en reste pas moins fraîche, revigorante, et réussit à donner – et c'est là sans doute son objectif – envie d'entreprendre !
L'économie qu'on aime, A. Barthélémy, S. Keller et R. Slitine, 2013, éd. Rue de l'échiquier, 108 pages, 10 euros.