Sens unique pour le "monde d'après" ?
Les géographes Martin Vanier et Clémentine Martin-Gousset contribuent à la collection "Le virus de la recherche" lancée par les Presses universitaires de Grenoble. Questionnant dans une brève note le "monde d'après", ils brossent un tableau des différentes analyses et convictions portant sur la crise sanitaire : "symptôme brutal, mais potentiellement rédempteur, de la crise écologique globale" - dont d'ailleurs "la métropolisation et l'urbanisation [en] sont le creuset" ; elle serait aussi une "sainte alerte pour reconsidérer dans nos sociétés la part irréductible de solidarité qu'elles doivent maintenir pour leur propre résilience" ; elle rappellerait encore "l'indispensable capacité d'indépendance stratégique et industrielle". Plaidant pour un "monde pluriel", les auteurs alertent contre le "confinement populiste post-démocratique" d'un "monde d'après sans contradiction" si l'on attend que celui-ci soit tout à la fois "écologique, anti-urbain, solidaire et industriellement indépendant". Car il serait alors "sans politique, c'est-à-dire sans devoir de régulation des innombrables contradictions dont cette crise est révélateur".