De l'intérêt de cultiver les traditions pour les collectivités
En partie dans le sens d'une contre-proposition à la tentation de la mondialisation, les traditions (fêtes, langues et sports régionaux, richesses du patrimoine ethnologique) se sont affirmées ces dernières années. La vitalité des traditions participe également à la construction d'une image forte dans un contexte fortement concurrentiel. Elles permettent aussi de fédérer la population autour de valeurs communes. Les traditions, considérées aujourd'hui comme une valeur ajoutée, sont moteurs des dynamiques locales. Et c'est dans le secteur économique et touristique que l'optimisation des traditions locales s'illustre de la façon la plus spectaculaire. La Gazette propose un dossier de 6 pages sur ce sujet. A lire également : un zoom sur le patrimoine culturel immatériel reconnu par l'Unesco ainsi que le projet de maison intercommunale valorisant la culture vivante gallèse.
Traditions et actions de développement
Mettre en scène la culture vivante permet d'entretenir le lien social en milieu rural, d'autant que la tradition est une accroche qui facilite l'entrée dans la culture. En se mobilisant pour la sauvegarde, l'étude ou la transmission de son patrimoine immatériel, une collectivité s'aventure sur de nouveaux terrains culturels et, en proposant une offre basée sur le populaire, élargit son public. En soutenant des associations qui perpétuent les traditions – qui appartiennent en premier lieu aux habitants –, les collectivités s'assurent un vrai capital "sympathie". Reste à savoir développer sa tradition sans la dénaturer.
Pour autant, il faut respecter les contraintes juridiques :
- Sécurité publique lors de grands rassemblements, surtout dans de petites communes non habituées à accueillir des flux de visiteurs
- Laïcité
- Caractère ininterrompu de la tradition locale (concernant par exemple les corridas et les combats de coqs)
Source : Patrimoine cultiver ses traditions dans le respect de la loi, La Gazette, 22 avril 2013 (6 pages)
Le patrimoine culturel immatériel reconnu par l'Unesco
L'Unesco a reconnu le patrimoine culturel immatériel (PCI) par une convention spécifique, ratifiée par la France en 2006, qui affirme le rôle inestimable de celui-ci comme "facteur de rapprochement, d'échange et de compréhension entre les êtres humains" (Préambule de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, 17 octobre 2003).
A lire : le site de l'Unesco dédié au patrimoine culturel immatériel
Un exemple en Bretage
Depuis une trentaine d'années, associations et chercheurs œuvrent autour du patrimoine oral et des savoir-faire locaux (chants, contes, légendes, danses, musiques, langues, dictons, savoir-faire...) sur un territoire de culture gallèse en Bretagne. Dans les années 1990, la commune de Parcé a fait l'acquisition d'un bâtiment en cœur du bourg et souhaité en faire un lieu de coordination autour de la culture vivante.
En 1998, une association de préfiguration avait été créée à l'échelle du Pays de Fougères pour regrouper autour du projet acteurs institutionnels, associatifs et individuels. Dix ans plus tard, l'association devenait "la Granjagoul, maison du patrimoine oral en Haute-Bretagne", soutenue ensuite par Fougères Communauté. Ses missions : la collecte du patrimoine oral par des acteurs de terrain formés à des procédures précises, la diffusion et la valorisation du patrimoine culturel immatériel (PCI) pour tous publics.
La maison du patrimoine propose à tous les publics des spectacles, des ateliers, des formations, des colloques, des stages, des veillées et des initiations aux cultures orales locales. Des manifestations se déroulent aussi sur l'ensemble du Pays de Fougères et la maison du patrimoine intervient sur toute la région grâce à des partenariats avec des musées, écomusées, bibliothèques, cinémas, offices culturels, universités... et des associations implantées dans toute la Bretagne. Des liens sont également tissés avec des structures porteuses du patrimoine vivant d'autres territoires : Québec, Réunion, Corse, Normandie...