Attractivité : des initiatives auvergnates
Pour attirer de nouvelles populations résidentielles, entrepreneuriales, économiques... les collectivités et institutions auvergnates ont mis en place des réponses ou des stratégies appropriées. Arrêt sur quatre initiatives : tapis rouge pour les entrepreneurs dans la Communauté de communes du Pays de Murat ; création de résidences d'artistes à Sancy Artense Communauté ; campagne de communication de l'Allier et campagne promotionnelle de l'Auvergne, toutes deux axées sur la ruralité.
Attraction et accompagnement des créateurs au Pays de Murat
Pour lutter contre la désertification de leur territoire, les collectivités locales du Pays de Murat ont monté un dispositif d'accompagnement pour les créateurs d'entreprises : formation au travail à distance, centre de télétravail (avec tout l'équipement technique nécessaire), logement gratuit au démarrage...
Pour accéder à ce dispositif, il faut auparavant se présenter devant une commission composée de représentants des collectivités locales. Ce jury examine la faisabilité du projet et les aptitudes à entreprendre du candidat afin de garantir son intégration durable au sein du territoire auvergnat. Une sélection qui n'a pas été inutile. Depuis cinq ans, même si certains entrepreneurs éprouvent des difficultés à développer leur activité, le Pays de Murat n'a à déplorer aucune fermeture ni retour à la ville.
Ce territoire du Cantal est devenu un cadre privilégié pour quelques créateurs d'entreprise souhaitant concilier qualité de vie et activité en solo. L'objectif des collectivités locales est d'accueillir entre 3 et 5 nouveaux entrepreneurs chaque année.
Attraction d'artistes
Depuis 2011, Sancy Artense Communauté, communauté de 13 communes en moyenne montagne, au sud-ouest du Puy-de-Dôme, accueille des artistes en résidence sur plusieurs mois dans le cadre d'une convention signée avec la DRAC Auvergne. Cette initiative de proposition culturelle « in situ » répond à l'éloignement de Sancy Artense des grands pôles d'activités culturelles. Elle s'inscrit dans un projet global de développement et d'attractivité.
A lire : Des artistes en résidence pour rester attractif, Maires de France, juillet-août 2013, 1 page
A voir : La résidence d'artistes Maison Garenne
Allier : deuxième phase de sa "campagne d'image évolutive"
Celle-ci s'inscrit dans la dynamique des "nouvelles ruralités", engagée par le département en 2011.
Baptisé "Preuves à l'appui", la campagne entend en effet prouver "la qualité de vie privilégiée sur le territoire". Pour cela, elle fait appel au principe désormais bien connu des ambassadeurs. L'objectif est d'incarner les affirmations à travers des "vrais gens", afin de "susciter la fierté [des] habitants, tout en donnant envie aux personnes extérieures d'intégrer le territoire".
Six preuves et six témoins, déclinés en deux vagues, sont ainsi au cœur de cette campagne. La première vague met en scène Clémence (neuf mois), proclamant fièrement "Ma nounou me chouchoute". Un bon moyen pour souligner l'abondance de l'offre d'assistantes maternelles dans un département rural et faire rêver les parents des grandes villes confrontés au casse-tête des modes de garde. Autre témoin : Jean-Marc, qui a quitté les Bouches-du-Rhône pour devenir épicier ambulant et qui profite des routes sans bouchon pour sa tournée. Enfin, Jonathan, jeune médecin de campagne récemment installé dans l'Allier "se dore la pilule" en profitant des 2.000 heures d'ensoleillement annuelles.
Auvergne : convertir les urbanophiles
La campagne de la région joue davantage sur le registre de l'humour décalé, avec son personnage récurrent de "l'urbanophile", autrement dit du Parisien stressé qui vient de s'installer en Auvergne et peine un peu à trouver ses marques.
Une série de vidéos diffusées sur internet et les réseaux sociaux le mettent ainsi en scène, avec son air égaré, tout surpris de constater que les gens disent merci et ne cadenassent pas leur vélo, un peu effrayé par la taille de son logement qu'il n'a pas encore eu le temps d'explorer complètement, obligé d'emporter avec lui une bouteille de CO2 parce que "l'air pur, quand on n'est pas habitué, ça brûle les bronches", ou encore complètement désarçonné par la rapidité des démarches, alors qu'il avait préparé un dossier d'au moins trois kilos pour monter sa boîte.
Dans les deux cas, les campagnes proposent également un site dédié. Plus classiques, ceux-ci proposent l'ensemble des informations utiles sur le territoire et ses ressources, mais aussi - et à nouveau - des témoignages de personnes venues de l'extérieur pour s'installer et réussir sur place.