Le dernier numéro de 2021 de la revue Études rurales, publiée par l'EHESS, fait suite à des journées d'étude organisées à l'Université de Poitiers en 2019 où ont été discutés les "dispositifs et initiatives d'installation de personnes en migration dans les campagnes", surtout françaises. Cinq articles "constituent à la fois une valorisation écrite, augmentée et actualisée, d'une partie des communications de ces journées d'étude interdisciplinaires (géographie, sociologie, droit…), et la restitution d'une partie des enquêtes de terrain" menées dans le cadre d'un projet de recherche (CAMIGRI).
Titre d'un article de La Lettre du cadre, qui rapporte que "pour préparer leurs concitoyens à un monde imprévisible, des communes ont quasi institutionnalisé le principe de « faire » avec les habitants." Les administrés s'impliquent alors au service de l'intérêt général et deviennent de "véritables partenaires des services publics". "Ce qui ne coule pas de source, rappelle le magazine. Pas plus que ne va de soi le fait que les agents travaillent main dans la main avec leurs administrés". La Lettre du cadre propose un zoom sur ces expériences de nouvelles formes de gouvernance, à Loos-en-Gohelle (Pas-de-Calais), Eybens (Isère) et en Italie.
Titre d'une note de la Fondation Jean-Jaurès et de l'association Chemins d'avenirs s'appuyant sur une enquête Ifop auprès des 17-23 ans sur leurs choix d'orientation et leur rapport à l'avenir. Les auteurs expliquent en préambule que, dans la "France des villes moyennes et des petites villes" lors de la crise des "gilets jaunes", "une catégorie de la population est néanmoins restée silencieuse et n'a pas pris part au mouvement de manière massive : les jeunes des territoires, qui se heurtent pourtant à des obstacles propres à leurs situations géographiques. Ces obstacles, on les retrouve dans leur rapport à l'avenir, dans les ressources dont ils peuvent bénéficier pour s'orienter et dans la façon dont ils se projettent et construisent ce que sera le début du reste de leur vie."
Un projet nominé en 2019 aux Rural Inspiration Awards du Réseau européen de développement rural et raconté en français par l'Union Nationale des Centres Communaux d'Action Sociale.
C'est ainsi que l'Union nationale des centres communaux d'action sociale (UNCASS) présente "La Conciergerie d'ici", expérimentation de 18 mois débutée en décembre 2021 par le CIAS de Sarlat-Périgord noir, la solution de téléassistance Présence Verte et le groupe de protection sociale complémentaire AGRICA, afin de "répondre à des besoins de première nécessité et lutter contre l'isolement en milieu rural".
Prévention des problèmes de santé, lutte contre les inégalités, appui aux enfants ou aux personnes âgées... à quelles questions répondent les politiques sociales élaborées dans d'autres pays, mais surtout comment ?
Avant la crise sanitaire "de nombreuses questions se posaient à propos de l'aménagement du territoire. Métropoles et métropolisation étaient notamment interrogées et les bénéfices de « l'avantage métropolitain », tant pour leurs habitants que pour les autres territoires, remis en question (...). En parallèle, certains observent le retour du village, figure oubliée de l'aménagement du territoire, en tant que forme urbaine de référence commune à un grand nombre d'aspirations. D'autres, au contraire, s'alarment d'un retour au « localisme » en matière de décision politique y voyant un risque d'égoïsme territorial et un moteur à l'étalement urbain (…). La crise sanitaire, loin d'apaiser ces tensions, semble plutôt les renforcer, tant du côté du diagnostic que des prises de position et des projets qu'il inspire." Le Plan urbanisme construction architecture (PUCA) a publié mi-février une note "qui vise à recenser les arguments et controverses, offre un éclairage renouvelé sur les approches en faveur d'un modèle plus équilibré entre les métropoles et le reste du territoire. En un mot, la crise sanitaire interroge notre capacité à penser collectivement un autre projet spatial et politique."
En 2007, en réaction à la fermeture d'un commerce de proximité, les habitants de Rablay-sur-Layon (789 habitants, Maine-et-Loire) ont réfléchi "à un lieu de rencontre où consommer différemment deviendrait possible", rapporte Maires de France. La création d'une association pour porter le projet a suivi. Et la mairie, associée au projet, a accepté de louer des bâtiments à titre gracieux. 13 000 € sont levés par souscription populaire, ce qui a permis d'ouvrir l'épicerie en 2008. Aujourd'hui, ce sont quatre salariés, un chiffre d'affaire qui s'établit à 500 000 € par an et un lieu qui est devenu "le véritable poumon du village".
Le réseau des quatre agences d’urbanisme de la région Auvergne Rhône-Alpes et la direction régionale de l’Insee ont publié, avec le soutien de la préfecture de région, le deuxième volet d’un atlas qui s’attache à décrire les caractéristiques et les dynamiques de la nouvelle entité régionale. Le premier tome, paru fin 2015, s’intéressait à l’identité du territoire, sa démographie et son appareil productif. Les 16 fiches de ce deuxième tome couvrent trois grands domaines : l’environnement, les caractéristiques socio-économiques et les conditions de vie des habitants de la région. Composées de cartes, de commentaires et de tableaux, elles sont complétées par des zooms sur les principales aires urbaines de la région (Lyon, Saint-Étienne, Grenoble, Clermont-Ferrand et le Genevois français).
Pour l'enseignante-chercheuse en économie Fiona Ottaviani "l'attractivité, telle que le concept est actuellement compris, reflète mal la capacité à donner à chacun la possibilité de bien vivre dans une ville ou sur un territoire. La plupart du temps, l'attractivité est vue au travers du prisme de l'économie dans son sens le plus frustre (...). On va donc considérer qu'un territoire se porte bien à partir du moment où il est capable d'attirer et de retenir un certain nombre de capitaux ou certaines populations (...). Ce faisant, on s'éloigne pourtant de la conception d'une ville ou d'un territoire souhaitable où tous les habitants se sentent bien et pourraient se réaliser. C'est ce constat-là qui nous amène à nous poser la question des indicateurs alternatifs." Dans un article en ligne, l'universitaire indique que "si les indicateurs alternatifs peuvent servir à éclairer des zones d'ombre de l'observation territoriale, ils peuvent surtout participer de la construction d'une autre vision du monde commun."
"Faire de la place et savoir accueillir « l'autre » ne se décrète pas. Cela s'organise, cela se cultive. Comment rendre le territoire vivant, ouvert et désirable à la fois pour les populations résidentes et pour celles qui aimeraient venir s'y installer ?" Les Localos et Auvergne-Rhône-Alpes Spectacle Vivant ont rédigé en 2021 une fiche synthétique à destination des élus qui pose des éléments de définition, des enjeux, des pistes d'action.
Dans une courte note d'analyse intitulée "Entre dynamisme démographique et vieillissement de la population", Insee Analyses Auvergne-Rhône-Alpes présente les territoires ruraux régionaux selon sa nouvelle typologique : rural autonome très peu dense, rural autonome peu dense, rural sous faible influence d'un pôle, rural sous forte influence d'un pôle. Selon l'Insee, "le rural sous influence d'un pôle urbain, qui regroupe 20 % des habitants, connaît une croissance démographique soutenue. Le rural autonome, hors influence urbaine, surtout présent dans le sud et l'ouest de la région ainsi qu'en Savoie, concentre 15 % des habitants. En lien avec le vieillissement de sa population, sa croissance démographique plus modérée repose uniquement sur des arrivées plus importantes que les départs. Les temps d'accès aux services y sont également plus élevés. Les ouvriers sont plus présents dans le rural, tout comme les secteurs agricole et industriel."
Évolution et structure par âge de la population, natalité et fécondité, mortalité et espérance de vie, unions et ruptures sont abordées dans un document, publié par l'Insee en octobre 2021, qui "revient sur les tendances démographiques récentes et anciennes et met en lumière l'impact de la pandémie de la Covid-19 sur la démographie de la région".
"Même si tous les stigmates de la crise de 2008 ne sont pas encore totalement effacés", en 2018 "l'économie poursuit sa dynamique en Auvergne-Rhône-Alpes, sur la lancée de l'année précédente." L'Insee avec la contribution de plusieurs services de l'État (DIRECCTE, DREAL, DRAAF, CERC Auvergne-Rhône-Alpes) et de la Banque de France publie comme chaque année le bilan économique de la région. "L'emploi salarié continue de croître et le chômage poursuit son recul. Les créations d'entreprises atteignent un nouveau record et concernent tous les secteurs (...). La fréquentation touristique de la région reste très élevée (...)." Mais "l'année 2018 a cependant été plus mitigée dans les secteurs agricole et de la construction".
Elle "connaît un léger ralentissement mais reste soutenue", indique l'Insee. L'institut rappelle que des "disparités départementales persistent" : dynamisme en Haute-Savoie, Ain et Rhône et déclin dans le Cantal et l'Allier. A noter que "cette évolution démographique profite avant tout aux communes peu denses [population de 1 100 habitants en moyenne], dont le rythme de croissance est élevé", qui sont "souvent situées dans les couronnes périurbaines des principales agglomérations".
"Alors que 65 % des hommes de 15 à 64 ans sont en emploi à temps plein, seules 43 % des femmes le sont, analyse l'Insee pour la région Auvergne-Rhône-Alpes. L'emploi à temps partiel et l'inactivité expliquent cet écart, qui s’accroît à mesure que des enfants arrivent au foyer." L'institut remarque également que "les femmes occupent plus souvent un emploi dont le niveau de qualification est inférieur à leur niveau de diplôme" et que "l’écart de rémunération entre femmes et hommes est plus élevé dans la région qu’en France."
Ces portraits ont été publiés début 2018 par la Plate-forme de l'observation sanitaire et sociale Auvergne-Rhône-Alpes. En quatre pages, ils proposent une approche synthétique de la précarité pour chaque département. Ils ont été réalisés à partir des données issues du tableau de bord social, lui-même actualisé avec les données de 2015 et téléchargeable sous format Excel.
Dans une publication de mai 2018, l'Insee rapporte que la région a gagné "159 400 habitants supplémentaires entre 2015 et 2018", devenant, "avec l’Île-de-France, celle qui a accueilli le plus de population ces trois dernières années". L'Insee pointe "quatre départements [qui] tirent la croissance de population", à savoir la Haute-Savoie, l’Ain, l’Isère et le Rhône, et "deux départements en retrait", soit l'Allier et le Cantal qui voient leur population diminuer. Et si "la Drôme présente une croissance plus rapide que la moyenne régionale (...), dans les territoires ruraux éloignés des pôles, la population est plutôt en stagnation voire en baisse. Ainsi, la croissance du Puy-de-Dôme se concentre en périphérie de Clermont-Ferrand, en lien avec l'étalement de l'agglomération. Celle de la Haute-Loire est liée à la périurbanisation de Saint-Étienne et, dans une moindre mesure, du Puy-en-Velay."
Établie par l'ANCT, cette troisième édition du baromètre détaille les thèmes suivants : déséquilibres démographiques, accès au logement social, emploi, intensité de la politique sociale, niveau de vie, revenu, santé, insertion des jeunes, qualité du logement, sécurité, qualité de vie, intensité de l'intercommunalité, interdépendance liée à l'emploi, interdépendance économique, transferts publics, investissement social, participation aux élections, dynamisme démographique, dynamisme de l'emploi, croissance économique, spécialisation fonctionnelle, attractivité économique, couverture numérique, accès aux services, niveau de formation de la population, attractivité résidentielle, préservation de l'environnement.
"Plus de diplômés, plus d'inégalités territoriales", interroge Population & Avenir dans un dossier spécial ? Rappelant que la France possède un Commissariat général à l'égalité des territoires depuis mars 2014, le magazine constate que territoire et égalité "ne font pas toujours bon ménage". Si l'Etat a choisi d'assurer de meilleures chances d'accès à l'enseignement supérieur, le nombre d'étudiants a augmenté partout en France, mais pas les emplois de cadres. Et la concentration importante des emplois de cadre dans un nombre réduit de métropoles a accentué ce décalage.