Quatre postures du décideur face à l'incertitude
Dominique Vian, enseignant chercheur, et Philippe Silberzahn, Professeur en stratégie et organisation, rappellent qu'il existe un courant de recherche qui s'est intéressé à la façon dont nous déterminons nos buts pour agir, posant que "ces buts que nous fixons sont le reflet de notre manière d'envisager le futur". La prédiction et le contrôle seraient les deux grands paramètres qui déterminent la posture que l'on adopte pour envisager le futur. En croisant les deux paramètres, on obtiendrait quatre attitudes possibles. "Dans notre expérience, écrivent-ils dans un article de The Conversation, nous constatons souvent que, face à l'incertitude le réflexe des managers est de chercher à prédire plus. Cela leur permet sans doute de se rassurer, mais cela reste illusoire." Ils montrent alors "qu'il existe trois autres postures intéressantes qui permettent d'éviter de se laisser enfermer dans une posture prédictive qui a montré ses limites et son coût".
Les quatre postures
- Je pense que je peux prédire le futur, mais pas l'influencer. Il est donc déterminé et je dois l'anticiper. La question qui caractérise cette posture est : compte tenu de ce futur, "que dois-je faire ?" pour m'y définir une place optimale
- Je pense que je peux prédire le futur et que j'ai pouvoir d'influencer l'environnement pour qu'il advienne. La question est : "qu'est ce que je veux faire ?"
- Je pense que je ne peux ni prédire le futur, ni l'influencer. Je subis l'environnement et donc je dois m'adapter pour survivre. La question devient : "comment réagir à ce qui m'arrive ?"
- Je pense que je ne peux pas prédire le futur, mais que ça ne m'empêche pas de l'influencer. Il n'existe pas de futur idéal, mais je peux agir, car la situation présente est pourvoyeuse de moyens pour transformer mon présent en un futur acceptable. La question est : "qu'est-ce que je peux faire avec ce que j'ai ?"
La posture s'articule donc à la fois à partir de notre façon d'envisager un futur, subi ou créé, et de notre rapport au présent de telle manière que ce dernier est vu soit comme une contrainte, soit comme pourvoyeur de moyens.
Mots-clés: ressources humaines, management, direction