C'est le titre d'un rapport réalisé par le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) pour la Fondation de France. Car depuis 2010 celle-ci s'intéresse à mesurer l'isolement relationnel, à savoir les "personnes ne rencontrant jamais physiquement les membres de l'ensemble de leurs réseaux de sociabilité (famille, amis, voisins, collègues de travail ou des activités associatives) ou ayant uniquement des contacts très épisodiques avec ces différents réseaux". Le rapport 2021 constate que "les mesures de distanciation sociale mises en place pour limiter la propagation du coronavirus en 2020 ont conduit à une forte fragilisation du tissu social". A noter qu'une partie du document est consacrée aux "répercussions de la crise sanitaire sur les parcours de vie des jeunes (liens sociaux, logement, études, emploi et santé mentale)".
Labo Cités met en avant ce projet porté depuis 2019 par la Maison de l'emploi et de la formation des Pays Voironnais et Sud Grésivaudan : "il s'agit de proposer une offre de service partenariale, innovante, adaptée aux jeunes de 16 à 29 ans qui ne sont ni en emploi, ni en formation, ni scolarisés. Ce projet est financé par l'État dans le cadre de l'appel à projet « Repérage et mobilisation des invisibles», le Département de l'Isère et des partenaires." Ainsi, un camping-car aménagé se déplace trois fois par semaine à la rencontre de ces publics dits "invisibles", notamment en zone rurale.
Titre d'un article publié dans La vie des idées, où l'auteur - chercheur en analyse des politiques publiques - s'intéresse non pas au non-recours (ex : par non-connaissance ou par non-réception), à la non-proposition (l'aide n'est pas activée malgré l'éligibilité du demandeur) ou à la non-orientation (les destinataires potentiels ne sont pas sollicités ou accompagnés pour activer un droit), mais à la "non-demande intentionnelle (...) qui, plus que les autres, met en question la légitimité des politiques".
"Certes, il peut paraître « contre-intuitif » de jeter un regard critique sur l'aide alimentaire qui permet, chaque jour, à des centaines de milliers de personnes de souffler un peu autour d'un repas chaud. Même chose pour les chèques alimentaires, en préparation dans l'arrière-cuisine du gouvernement. Reste que ces pansements, successivement usés, raccommodés et remplacés ne suffisent plus à cacher la misère que notre société se refuse à voir. Pire, ils jouent parfois contre elle : que faire alors ?" D'autant que l'aide alimentaire est devenue une véritable filière économique, rappelle un long article de la revue Sesame de la mission Agrobiosciences-Inrae, qui imagine ce que la reconnaissance d'un droit à l'alimentation changerait.
Titre de la thèse de socio-anthropologie soutenue par Boris Chevrot en 2018 à l'Université de Lyon, qui commence étonnamment par une lettre adressée à Clint Eastwood, rédigée par le chercheur lui-même, alors intervenant social dans une petite intercommunalité rurale, à la demande d'un habitant. La thèse avance que "les territoires ruraux, via leurs intercommunalités, auront dans un avenir proche à assumer l'organisation d'une intervention sociale de proximité aujourd'hui encore sous la responsabilité conjointe des départements et des communes. La spécificité des problèmes sociaux rencontrés en milieu rural, notamment l'isolement touchant les habitants les plus vulnérables et les faibles moyens dont disposent ces intercommunalités pour les accompagner, nécessitent de nouvelles formes d'organisation de l'intervention sociale". D'où l'objectif du doctorant "de démontrer qu'avec un peu plus de sociabilité, d'attention accordée à ce qui nous relie (...), il est possible de faire du "social' autrement au niveau local. Cela en s'appuyant notamment sur les compétences et l'inventivité de toutes ces personnes qui cohabitent dans les territoires, sans toujours se connaître."
C'est le titre d'un article de La Gazette, qui rapporte que l'aide alimentaire "vient de quitter le code rural et de la pêche maritime pour le code de l'action sociale et des familles (...). Un décret du 4 juillet [2019] définit son objet comme « la fourniture de denrées alimentaires aux personnes en situation de vulnérabilité économique ou sociale » (et non plus, comme avant, aux personnes « les plus démunies »)". Le texte redéfinit les conditions d'habilitation des associations qui distribuent des denrées alimentaires ou bien les fournissent aux associations et aux CCAS/CIAS comme c'est le cas des Banques alimentaires. Les nouvelles modalités de l'habilitation à l'aide alimentaire qui permet aux associations de recevoir des contributions publiques sont entrées en vigueur le 1er octobre 2019. Les associations disposant d'une habilitation en cours de validité ont un délai d'un an pour se mettre en conformité.
C'est le titre d'une enquête du Centre de Recherche pour l'Étude et l'Observation des Conditions de Vie (CRÉDOC) qui rappelle que, si la France semble sortir de la pandémie et de ses conséquences économiques, tous les Français ne sortent pas indemnes de ces deux années de crise. De ces "nouveaux vulnérables", le CRÉDOC en dresse le "portrait" : ce sont des actifs modestes, jeunes chargés de familles, dont l'accès ou le maintien dans l'emploi s'est dégradé.
L'Insee Auvergne-Rhône-Alpes, en partenariat avec la Commissaire à la lutte contre la pauvreté de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a publié en juin 2023 une étude sur la pauvreté dans les territoires ruraux de la région.
Ce résultat est issu d'une étude de l'Insee, qui indique que "l'illectronisme s'accroît nettement avec l'âge et est plus répandu parmi les personnes les plus modestes". Si l'illectronisme a diminué de trois points entre 2019 et 2021, 28 % des usagers d'Internet manquent de compétences dans un, deux ou trois domaines parmi les cinq que sont la recherche d'information, la communication en ligne, l'utilisation de logiciels, la protection de la vie privée et la résolution de problèmes en ligne. Une autre analyse de l'Insee établit que "les habitants les plus éloignés des villes et ceux des petits pôles urbains sont davantage concernés par l'illectronisme (respectivement 22 % et 24 %) que ceux des plus grandes villes (13 %)".
A défaut de pouvoir sortir son dossier biennal en 2018 en raison de baisses importantes de ses financements, la Mission régionale d'information sur l'exclusion (Mrie) publie en novembre 2019 un hors-série afin de partager "ce qui a nourri [sa] connaissance sur la pauvreté ces deux dernières années". Ceci autour de trois thématiques : faire équipe avec les personnes en situation de pauvreté, le défi de la jeunesse en galère, l'enjeu écologique quand on subit la précarité. On trouvera dans chaque thématique des retours d'expériences, des récits d'aventures, des propositions, des réflexions...
Ces guides mettent en avant des pratiques identifiées dans des projets financés par le Plan d'investissement dans les compétences, porté par l'État, sur sept thèmes : repérer les "invisibles", remobiliser les décrocheurs de l'emploi et de la formation, construire des parcours sans rupture, faire une nouvelle place aux "bénéficiaires", reconnaître les compétences par des voies adaptées, construire de nouvelles relations aux entreprises, inclure le sport.
Réseau CIVAM, Secours Catholique, VRAC, Union Générale des Épiceries Sociales et Solidaires (UGESS) et Réseau Cocagne ont publié les ressources issues du projet Territoires à VivreS. Financé par le plan de relance en 2021-2022, et concernant les territoires de Lyon, Marseille, Montpellier et Toulouse, le projet avait pour objectif de favoriser un accès digne à une alimentation de qualité pour tous, en particulier les plus vulnérables, et créer avec eux et les organisations agricoles et de l'ESS de nouveaux dispositifs économiques pour des filières solidaires et durables.
De novembre 2020 à juillet 2021, un groupe de travail du MIRAMAP proposait un cycle de rencontres en ligne dédié aux enjeux de l'accessibilité alimentaire en AMAP. Une synthèse de ces rencontres est à présent disponible.
"Comment nos appartenances sociales impactent-elles nos assiettes ? Quelles politiques publiques mettre en place pour une alimentation saine pour tous ?" L'INRAE publie un dossier consacré à ces questions dans sa revue RESSOURCES.
L'Ifop a publié en juin 2023 les résultats d'une enquête "sur l'ampleur des difficultés financières actuelles des Français qui met en lumière les effets néfastes de l'inflation sur leur santé physique (ex : renoncement à certains repas, abandon d'activités sportives…) mais aussi psychique via des troubles comme l'anxiété ou les pensées suicidaires… (…) Cette étude montre en effet que l'anxiété financière des Français, loin d'être un sentiment irrationnel, est bien le fruit d'une dégradation réelle de leur pouvoir d'achat non sans conséquences inquiétantes sur leur corps (ex : déficit d'alimentation) comme sur leur esprit (ex : dépression)."
Pour organismes publics ou privés, porteurs de projet - appel à candidatures permanent
Dans le cadre de France Relance, ANDES (Groupe SOS) accompagne les projets : les frais d'accompagnement sont pris en charge et une subvention (de 2 000 € à 15 000 €) est accordée pour les premiers investissements matériels. Objectif : développer 300 nouvelles épiceries solidaires dans toute la France.
Dans les territoires ruraux, repérer les personnes en situation de précarité est souvent difficile. Le groupe de travail régional de la stratégie pauvreté dédié à la question de la précarité en milieu rural a produit une méthode pour la réalisation d'un diagnostic pauvreté-précarité en milieu rural pour les EPCI. Le commissariat de lutte contre la pauvreté soutiendra les EPCI d'Auvergne-Rhône-Alpes en milieu rural qui se lanceraient dans une démarche de mise en place d'actions de prévention et de lutte contre la pauvreté dans leur territoire en apportant un soutien de financement d'ingénierie pour l'élaboration d'un diagnostic et d'un plan d'action.
Pour personnes en situation précaire souhaitant créer leur emploi en zone rurale
La Fondation Raoul Follereau "soutient des initiatives locales afin d'aider des personnes en situation précaire à créer leur emploi et à se réinsérer en milieu rural". L'installation de l'activité doit se faire dans une commune de moins de 4 000 habitants. Le domaine d'activité du projet peut être artisanal, commercial, agricole ou une activité de service.
Début avril 2023, la Fondation Abbé Pierre et son agence régionale ont publié deux documents. Une première publication prend la forme d'un tableau de bord et présente les exclus du logement en AuRA ainsi que les réponses des politiques publiques à l'exclusion par le logement dans la région. Consistant en une exploration d'habitats précaires, une seconde publication porte un "regard sur la situation de ménages invisibles" vivant dans "toutes sortes de constructions provisoires : baraque de chantier, algeco, habitation légère de loisirs (bungalow ou mobil-home), logement détruit par une catastrophe, bidonville ou squat dans une maison en ruine, wagon désaffecté, local agricole reconverti, etc." ; 10 à 15 000 personnes vivraient ainsi en AuRA.