La Communauté de Communes de Nozay (Loire-Atlantique, environ 15 000 habitants) lance l'appel à projet "Réinventer Rural" pour des terrains constructibles de ses sept communes en cœur ou en extension de bourg. Dans les réponses, elle attend un habitat de qualité qui se traduit par deux éléments clés : "construire différemment (matériaux, chantier école, habitat participatif…)" et "imaginer de nouvelles façons de vivre et de nouveaux usages (mutualiser certains programmes et certains espaces, favoriser les mobilités douces, penser l'intergénérationnel…)". La commune attend des réponses construites par des groupements mêlant habitants et futurs habitants, architectes, promoteurs, aménageurs, constructeurs et bailleurs.
"Les collectivités territoriales ont un rôle majeur à jouer pour l'atteinte des objectifs de la neutralité carbone de la France à 2050, inscrits dans la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC). Du fait de leur patrimoine et de leurs compétences, les collectivités doivent porter de nombreux investissements climat, mettre en place des stratégies et plans d'actions, et déployer les actions d’animation des acteurs de leur territoire". Une étude de l'Institute for climate economics (I4CE), publiée en octobre 2022, a cherché "à estimer le coût de ces différentes actions climat pour les collectivités", en termes d'investissement et d'ingénierie.
"L’essor des pratiques d’économie collaborative, depuis le début des années 2010, réinterroge les façons de travailler, de produire et de consommer", lit-on dans La gazette en introduction d’un dossier consacré à la manière dont les collectivités appréhendent l’économie collaborative. Si ces pratiques, très diverses, sont le plus souvent à l’initiative d’individus ou de collectifs, les collectivités commencent à intégrer ces nouveaux usages. Plus qu’en tant que porteuses de projets, elles interviennent dans le cadre du partenariat (soutien financier, mise à disposition de bâti…) avec l’idée que, s’il existe des "tiers-lieux" sur leur territoire, cela bénéficiera aux habitants et à l’économie locale. Elles se positionnent ainsi dans une logique d’animation territoriale et de mise en réseau des acteurs. En Aquitaine, la région a impulsé la création de la coopérative "Tiers-lieux – travailler autrement en Aquitaine" et confié la gestion aux initiateurs de l’Arrêt minute, espace de co-working créé à Pomerol (700 habitants en Gironde). Dans certains cas, la valorisation des organisations collaboratives s’inscrit dans la stratégie même de développement économique de la collectivité, comme à Saint-Étienne. Certaines des pratiques d’économie collaborative peuvent par ailleurs s’articuler avec les politiques publiques locales, comme l’habitat participatif dans le secteur du logement.
L’association RELIER a participé, entre 2012 et 2014, à une recherche-action financée par la Fondation de France pour questionner la mixité et l’accessibilité des projets d’habitat participatif. Après une analyse présentée dans Gazette Habitat n°1 sur le "faire et vivre ensemble dans la différence" du point de vue interne aux projets concernés, un second numéro de la Gazette Habitat présente les conclusions (enseignements et préconisations tirés des travaux) sur la contribution de l’habitat participatif à l’accès au logement en général. L’association conclue également que l’habitat participatif peut inviter "à une approche dialectique entre émancipation des participants (formation, appropriation d’enjeux, développement de compétences et responsabilités) et domestication (former aux enjeux et acteurs de la cité/du territoire, circonscrire les espaces de négociations possibles entre les différents acteurs concernés, notamment auprès d’acteurs professionnels et institutionnels)".
Les écolieux sont des habitats collectifs dont la préoccupation écologique leur est constitutive. A la différence des tiers-lieux, la dimension économique et l'accueil du public n'est pas nécessaire. Mais certains tiers-lieux sont des écolieux et vice-versa… Pour mieux comprendre ces dynamiques, le mouvement Colibris, en partenariat avec l'ADEME, a lancé une longue enquête auprès de 12 écolieux "de vie ou et de travail" (dont deux en AuRA).
Développé par l’agence d’urbanisme de la région stéphanoise, cet outil donne accès à des chiffres clefs sur les périmètres administratifs et légaux "les plus récents" à l’échelle d’Auvergne-Rhône-Alpes. L'outil a vocation à intégrer l’ensemble des évolutions des périmètres des SCoT, des intercommunalités et l’avènement des communes nouvelles sur les territoires et permet d’accéder rapidement à des cartographies et des téléchargements. Les indicateurs seront progressivement enrichis d’ici fin 2018 à l’ensemble des six observatoires thématiques de l’agence : démographie, habitat, économie, déplacements, environnement, social. A noter : les flux de données sont téléchargeables.
"Parce que l'eau deviendra dans les prochaines années un enjeu de plus en plus sensible, le sujet ne peut plus seulement être traité de façon technique : il nous faut anticiper collectivement des changements d'usages et de modes de vie, écrit la Direction de la Prospective et du Dialogue Public de la Métropole de Lyon. C'est pour aider à se projeter dans ce futur où l'eau sera plus rare, sans paniquer ni se contenter de dire que « ça ira », que les imaginaires ont toute leur utilité. Ils sont autant de matières vivantes à travailler collectivement, pour prendre du recul sur les cadres de pensées qui structurent notre rapport à l'eau, et pour modeler ensemble des horizons de futurs désirables". La Métropole de Lyon a ainsi mis en œuvre la démarche participative "Eau futurE", invitant les habitants "à exprimer d'avril à juillet 2022 ce que leur inspirait la perspective d'un monde où l'eau serait plus rare au quotidien". En décembre 2022, un dossier en ligne rend compte de toutes les productions de cette démarche.
Les projets d'énergies renouvelables sont loin de faire l'unanimité au niveau local alors qu'ils sont en général soutenus dans l'opinion publique comme moyens de lutter contre le changement climatique. Dans un article, le géographe Sébastien Bourdin met en évidence le rôle de la gouvernance territoriale mais aussi de l'attachement au lieu comme paramètres majeurs permettant d'expliquer une plus ou moins grande acceptabilité locale. "Loin d'être perçues comme freinant un projet,écrit-il, les oppositions citoyennes doivent être appréhendées comme faisant partie intégrante de la gouvernance territoriale, appelant la mise en place de démarches plus participatives."
Habitat Participatif France a réalisé un guide traitant en six chapitres de la prise en compte du vieillissement dans les projets d'habitat participatifs. Il présente les enjeux personnels et relationnels soulevés par le vieillissement, les aspects matériels (options juridiques, aides financières), les facteurs clés permettant de retarder la dépendance, les solutions pouvant être mises en œuvre pour prendre en charge les pertes d'autonomie liées au quatrième âge. Les deniers chapitres traitent des enjeux spécifiques de deux types d'habitat participatif : ceux qui ont fait le choix de l'intergénérationnel et ceux qui privilégient le monogénérationnel senior.
La ville de Forcalquier (04) a eu en 2008 un premier projet d'habitat participatif sur l'une de ses propriétés en partenariat avec un bailleur social, mais le projet n'avait pas abouti. Tirant parti de cet échec, la ville accompagne depuis 2013 un groupe de plusieurs familles souhaitant réaliser leur projet en habitat participatif sur la commune, elles-mêmes n'ayant pas réussi à faire aboutir seules leur projet. Au terme d'un travail commun de deux années, l'installation des propriétaires dans leurs logements est prévue fin 2017.
"L’habitat participatif et le secteur HLM, par définition très réglementé, pourraient à première vue constituer deux univers étanches. Or l’histoire comme l’actualité de l’habitat participatif offrent maints exemples de leur forte imbrication, constate dans une note l'Institut d'aménagement et d'urbanisme (IAU) d'Ile-de-France : que le groupe d’habitants vienne solliciter l’organisme HLM, que ce dernier soit à l’origine du projet, ou encore qu’il réponde à une demande de la collectivité." Et l'IAU de montrer comment "les organismes HLM s’investissent de plus en plus dans la démarche, avec des modalités d’accompagnement souvent complexes, mais pour de réels bénéfices partagés."
En septembre 2022, Rue89Lyon a profité des portes ouvertes de l'habitat participatif pour visiter plusieurs lieux et publie une série d'articles sur des initiatives autour de Lyon, qui mixent habitat et activités sociales, culturelles et économiques.
Le 6 septembre 2019 à Monistrol-sur-Loire (42), pour la 8e édition de la journée annuelle du réseau rural régional, Cap Rural proposait d'éclairer l'enjeu des transitions des territoires ruraux sous le prisme des "communs". Un terme souvent utilisé pour qualifier l'enjeu de préserver durablement des ressources naturelles telles que l'eau, l'air, le sol, la biodiversité… et dont se revendiquent également des collectifs d'acteurs (entrepreneurs, citoyens...) à l'origine de nouvelles initiatives.
A retrouver ici : éclairages sur les communs, propos d'acteurs et de chercheurs, expériences emblématiques, vidéos, fiches d'expériences...
L'Observatoire Airbnb a été créé par un élu local après avoir entendu un habitant lui dire lors d'une de ses permanences : "je dois trouver un autre logement car mon propriétaire met son bien sur Airbnb". Ce site Internet se veut "un outil de mise à disposition des données aux chercheurs, journalistes, élus et citoyens, afin d'étudier et comprendre l'airbnbisation des villes françaises et tenter d'y répondre". Pour la plupart d'entre elles, le site mentionne la population de la commune, son nombre de logements et le pourcentage de résidences secondaires, et indique surtout le nombre des offres de location sur Airbnb, en distinguant les chambres et les logements entiers. Pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, les jeux de données concernent pour l'instant Lyon, Saint-Étienne, Grenoble, Villeurbanne et Clermont-Ferrand.
L'ANAH a accepté pour la première fois une demande d'éligibilité aux aides pour un projet de rénovation énergétique en habitat participatif d'un ancien corps de ferme dans le Gers, occupé par cinq ménages sous le statut d'une Société civile d'attribution. Jusqu'à cette décision, "seules les copropriétés (et certaines SCI en moindre mesure) pouvaient prétendre aux aides financières « propriétaires occupants » de l'ANAH", rappelle La Coordin'action du Mouvement National de l'Habitat Participatif, qui annonce que les projets participatifs en réhabilitation peuvent donc désormais déposer des demandes de subvention. Mais "à chaque projet d'être ensuite volontaire et convaincant,[car] il faudra encore faire connaître cette nouvelle doctrine de l'ANAH dans chaque territoire".
"Ces derniers mois, la moitié de la population mondiale est restée confinée pour limiter la propagation de l'épidémie de la covid19, rappelle le Plan urbanisme construction architecture (PUCA). De ce fait, le rapport au logement est devenu l'un des points névralgiques de l'appréhension de la crise." A partir d'un important travail d'analyse de plus de 100 articles écrits par des chercheurs ou des experts depuis mars 2020, le PUCA publie une note sur les tensions en cours, à savoir le mal logement, les spatialités et fonctionnalités du logement. On y évoque aussi certaines pistes : l'évolution des choix résidentiels des Français, l'urbanisme des communs, la chronotopie (ou comment les logements peuvent accueillir différents usages dans le temps), la réversibilité et la proximité.
Cap Rural a organisé en 2016 un cycle de trois webconférences pour découvrir des expériences porteuses de nouvelles formes d’économies rurales, analyser les conditions de leur réussite et leur contribution à la transition écologique des territoires. Une trentaine de personnes a participé à ces webconférences. Trois entrées ont permis de traiter ce sujet à partir de l’exploration d'initiatives et de l’intervention de personnes ressources.
L’écologie industrielle et territoriale, avec l’expérience de la Biovallée, par Nicolas Sizaret, ex-chargé de mission et Denis Cocconcelli, directeur du CIRIDD (Centre International Ressources et Innovation pour le Développement Durable).
Les living lab et l’économie collaborative, avec David Pomato du Comité d’expansion de Drac Buech Durance, et Claude Janin, chercheur associé de l'unité mixte de recherche Pacte Grenoble.
Des initiatives collectives créatrices de projets d’activités, avec Annick Foucrier du Château partagé (habitat participatif) et Cédric Cremades de Jaspir.
Suite à l’exploration de ces différentes entrées, cinq éléments clés se dégagent pour repérer quelles peuvent être ces nouvelles formes d’économies rurales.
A Lestiac-sur-Garonne (Garonne, 580 habitants), la Banque des Territoire raconte le projet d'habitat partagé et participatif pour les retraités porté par la commune avec l'association Habitats des possible (loyers entre 315 et 575 € par mois). Un habitat intermédiaire entre le domicile et la maison de retraite, avec des services, c'est ce qu'a réussi à créer Villemagne-l'Argentière (Hérault, 450 habitants), rapporte de son côté La Gazette.
"Demain en main" est un projet collectif (huit familles) situé à dans une petite commune du Morbihan. L'objectif : "la réalisation d'un écosystème complet de village rural intégrant habitat et activités économiques". Les objectifs du projet : produire de la nourriture, accueillir et sensibiliser à l'écologie à travers une auberge et une ferme pédagogique, transmettre savoirs et savoir-faire en lien avec l'autonomie et le bien-être. Plusieurs structures juridiques ont été créées à ces fins : une SCIC, qui a acquis le lieu ; une Scop agricole, qui encadre les activités agricoles (production de légumes, camping à la ferme et auberge) ; une coopérative d'habitants ; et une association, qui accompagne l'émergence de cet écolieu.
"La crise sanitaire et le changement climatique qui s'accentue ont mis en lumière l'inadaptation d'une partie du parc de logements aux attentes de leurs occupants. Trop petits, non traversants, mal exposés : certains ne rêvent que d'une chose, les quitter. Habitat participatif, écohameaux, « tiny houses », d'autres façons de concevoir et de vivre dans son logement émergent, voire s'institutionnalisent, qui pourraient inspirer la construction traditionnelle", lit-on en introduction d'un dossier publié par La Gazette. Sur l'habitat participatif et son impact social, on pourra lire les fruits d'une recherche menée par la SCIC Hab-Fab, qui "a voulu collecter des données chiffrées sur les avantages socio-économiques qu'offrirait ce mode d'habitation" (accession à la propriété, liens sociaux…). La Gazette s'arrête également dans le Nord où, "à travers des appels à projets successifs, le département favorise la rénovation du bâti[artisanal, agricole ou municipal] en secteur rural".