Accompagnées par l'Inter-Association de formation collective à la gestion (AFOCG) locale, quatre fermes laitières bio des Monts du Lyonnais ont mutualisé et créé la fromagerie collective AlterMonts. Leur objectif, se réapproprier leurs circuits d'alimentation. "Paradoxalement,raconte Reporterre, c'est la crise sanitaire qui a permis à AlterMonts de se faire connaître (…). L'effet d'aubaine fut immédiat (…). « Le confinement nous a permis de nous implanter ultra-localement »", explique un des producteurs.
"Dans une France post-crise du Covid-19, les ruralités semblent avoir le vent en poupe auprès des Français, postule La Lettre du cadre territorial. Mais ces dernières n'évoluent pas toutes au même rythme et ne bénéficient pas forcément des mêmes avantages". Pour le mensuel, le géographe Pascal Chevalier distingue différents types de ruralités et les profils des nouveaux arrivants (diminution de la part des retraités, augmentation de celle des inactifs pauvres). Si, selon lui, la loi Egalim semble bien taillée pour les territoires ruraux et les attentes sociétales, comment les élus peuvent-ils agir sur le logement, le foncier, les mobilités avec les lois Climat et résilience et ZAN ?
Phrase à découvrir dans le compte-rendu d'une rencontre organisée en mars 2021 par La Banque des Territoires, consacrée au "numérique, levier de transformation et d'ancrage territorial du tissu commercial de proximité" au cours de laquelle l'expérience du Grand Pontarlier (27 449 habitants, Doubs) a été décryptée. La Fédération des associations de commerçants du Grand Pontarlier y regroupe quatre associations de commerçants et rassemble 460 commerçants et artisans. Portant un projet de place locale de marché, elle entend pour cela s'appuyer sur le succès de son dispositif de chèque cadeau (qui représente 1,3 millions de chiffres d'affaires et fonctionne depuis plusieurs années), en passant par sa dématérialisation, associé au déploiement d'une plateforme de e-commerce (laquelle va nécessiter un accompagnement des commerçants). Un projet estimé à 160 000 €.
C'est ce qui ressort d'une publication de juin 2023 du service statistique ministériel de l'agriculture, sur la base des données du recensement agricole 2020 : "la vente en circuit court concerne presque une exploitation sur trois et une sur deux lorsque la structure est conduite en agriculture biologique. Le circuit court est plus fréquent à l'est de la région. Apiculteurs, horticulteurs et maraîchers commercialisent majoritairement via ce mode. Le premier canal de distribution est la vente directe à la ferme. Les structures en circuit court ont à leur tête des dirigeants plus jeunes. Elles sont créatrices d'emploi. Elles occupent en effet 1,8 fois plus de main d'œuvre que les fermes en filière longue".
35 paysans (agriculteurs bovins ou ovins, producteurs laitiers, maraîchers, arboriculteurs, viticulteurs, pisciculteurs, apiculteurs...) d’Alsace ont décidé de racheter un supermarché Lild de quelque 400 m² à Colmar pour vendre eux-mêmes leurs produits. Ouvert en décembre 2016, le supermarché Cœur de Paysan propose prix bas et contacts renforcés entre producteurs et consommateurs.
Ecooparc est une "fabrique à projets économique d'utilité territoriale", initiée par le PNR des Ballons des Vosges et une SCIC, et devenue elle-même une SCIC. Son objet : accompagner les collectivités pour comprendre les enjeux de l'ESS et mettre en œuvre une démarche d'émergence de projets collectifs répondant à des besoins de territoire : recréer des services dans les petits villages, dynamiser l'alimentation locale en circuit court, répondre à des enjeux environnementaux, climatiques ou énergétiques, ancrer les entreprises sur le territoire, trouver un usage à des locaux en friche... Les acteurs volontaires constituent des groupes-projets, qui mènent la réflexion avec l'appui de la SCIC. La chargée de projet Ecooparc s'en explique dans une interview à l'Avise.
Tel était le titre d'un colloque monté en janvier 2017 par le Réseau SEHS des sciences économiques humaines et sociales du Groupement d'Intérêt Public Ecofor, qui rassemble les principaux organismes forestiers français. Trois thématiques principales ont été traitées : la fourniture de biens et services forestiers à une échelle territoriale et de contributions à l’identité du territoire ; la forêt, source de tensions dans les territoires ; les territoires (collectivités locales et acteurs de terrain), berceaux d’instruments innovants pour la forêt. Toutes les contributions des chercheurs, gestionnaires ou acteurs sont à présent en ligne.
En 2011, une troupe de Lailly-en-Val, près d’Orléans, organise une rencontre internationale autour des marionnettes. Elle sollicite à cette occasion l’aide de la population, notamment pour l’hébergement et l’intendance. Poursuivant cette dynamique, la troupe lance alors l’idée d'une association de maintien d’actions culturelles (AMAC), qui séduit les bénévoles sur des notions différentes : acte citoyen, action militante pour que la culture continue d’exister en France, importer la culture en milieu rural, programmation indépendante... Chaque adhérent contribue selon ses moyens, participant à hauteur de 40 € ou plus pour soutenir un spectacle, le groupe ayant choisi d’en organiser quatre par an. Grâce à la loi sur le micro-mécénat culturel, les adhérents bénéficient d’un abattement correspondant à 66 % des sommes versées. En retour, ils reçoivent une place pour chaque spectacle soutenu. Ils participent en outre à une action solidaire dans la mesure où le prix public de la place est fixé à 10 € (5€ pour les moins de 26 ans). Les sommes collectées auprès des adhérents, environ 5000 € par an, représentent le budget prévisionnel attribué à la programmation culturelle. Quel mode de gouvernance, quelle programmation, quel public rassemblé ? Réponse à découvrir dans un article du magazine Kaizen.
Ce plan, mis en œuvre par le conseil régional, est destiné à faciliter l’approvisionnement des lycées en produits régionaux, avec comme objectifs : 60% de produits régionaux dans les assiettes des lycéens, le renforcement de la formation continue des chefs et des cuisiniers, la mise en place d'un label pour les cuisines engagées dans l’approvisionnement régional, la création d'une centrale d’achat régionale. Pour la mise en œuvre de ce plan, la Région alloue un budget annuel de 1 700 000 €.
Pendant trois ans, Acteurs pour une économie solidaire Hauts-de-France (Apes) et ses partenaires ont travaillé à un référentiel définissant "les balises d'une production locale réellement utile, solidaire et soutenable" et réalisé une boîte à outils en ligne.
Le chanvre industriel est de plus en plus cultivé en France et les débouchés s’élargissent, selon un article de WikiAgri qui en dresse un état des lieux avec un zoom sur la filière régionale "chanvre d’Auvergne", inaugurée par le CIVAM d'Auvergne.
Le CERDD - centre ressource du développement durable - propose une grille d'analyse des projets de circuits courts alimentaires, pour mesurer leur "durabilité" sans se focaliser sur l'opposition entre produits locaux et produits bio.
Le financement participatif : moteur d’engagement citoyen, catalyseur de mécénat, chouchou des circuits courts, utile pour le petit patrimoine ou la mobilisation autour de grands projets territoriaux et infrastructures énergétiques... Depuis 2015, les collectivités peuvent se saisir de la finance participative. Un nouveau guide, réalisé par Financement Participatif France avec le soutien de la CDC, vise à informer, à encourager et à outiller les territoires désireux de se saisir de ces nouvelles opportunités. De son côté, une étude de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) a exploré les usages du crowdfunding par les collectivités locales en France et en dresse un bilan et des perspectives intéressantes.
L’association des « Paniers Marseillais », réseau de distribution de panier de fruits et légumes biologiques issus de circuits courts, solidaires et sans intermédiaire (type AMAP), a publié une étude comparative sur une année entre ses prix et ceux d’une grande enseigne bio, d’une enseigne de distribution de produits bio, d’un hypermarché proposant des fruits et légumes issus de l’agriculture conventionnelle. Conclusions de l’enquête : le panier de fruits et légumes biologiques de l’AMAP coûte en moyenne 2 fois moins cher qu'en boutique spécialisée dans la bio, 1,3 fois moins cher qu'en hypermarché (légumes conventionnels), 1,3 fois moins cher que pour un restaurateur se fournissant en bio via un grand distributeur. Les bénéficiaires du « panier marseillais » économiseraient ainsi sur une année 765€ par rapport à une boutique bio spécialisée et 21 7,50€ par rapport à des légumes non bio en conventionnelle, achetés en hypermarché.
Laurent Davezies, docteur en aménagement et professeur au CNAM, est interviewé par Les Échos sur "les anciennes contrées industrielles du Nord-Est". Décrivant là "où en est la fracture territoriale aujourd'hui en France", il s'exprime également sur les opportunités que pourraient saisir les territoires industriels "à faible coût foncier, à fortes infrastructures de transport et logistique avec le rail et la route, ayant une tradition industrielle, proches des marchés grâce aux circuits courts..." Car il prédit un "retour à la fabrication", avec l'"effondrement de l'emploi manufacturier dans les pays émergents lié à la robotisation et aux imprimantes 3D".
"Les métropoles, et au-delà tous les centres urbains, apparaissent, malgré d’injustes polémiques, comme les meilleurs alliés des autres territoires", avance France Urbaine Magazine. "Alliances des territoires, réciprocités urbain-rural, solidarités interterritoriales…. Une nouvelle conception du développement local émerge et s’impose dans un contexte d’élargissement des territoires (grandes régions, métropoles, intercommunalités XXL). L’urbain et le rural apparaissent plus que jamais interdépendants et doivent nouer davantage de coopérations." La publication se fait l'écho des premières Journées nationales de France urbaine (mars 2017) ayant eu pour fil rouge les coopérations urbain-rural et publie les premiers articles d'un ouvrage en cours de réalisation sur ce sujet, portant sur des exemples de coopération autour des transitions numériques, du financement et de la gestion des déchets, du tourisme, de l'accueil des entreprises, de la mobilité, de l'agriculture et des circuits courts.
Pour aider les intercommunalités à s'engager dans un "processus de transition globale", Territoires Conseils et l'Union nationale des Centres permanents d'initiatives pour l'environnement (CPIE) ont coconstruit la DDmarche, dans laquelle plus de 50 territoires se sont engagés depuis 2009. Un recueil d'expériences a été publié en mai 2019 qui donne un aperçu de l'éventail d'actions possibles dans les thématiques suivantes : alimentation et productions locales, réduction et valorisation des déchets, transition énergétique, mobilités, services à la population/cohésion sociale, eau, biodiversité.
Le projet AP'PROche+, soutenu par la DRAAF Auvergne-Rhône-Alpes, visait à favoriser le rapprochement entre la restauration et les producteurs et entreprises agroalimentaires d'Auvergne-Rhône-Alpes. Il a permis de réaliser trois fiches synthétiques "pour rAp'PROcher le marché de la restauration collective des fournisseurs locaux".
En revenant sur l'histoire des Centres d'initiatives pour valoriser l'agriculture et le milieu rural (Civam), un dossier de Transrural initiatives publié au printemps 2022 "raconte en creux une histoire du développement agricole et rural en France, des années 1950 à aujourd'hui. Il montre la spécificité d'un mouvement d'éducation populaire dans le champ agricole et rural" et pose un regard historique sur des thématiques traitées aujourd'hui : autonomie, alimentation, transition agroécologique, accueil à la ferme, égalité femmes-hommes…