Territoires conseils a conduit une étude en 2016 sur les nouvelles dynamiques entrepreneuriales à l'œuvre sur les territoires. "Fondées sur la valorisation des ressources territoriales et les coopérations locales, ces démarches multi-acteurs et multi-parties prenantes, repositionnent le territoire au cœur de dynamiques d’innovations et des enjeux de développement durable" peut-on lire à présent dans une publication de l'établissement public, qui décrypte et analyse des expériences pionnières afin d’en tirer les enseignements transférables à destination des élus, des collectivités, et de l’ensemble de leurs partenaires économiques.
Tel était le titre d'un colloque monté en janvier 2017 par le Réseau SEHS des sciences économiques humaines et sociales du Groupement d'Intérêt Public Ecofor, qui rassemble les principaux organismes forestiers français. Trois thématiques principales ont été traitées : la fourniture de biens et services forestiers à une échelle territoriale et de contributions à l’identité du territoire ; la forêt, source de tensions dans les territoires ; les territoires (collectivités locales et acteurs de terrain), berceaux d’instruments innovants pour la forêt. Toutes les contributions des chercheurs, gestionnaires ou acteurs sont à présent en ligne.
Une mission du Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) a été chargée d’élaborer une synthèse des quelque 250 rapports d’expertise sur la forêt et le bois produits depuis 1984, dont 50 depuis 2006. Trois objectifs ont été fixés à ce travail : mettre en évidence les convergences significatives de ces rapports ; recenser les recommandations qui ont été partiellement ou totalement prises en compte ; identifier celles qui n’ont pas reçu de suite et pour lesquelles la mission estime important de les mettre en œuvre. L’analyse fait ressortir trois grandes thématiques : la forêt et la valorisation de ses atouts et potentialités ; l’outil industriel et la valeur ajoutée de la transformation du bois ; la gouvernance dans une véritable logique de filière. Les mêmes constats sont faits depuis longtemps et, pour l’essentiel, les grandes questions restent pendantes : la forêt française est sous-exploitée ; l’investissement forestier est insuffisant ; l’outil industriel valorise mal les bois français ; le déficit commercial reste très élevé ; la filière forêt-bois est encore virtuelle. La mission a également identifié sept recommandations majeures pour l’avenir de la filière.
Le mode projet est une méthode couramment utilisée dans le développement local. Le projet peut être participatif, complexe... La méthode s'adapte aux finalités, aux objectifs, aux thématiques… Elle se décline en étapes successives de l'émergence de l'idée à sa formalisation en projet jusqu'à sa valorisation.
Cet espace regroupe des ressources classées selon le stade d'avancement du projet. Elles visent à répondre aux besoins d'un professionnel ou d'un acteur du développement local qui impulse, conduit, accompagne ou participe en tant que partenaire à un projet pour alimenter la réflexion, donner des idées... Deux rubriques complémentaires recensent une, des expériences et la deuxième d'autres ressources plus généralistes.
En 2014, des acteurs des massifs montagneux français se sont réunis autour de la valorisation des atouts de la montagne pour explorer les façons dont la nouvelle Politique Agricole Commune peut contribuer à améliorer la prospérité montagnarde via la structuration des filières et des territoires de montagne. Les travaux et conclusions ont servi à alimenter les débats des IXèmes Assises Européennes de la Montagne organisées par Euromontana (association Européenne multi-sectorielle pour la coopération et le développement des territoires de montagne). De nombreuses fiches (actions et retours d’expériences en France et à l’étranger) ont été produites sur les thématiques suivantes : approche territoriale, outils pour la qualité et la traçabilité, environnement et patrimoine, impact socio-économique, innovation, stratégies commerciales ; ainsi que des plans d’action pour : développer de meilleures synergies entre les chaînes de valeur de montagne et le tourisme, préparer des stratégies de développement local intégrant des plans ambitieux pour le développement des produits de montagne, améliorer la mise en réseau et la coopération entre les acteurs des filières de production des produits de montagne.
A Dijon, depuis 2007, l’association Planète-Relais-Solidaire collecte, redistribue, transforme des fruits voués à l’abandon et au pourrissement sur les jardins des particuliers. Les objectifs annoncés : créer des emplois locaux, éviter la perte des savoir-faire traditionnels, lutter contre l’individualisme, la solitude, le repli sur soi, la fracture entre ville et campagne. Aujourd’hui, c’est une demi-tonne de fruits qui sont ainsi valorisés chaque mois et plus d’une centaine d’interventions de sensibilisation contre le gaspillage alimentaire dans les centres sociaux, les écoles et lors de fêtes de quartiers. L’association se positionne désormais comme un acteur ayant une connaissance approfondie des ressources locales disponibles et non valorisées, une expertise des mécanismes du gaspillage alimentaire et une maîtrise particulière des techniques de collecte, de conservation et de transformation. La démarche a abouti à la création d’un premier emploi en mai 2012, à la mise au point d’une charte, d’une méthodologie.
Pour acteurs socio-économiques, associations, collectivités
Vous travaillez sur des projets de développement ? Vos projets peuvent bénéficier de ressources et de compétences du monde universitaire : accueil de stagiaires, recherche menée en partenariat, modules de formation, accès à des sources d’information (rapports, conférences, cours en ligne…)... Afin de permettre cet accès, y compris aux acteurs de territoires situés au-delà des métropoles où les universités sont localisées, la Communauté universitaire Grenoble Alpes propose, à travers le dispositif "inTERface Université-Territoires" (avec le soutien de la Région Auvergne - Rhône-Alpes), de l’aide et des conseils permettant d’envisager le recours aux ressources universitaires. Tous les territoires de Rhône-Alpes souhaitant s'ouvrir à l'innovation et bénéficier de collaborations avec l’enseignement supérieur et la recherche peuvent s’adresser directement à cette interface.
Face aux différents enjeux auxquels sont confrontés les territoires, la prise en compte de la biodiversité pourrait jouer un rôle dans la mise en œuvre de nouvelles trajectoires de développement territorial, dans lesquelles l’attractivité et la compétitivité seraient basées sur la qualité et la différenciation. Plusieurs pistes de réflexion et initiatives sont proposées dans une publication de la Mission économie de la biodiversité, afin d’envisager la biodiversité comme opportunité de développement territorial.
Cette publication de la Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt présente l'essentiel au niveau régional sur : le territoire, les exploitations agricoles, les actifs agricoles, les productions végétales et animales, les démarches de valorisation, les données économiques, la valeur vénale des terres agricoles, la forêt et le bois, l'industrie agroalimentaire, la filière forêt-bois, l'enseignement agricole.
Présentation de travaux de recherche et réflexions sur les nouveaux enjeux de l’alimentation
Les enjeux liés à l’alimentation interpellent de plus en plus les territoires et leurs acteurs et posent de nouvelles questions :
Comment les territoires seront-ils en capacité d’assurer l’alimentation de leurs populations dans les années à venir ? Comment concilier sécurité, qualité et accessibilité ?
Une relocalisation de l’économie capable de mobiliser et valoriser les ressources locales ne permettrait-elle pas de créer de la richesse, des activités et des emplois locaux ?
Quelles nouvelles organisations, quels nouveaux modèles économiques inventer pour répondre aux enjeux et prendre en compte ceux de la transition écologique et énergétique ? Quelles synergies développer entre acteurs privés et publics, entre territoires (ruraux, urbains) ?
C’est pour apporter de nouveaux éclairages sur le sujet et aider les acteurs des territoires dans leurs choix et stratégies que les réseaux ruraux Auvergneet Rhône-Alpes ont proposé une journée sur les relations entre alimentation et territoires. Organisée le 5 décembre 2017, au lycée agricole de Montbrison-Précieux, elle s’est appuyée sur la présentation de travaux menés dans le cadre de projets de recherche PSDR4 (Programme de Recherche pour et sur le développement régional) et du Réseau rural français.
Deux communautés de communes (qui fusionneront d'ici le 1er janvier 2017) ainsi que deux communes, dans les Hautes-Alpes et les Alpes-de-Haute-Provence, se sont associées afin de se doter d’un Plan d’approvisionnement territorial (PAT). Cette première phase, développée par le réseau des Communes forestières et destinée à préparer la mise en place d'une stratégie de valorisation du bois en circuit-court, s'est achevée en août 2016. Elle a permis d’identifier les enjeux forestiers et d'apporter des éléments sur les potentiels de production et de mobilisation du bois des forêts publiques et privées du territoire de la future Communauté de communes, ainsi que les besoins présents et futurs en bois (bois d'œuvre et bois énergie), sur les contraintes à la mobilisation, foncières, naturelles, techniques et économiques, et sur les enjeux d'une politique de soutien et de développement de la filière forêt-bois locale.
Le programme Enerterre mis en place en 2012 par le PNR du Cotentin permet de rénover les maisons à moindre coût en impliquant les habitants et en valorisant le patrimoine local (utilisation de la terre crue). Ce dispositif d'autoréhabilitation partagée est destiné aux ménages précarisés. On réhabilite soi-même sa maison, accompagné d’un professionnel rémunéré et avec l’aide de personnes bénévoles, sous forme de chantier participatif. Chaque bénéficiaire qui reçoit un coup de main doit ensuite aider à son tour, ce qui se concrétise sous la forme d’un Système d’échange local (SEL), qui permet à chacun d’échanger des services ou des biens sans utiliser d’argent. Heure de main d’œuvre, repas, prêt de matériel, don de sable ou de terre... Ce programme permet aux ménages plus de 80 % d’économies ; pour autant, les membres d’Enerterre peinent à recruter des foyers. Récit de cette initiative dans un reportage de Reporterre.
Comment concilier recyclage des déchets textiles, insertion par l'activité économique, mutualisation entre associations et partenariat avec les collectivités ? En Basse-Normandie, le Collectif normand de tri textile témoigne d'une telle démarche : une filière aujourd'hui structurée autour de 130 associations, traitant 4000 tonnes de déchets textiles par an et employant 70 personnes (dont 60 en insertion). Récit de cette démarche d'économie circulaire par le centre de ressources Avise.
Créé en 2008, le Collectif Textile Franc-comtois (CFTC) œuvre au service des publics les plus éloignés de l'emploi et en difficulté sociale et fédère des associations qui souhaitent porter en commun une solution durable à la problématique de gestion de leur surplus de textiles, dans le but d'en éviter l’enfouissement ou l’incinération. Il offre une réponse collective par une activité de ramassage, de tri et de revalorisation de ces surplus, complétant l'offre d'insertion par l'activité économique déjà existante au sein de la filière textile. Le CTFC exerce une activité de vente de ces textiles triés et revalorisés, soutenant ainsi la création d'emplois locaux et le développement économique du territoire. Il porte, depuis sa création, le projet de construction d'une plateforme sur la commune de Sellières - classée en Zone de Revitalisation Rurale - afin de proposer des solutions d'emplois sur un territoire rural et d'atteindre la valorisation complète des apports en surplus (objectif 0 déchet). Cette plateforme a été inaugurée début juin 2015 à Sellières !
Recytex est un projet initié en 2009 par la communauté de communes du Pays de Colombey et du Sud Toulois (11500 habitants, Meurthe-et-Moselle) qui vise à trouver des débouchés viables aux textiles ultimes n’entrant pas dans une filière de valorisation et à créer des emplois sur le territoire. Avec le concours d'une élève ingénieure de l’école des textiles de Mulhouse, la collectivité a identifié les textiles ultimes comme une matière première potentielle. Après des tests et une étude de marché, la recherche a abouti à un matériau pour des sièges de plage, de jardin et de mobilier urbain, bancs ou encore bacs à fleurs. L’industrialisation de ce matériau composite nouveau est envisageable dans un proche avenir, pour un modèle simple à fabriquer localement dans un premier temps. Mairie-conseils, qui décrypte cette expérience, indique qu'il en a peu coûté à la collectivité, grâce à des relais institutionnels et leurs appuis financiers. "La nouveauté, déclare un élu, c’est le développement par une collectivité d’un savoir faire en gestion de projets, en partenariats et en R&D, qu’elle transmettra par la suite à l’entreprise. C’est aussi une nouvelle approche de l’emploi grâce à la mise en place d’un outil de production industriel où la collectivité est motrice. Avec entre 5 et 15 emplois à la clé. En s’appuyant sur l’innovation, la collectivité joue son rôle d’incitateur tout en perpétuant la tradition humaniste d’un développement économique et d’aménagement du territoire, à laquelle elle est attachée." La prochaine étape sera la création d'une SCIC.
Sur un territoire de Rhône-Alpes, des EPCI souhaitent se lancer dans une étude sur la valorisation locale des déchets verts par l’agriculture ou la filière bois (par déchets verts, il est entendu ici les déchets communaux – tels ceux issus de l'entretien des espaces verts – et non les déchets des ménages). Objectifs des collectivités : diminuer les coûts de traitement, rester aux normes, trouver une solution durable et organisée. Le service question/réponse – réservé aux cotisants à Cap Rural – a été sollicité pour repérer des expériences d’EPCI inscrits dans ce type de démarche, de cahier des charges pour une étude déchets verts, d’exemples de valorisation locale des déchets verts, de contacts. Cette collecte d’informations est à présent accessible à tous.