En 2011, le Ministère de l'Écologie et la DATAR ont lancé un appel à projets auprès des Parcs naturels régionaux autour de trois thématiques : la construction des solidarités écologiques entre les territoires, l'innovation des Parcs pour maîtriser quantitativement et qualitativement l'urbanisation et les outils à développer pour anticiper la mutation des territoires ruraux. Les douze projets lauréats sont aujourd'hui achevés. Retrouvez ci-dessous 12 fiches explicitant chaque projet, sa dimension d'innovation, des conseils, informations et contacts. La Fédération des Parcs, qui a été chargée d'assurer le suivi, l'accompagnement et la valorisation de cet appel à projets, a organisé une restitution nationale le 9 juillet 2014 avec une présentation générale, le bilan et les perspectives de ces projets.
Dans le cadre d'un atelier inter-masters, en lien avec un programme de recherche dédié à la métropole résiliente, des étudiants de l'Institut d'Urbanisme et de Géographie Alpine (IUGA) ont exploré en 2019-2020 les futurs à l'aune de l'anthropocène, marquée à la fois par des quasi-certitudes (ce qui est prévisible) et par de fortes incertitudes (ce que nous ne sommes pas en capacité de conceptualiser à ce jour) sur le futur proche. Entre résistance, transition et bifurcation radicale, comment se situe ou pourrait se situer la résilience de la métropole-montagne ? Accompagnés par leurs professeurs et des chargés d'études de l'Agence d'urbanisme de la Région Grenobloise (AURG), les étudiants ont travaillé autour de trois thématiques : paysage alimentaire et biodiversité, accueil-hospitalité, Smart city et fragilité des réseaux numériques et électriques ; puis ils ont imaginé des propositions de modèles résilients pour repenser l'aménagement du territoire et l'urbanisme, ou des visions possibles du futur. Existe à présent (en ligne notamment) "une matière riche pour sensibiliser les collaborateurs de l'Agence et ses membres, élus et techniciens des collectivités, et alimenter les études exploratoires".
Alors qu'au milieu du XXème siècle le pays d'Olmes (Ariège) était le premier centre textile français de laine cardée et du tissu d'habillement en laine, six bâtiments sont aujourd'hui inoccupés. Pour imaginer des solutions, cinquante étudiants en architecture, design, beaux-arts, sciences politiques, urbanisme ou paysagisme ont été invités pendant une semaine à élaborer un projet de reconquête des friches industrielles. D'abord accueillis par les élus et un représentant de l’État, les étudiants visitent à leur gré les sites dans des minibus mis à leur disposition, assistent à des conférences, dressent des projets dans le lycée où ils sont logés. Le mot d'ordre de cette semaine : interroger le passé pour mieux penser le futur. Et le champ est libre : raser, reconstruire ou transformer, l'idée étant de changer l'image d'un territoire en crise. A noter, cette démarche s'inscrit dans le cadre du dispositif d'Appui interministériel au développement et à l'expertise en milieu rural (Aider).
Les projets d'énergies renouvelables sont loin de faire l'unanimité au niveau local alors qu'ils sont en général soutenus dans l'opinion publique comme moyens de lutter contre le changement climatique. Dans un article, le géographe Sébastien Bourdin met en évidence le rôle de la gouvernance territoriale mais aussi de l'attachement au lieu comme paramètres majeurs permettant d'expliquer une plus ou moins grande acceptabilité locale. "Loin d'être perçues comme freinant un projet,écrit-il, les oppositions citoyennes doivent être appréhendées comme faisant partie intégrante de la gouvernance territoriale, appelant la mise en place de démarches plus participatives."
Rédigé par l'Ademe, ce guide s'adresse à l'ensemble des acteurs de l'urbanisme ainsi qu'aux élus des collectivités territoriales. Un premier volet aborde les différents enjeux environnementaux, économiques et sociétaux liés à l'étalement urbain. Un second présente un cadrage théorique des notions de densité et de formes urbaines ainsi que les leviers réglementaires pouvant être mobilisés par les acteurs de l'urbanisme pour maîtriser l'urbanisation des territoires. Le troisième volet détaille différents leviers à mobiliser pour agir sur la densité réelle et la densité vécue, à partir de projets inspirants, selon différentes formes urbaines.
Fruit d'une collaboration entre l'Université Rennes 2, le Conseil régional de Bretagne et le Conseil départemental d'Ille-et-Vilaine, cette ressource prend appui sur un doctorat de géographie intitulé "La traduction des paysages dans les Plans Locaux d'Urbanisme français : formes, temporalités, outils. Une enquête au cœur des processus de planification territoriale dans quatre intercommunalités bretonnes" (2022). La recherche a en effet permis de faire émerger des trajectoires d'engagement en faveur des paysages, des leviers d'action, ainsi que des freins et des écueils. Le document s'adresse aux élus, experts, techniciens des collectivités et services d'accompagnement de l'État.
La multiplication de petites installations de production d'électricité renouvelable (centrales photovoltaïques et parcs éoliens) modifie les paysages, crée des tensions avec les habitants, menace parfois de spéculation des terres agricoles... Actu Environnement rapporte dans un article comment des PNR s'emparent du sujet pour plancher sur la dimension paysagère de la transition énergétique, encadrer le déploiement de ces installations et planifier les zones d'implantation selon leur projet de territoire. On y lit également l'intérêt de croiser les métiers du paysagisme et de l'énergie, par exemple pour "questionner les activités sur le territoire : économie, loisirs, agriculture, mobilité, solidarité entre les territoires…"
En 2017, un paysagiste a été amené, dans le cadre de ses missions au CAUE de la Creuse, à proposer un accompagnement spécifique à une commune (Saint-Goussaud, 173 habitants), sous la forme d’une étude paysagère participative. L'objectif : guider les élus et les habitants pour qu’ils puissent se saisir des outils de la conception et trouvent les moyens de réaliser leurs idées. Dans la revue Openfield, l'ingénieur-paysagiste décrit les modalités d'action qu'il a suivi pour y parvenir.
Ce décret réaffirme le lien entre le projet de territoire, la règle et sa justification, par la traduction des objectifs structurants auxquels doit répondre le PLU : le renforcement de la mixité fonctionnelle et sociale, la maîtrise de la ressource foncière et la lutte contre l’étalement urbain, la préservation et la mise en valeur du patrimoine environnemental, paysager et architectural. Afin de mieux traduire le projet d’aménagement et de développement durables, le nouveau règlement est désormais structuré en trois chapitres qui répondent chacun à une question. L’affectation des zones et la destination des constructions : où puis-je construire ? Les caractéristiques urbaines, architecturales, naturelles et paysagères : comment prendre en compte mon environnement ? Les équipements et les réseaux : comment je m’y raccorde ?
La vallée de la Bruche (Alsace) a été marquée par la crise textile entre 1960 et 2000. L'effondrement d'une économie fondée sur la multiactivité d’ouvriers et d’ouvrières paysans ou bûcherons a conduit au départ des habitants et à l'abandon des petites parcelles de terres et de prés. Reboisée d'épicéas, "l’ombre portée de ces plantations jusqu’au cœur des villages est devenue le symbole de l’échec de la vallée", avance Régis Ambroise. Ingénieur agronome et urbaniste, il raconte dans la revue Sésame (Agrobiosciences-Inra) comment un plan de paysage a été conçu pour redonner de la lumière à cette vallée et le rendre ainsi plus attractif : embauche d'un agent de développement, création d'associations foncières pastorales, installation d'agriculteurs, organisation de la vente des produits agricoles...
Le Club PLUi Auvergne-Rhône-Alpes est animé par une équipe composée de la DREAL, de DDT, de l'ADEME, du CEREMA et de plusieurs agences d'urbanisme de la région. Le 27 novembre 2018, il organisait une journée sur PLUi, paysage et patrimoine. Plusieurs ressources sont désormais en ligne, axées notamment sur les questions de développement.
"Les collectivités territoriales peuvent pour différentes raisons acquérir du foncier. Preuve en est avec le département du Puy-de-Dôme qui est en train de racheter au titre "des espaces naturels sensibles" deux lacs de montagne", tous deux formés dans d'anciens cratères de volcans, l'un appartenant à Michelin et l'autre à EDF, indique Localtis. Les deux industriels étant décidés à vendre, le département redoutait que l'opération débouche sur des projets d'aménagement qui privatiseraient et dénatureraient les sites, facteurs d'attractivité touristique et cadre environnemental jusqu'alors préservé. Le département envisage également l'acquisition de terrains autour d'un des lacs.
Accompagnant la fusion des régions Auvergne et Rhône-Alpes, la réforme de l’administration territoriale de l’État a conduit à la création de la direction régionale de l’environnement de l’aménagement et du logement (DREAL) Auvergne-Rhône-Alpes en 2016. Afin d'être en mesure de répondre, sur son nouveau périmètre, aux attentes de ses partenaires, la DREAL a conduit un travail de connaissance et d’appropriation du nouveau territoire régional, qu'elle restitue sous la forme d'un "portrait régional" décliné en trois chapitres. Après une présentation des grandes caractéristiques du territoire, le document s'intéresse à son équilibre (foncier, planification, mobilité, ingénierie...), puis à ses "ressources et risques" (énergie, déchets, patrimoine naturel...). Un atlas cartographique complète cette publication.
Après le pétrole et avec de nouveaux modes d’alimentation et systèmes agricoles, une nouvelle manière d’occuper le sol pourrait exister en France. Quelle en sera la figure, et l’attractivité potentielle ? Proposé par une équipe de paysagistes et soutenu par une Agence de l’Eau, le projet "La Campagne des paysages d’Afterres2050" vient - avec textes et dessins - donner une visibilité concrète à la transformation des paysages agricoles. Une heureuse note d'espoir à la fin de ce document : "L’espace agricole post-pétrolier sera agréable à vivre" !
Organisée début juin 2019 par AURA-EE à Lyon, dans le cadre d'un cycle de trois séminaires intitulés "S'adapter au changement climatique : mon territoire est concerné !", une conférence présentait des solutions fondées sur la nature. Un document revient sur la rencontre et explique ce qu'est "une solution fondée sur la nature, qui se veut durable" : stocker davantage de carbone, par exemple via les prairies, les forêts, les tourbières, ou les landes, recourir aux zones d'expansion des crues, à la restauration des terrains en montagne, aux haies. Un focus particulier est fait sur des projets en lien avec l'eau. La synthèse rapporte également que "La Région Auvergne-Rhône-Alpes lancera prochainement un appel à manifestation d'intérêt sur l'adaptation pour la mise en œuvre d'actions sur les territoires".
Structure culturelle et lieu ressource et d'accompagnement en ESS implantée en milieu rural dans les Hauts-de-France, La chambre d'eau réunissait à l'automne 2017 artistes, acteurs culturels, élus, techniciens, chercheurs, habitants et porteurs de projets pour échanger sur les pratiques, enjeux et perspectives propres à l’art et la culture en milieu rural. Vidéos et synthèses d'ateliers sont à présent en ligne.
La Fédération nationale des CAUE a publié en 2017 un ouvrage qui rassemble "302 actions de pédagogie et de transmission d’une culture de l’architecture, de l’urbanisme et de l’environnement adaptées aux réalités des territoires". Fruit d’une enquête menée depuis trois ans auprès de tous les CAUE, les actions sont réparties en six catégories : connaître son territoire, devenir acteur de son cadre de vie, agir pour la qualité, habiter demain, dialoguer avec les arts, diffuser une culture entre architecture et société.
Le Parc national des Ecrins a conçu une démarche d'atelier intitulée "MOTIF Paysages", initiée en 2013, qui se veut à la fois démarche collaborative et boîte à outils de terrain évolutive, avec pour but de permettre d'initier des actions, de les capitaliser de manière innovante et partagée et de faciliter ainsi la sensibilisation des acteurs publics et privés du paysage au sens large. La démarche s'adresse à tous les acteurs qui observent et participent de près ou de loin à l'évolution des paysages et mobilise les acteurs concernés lors d'un atelier de terrain afin d'enrichir les réflexions et élaborer un premier diagnostic : clé de compréhension des paysages et de discussions entre acteurs, "MOTIF paysages" promeut en effet l'observation des territoires in situ. Elle entend ainsi participer à l'émergence d'une culture commune pour une meilleure prise en compte des paysages dans les projets d'aménagement et de gestion des territoires. Cette boîte à outils contient 12 fiches "motifs" sur les enjeux et les dynamiques d'évolution à prendre en considération à l'amont des projets et trois fiches "études de cas" rapportant des démarches et réalisations adaptées aux enjeux de préservation ou de mise en valeur des paysages.
"Le tourisme vert associé à l'intérêt pour le patrimoine figure parmi les cartes à jouer pour le développement local", écrit La Gazette dans un "portrait" de la "Vallée des peintres", un projet de la Communauté de communes monts et vallées ouest Creuse (25 400 habitants). Ce projet s'appuie sur des équipements tournés sur l'école de Crozant - quand entre 1850 et 1920 des colonies d'artistes venaient en villégiature dans l'Indre et la Creuse -, mais il faut pour cela convaincre les collectionneurs de prêter des tableaux et réussir à tisser des liens et des activités entre ce qui fut peint et ce qui subsiste. Le projet s'adosse également sur un centre d'art contemporain ouvert en 2018 à Fresselines (550 habitants) dédié à l'accueil d'artistes en résidence. Dessinant une nouvelle image du territoire, la Vallée des peintres deviendra-t-elle une "porte d'entrée touristique interrégionale" ?