Titre d'un article de La Lettre du cadre, qui rapporte que "pour préparer leurs concitoyens à un monde imprévisible, des communes ont quasi institutionnalisé le principe de « faire » avec les habitants." Les administrés s'impliquent alors au service de l'intérêt général et deviennent de "véritables partenaires des services publics". "Ce qui ne coule pas de source, rappelle le magazine. Pas plus que ne va de soi le fait que les agents travaillent main dans la main avec leurs administrés". La Lettre du cadre propose un zoom sur ces expériences de nouvelles formes de gouvernance, à Loos-en-Gohelle (Pas-de-Calais), Eybens (Isère) et en Italie.
S'il n'y a pas de recette miracle, "il y a des ingrédients, des balises [des invariants], une façon de regarder la Transition au travers d'un ensemble de concepts opérationnels ; des méthodes, des dispositifs qui ont fait ressource ailleurs, et qui peuvent servir de point d'appui. Il y a également des enjeux auxquels chacun va se confronter" (ex : créer et faire durer l'engagement des acteurs, coopérer, réussir à intégrer différents chantiers pour aller vers une action plus systémique...). Loos-en-Gohelle (ville pionnière) et ATEMIS (laboratoire d'intervention et de recherche) ont posé un premier cadre de référence. Trois autres villes (Malaunay, Le Mené, Grande-Synthe) les ont rejoint en 2018-2019 pour un "Atelier Villes Pairs, Territoires pilotes de la Transition" et participer au transfert et à l'enrichissement d'un référentiel, réunissant élus, DGS et "certains membres des services" de collectivités, entrepreneurs ou acteurs engagés du territoire. Il en résulte deux publications clés, dont un référentiel constitué de concepts opérationnels adossés à des méthodologies d'actions.
Titre alarmant d'un dossier de La Gazette, qui rappelle que le changement climatique va accentuer les déficits en eau alors que la ressource vient déjà à manquer sur de nombreux territoires pour satisfaire tous les usages. Et les conflits autour du partage de la ressource vont se multiplier, prédit l'hebdomadaire qui met notamment en avant le manque de solidarité amont-aval. Deux pages sont consacrées à des initiatives de territoires qui ont créé des structures locales de gestion de l'eau impliquant tous les usagers, un moyen d'éviter les blocages.
C'est sous ce titre qu'une publication du gouvernement présente le "Projet agro-écologique pour la France", projet qui "vise ainsi à produire autrement en repensant nos systèmes de production". "Produire autrement" y est décliné en 12 points clés : former les agriculteurs, développer et animer des projets collectifs, réduire l’utilisation des produits phytosanitaires, conseiller les agriculteurs, aider la transition, encourager l'agriculture biologique, engager et mobiliser les filières et les territoires, diminuer le recours aux antibiotiques vétérinaires, sélectionner des semences adaptées, enrichir les sols avec l'initiative 4 pour 1000, encourager l'apiculture, utiliser l'arbre pour améliorer la production. Ces 12 points sont explicités dans le document, accompagnés des outils et dispositifs mis en place dans le cadre de ce projet gouvernemental.
Cette rencontre des 17 et 18 mai 2018, proposée par le Réseau wallon de Développement Rural, était consacrée à des expériences innovantes et à des échanges de pratiques sur l’innovation en zones rurales. Toutes les présentations sont désormais accessibles en ligne. Celles-ci concernent les tiers-lieux, la souveraineté technologique, les systèmes alimentaires territorialisés, l’économie circulaire, les living labs, l'agriculture 4.0, les territoires et villages smart, les solutions pour les personnes âgées, l'agriculture et les forêts face au changement climatique, les initiatives citoyennes...
"Les territoires ont tout à gagner à anticiper les évolutions du climat, et ils en ont les moyens. Impacts sanitaires, partage de la ressource en eau, expositions aux risques naturels : toutes les populations et tous les territoires seront affectés par les changements climatiques, certains plus durement que d'autres. Ne pas faire de l'adaptation au changement climatique une préoccupation clé des stratégies d'aménagement et de développement, c'est prendre le risque de s'enfermer dans des impasses, en se privant par exemple d'infrastructures suffisamment résilientes ou d'opportunités économiques viables dans un climat différent. De telles situations auraient des conséquences graves en matière de cohésion sociale et territoriale." Le think tank Terra Nova et l'association I4CE détaillent dans un document les enjeux de l'adaptation au changement climatique - en termes de culture, de processus... - et font huit propositions pour passer à la vitesse supérieure.
Les apports théoriques et d'autres qui se veulent pragmatiques du sociologue, anthropologue et philosophe des sciences Bruno Latour, qui a publié plusieurs ouvrages pendant la crise sanitaire, sont souvent convoqués dans les réflexions/débats actuels. Un groupe de réflexion sur les "métamorphoses de l'action publique", animé par l'agence de design Vraiment Vraiment, a échangé avec Bruno Latour et livre un premier article dans lequel sont mis en avant : les apports "de Latour pour les politiques territoriales" ; des "principes d'action à partager avec les collectivités locales pour engager [un] travail d'auto-description collective" (i.e. "prendre conscience de la diversité des acteurs dont on dépend, et la rendre visible", "déplier une chaîne de subsistance"), qui est une autre manière de conduire un diagnostic territorial ; mais aussi des difficultés (à relever ?) pour passer à l'action en suivant ce cheminement.
Au cours de ces derniers mois, plusieurs centres de ressources et acteurs institutionnels ont publié des documents portant sur l'"alimentation durable" et les "systèmes d’alimentation [ou "alimentaires"] durable territorialisés". Ceux-ci s'adressent selon les cas aux acteurs publics et privés et présentent les enjeux et défis d'une agriculture et d’une alimentation durables, des notions clés, des analyses de projets et donnent des clés pour entamer des projets alimentaires territorialisés.
Avec la Breizh COP, la Région Bretagne a décidé de mettre les Bretons au centre du grand projet régional, qui déterminera l’avenir de leur territoire. Ainsi, au-delà des ateliers territoriaux et de la consultation des institutions et acteurs partenaires, la Région a ouvert en 2018 un large débat public. Elle met ainsi à disposition de chaque commune, collectivité, association, organisme, entreprise, mais aussi de chaque citoyen des outils originaux (jeu de plateau, jeu vidéo de gestion/simulation territoriale, questionnaire) pour participer à l’élaboration de ce projet régional. A noter : le jeu Strategiezh, outil ludique de débat public et d’animation d’ateliers, sous forme de jeu de plateau, permet de manipuler les enjeux du développement durable, en jouant au jeu des 7 familles.
L'outil CACTUS (Climat - Adaptation - Changements - Territoires - Usages) a été créé à la suite d'un projet européen qui visait à améliorer l'adaptation des populations littorales par une meilleure prise en compte du changement climatique dans les politiques publiques. Les acteurs institutionnels, économiques et associatifs du Golfe du Morbihan ont réfléchi à la forme et au contenu de l'outil, accompagnés par le PNR du Golfe du Morbihan et des scientifiques de l'Université de Bretagne Occidentale. Si CACTUS regarde spécifiquement les territoires de littoral, des informations, retours d'expériences... pourront intéresser tous les types de territoires.
Dans une circulaire du 16 mai 2019, le Premier ministre demande aux préfets de région de convier sous dix jours les "acteurs pertinents" (partenaires sociaux, élus locaux, représentants des opérateurs concernés, associations) de leurs territoires pour mettre en musique la mobilisation pour l'emploi et les transitions - notamment écologique et numérique - annoncées par le président, à travers six chantiers. L'objectif est de remédier aux "angles morts" des politiques publiques, c'est-à-dire aux situations où celles-ci n'atteignent pas leurs objectifs faute de suivi politique ou de coordination au plus près des territoires. Pour les aider, une fiche rappelle, pour chaque chantier, les dispositifs nationaux existants, les angles morts et les pistes de travail qui pourraient être exploitées.
La démarche Néolab² (Nouvelles économies, opportunités et leviers d’actions pour le bien-être en Bretagne), initiée par la DREAL Bretagne, visait à développer une réflexion et un engagement sur la transition économique au service du bien-être territorial (la construction de nouvelles économies locales soutenables, soucieuses de l’usage des ressources et de l’épanouissement des êtres humains) et une sensibilisation des acteurs aux démarches de coresponsabilité (collectivités, entreprises, citoyens). Pour cela, elle s'est appuyée sur l’accompagnement méthodologique de trois collectivités (une commune et deux communautés de communes). Les expériences des territoires pilotes ont été capitalisées pour proposer des outils aux élus et agents de développement qui souhaitent s'investir à leur tour dans ce genre de démarches.
Dans un article de mars 2019, le Centre International d’Études pour le Développement Local (CIEDEL) décrit les conséquences du changement climatique sur les territoires concernant les ressources naturelles et les activités humaines. Il pointe à ce sujet l'inégalité des territoires et en appelle à une juste coopération entre eux. Le CIEDEL s'arrête aussi sur l'adaptation des territoires, et pointe le rôle de pilote à jouer par les intercommunalités (notamment via un Plan Climat-Air-Énergie Territorial - PCAET). Ce qui nécessite des ressources (financières, en ingénierie), une approche transversale, des processus participatif qu'il convient de savoir/pouvoir/vouloir élaborer. Et le CIEDEL de proposer des pistes aux collectivités rurales pour conduire une telle animation du territoire, d'appeler les acteurs locaux à mettre en place des stratégies d’adaptation sans attendre la collectivité territoriale, de pointer comment de telles stratégies peuvent être un facteur de changement important sur les habitudes de travail collectives des collectivités territoriales et des autres acteurs du développement local.
"Les mesures mises en place pour lutter contre la pandémie de Covid-19 (...) ont relancé le débat sur le respect des libertés individuelles". Une problématique "également très présente dans le débat sur la transition écologique, dès lors que l'on aborde la question des changements de modes de vie". L'Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI) explore dans une courte note l' "enjeu de l'articulation entre liberté individuelle et politiques publiques environnementales à travers le prisme de la légitimité de l'action publique." Jusqu'où la puissance publique peut-elle aller sans remettre en cause les libertés individuelles ? Les auteurs d'une courte note entendent montrer "que la réponse à cette question est liée, notamment, à la grille de lecture utilisée pour expliquer les modes de vie, et qu'il en existe plusieurs suivant les points de vue adoptés. Ainsi, légitimer l'action publique demande avant tout de débattre collectivement des différentes visions des déterminants des modes de vie, afin de choisir démocratiquement des changements plutôt que de se les voir imposer par l'urgence de crises futures." Le think tank présente ici huit grilles de lecture pour penser les changements de modes de vie, pour lesquelles la question de la liberté se pose à chaque fois différemment.
"Engager des démarches de transition énergétique et sociétale, à l'échelle communale et intercommunale, devient pour les acteurs locaux une préoccupation croissante, renforcée par la crise sanitaire actuelle", estiment les acteurs de la recherche-action Transition Énergétique & Sociétal (TES). A partir de l'étude des Plans Climat-Air-Énergie Territoriaux (PCAET), ils proposent dans une note de synthèse une "démarche stratégique locale d'innovation sociale" : "la coopération y est au centre des changements à conduire, avec des enjeux qui relèvent de changement de posture, d'évolution des organisations et du pilotage des projets." Deux éléments paraissent capitaux : sept principes d'action à partager et huit actions structurantes à déployer, le tout s'inscrivant dans un processus général d'innovation.
Un nouveau dossier réalisé par l’Avise, avec le soutien du FSE, de la Caisse des Dépôts et de Régions de France, apporte des clés de compréhension et d’action aux structures de l'ESS ainsi qu'aux acteurs publics et privés qui souhaitent faire du numérique un levier de développement et de cohésion pour tous.
"Destination TEPOS" est une méthode développée par Solagro et l’Institut négaWatt qui propose une démarche de sensibilisation et d’appropriation de la transition énergétique par les collectivités locales et acteurs locaux, plaçant les participants en situation d’acteurs. Elle s’appuie sur un tableur permettant l’évaluation simplifiée de la situation énergie-climat (diagnostic et potentiels), puis un plateau et des cartes à jouer permettant la co-construction du futur énergétique du territoire. Cette méthode est diffusée par le CLER (Réseau pour la transition énergétique) auprès des collectivités et des structures qui les accompagnent (administration, associations, bureaux d’études…).
Le but du réseau "Coup de pouce", lancé en 2019 et coordonnée par le PNR Livradois-Forez, est d'aider les porteurs d'initiatives (habitants motivés, collectifs, associations) à faire aboutir leurs idées. Celles-ci doivent répondre "à un intérêt collectif, à la notion de « bien commun », et (...) [s'inscrire] dans une logique de transition (écologique, énergétique…), de recherche de réponses collectives à des problématiques qui n'en trouvent pas dans le champ des activités et des compétences habituelles des collectivités publiques ou des entreprises privées." Le réseau met ainsi en relation ceux qui ont des idées avec ceux qui, par leur parcours, leur expérience, leur savoir-faire, leurs connaissances, peuvent leur apporter un soutien et un appui.
L’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire consacre une revue - accessible en ligne - aux interactions entre pratiques écologiques et éducation populaire. L'occasion de clarifier certaines notions (comment et pourquoi est-on passé de l’éducation à l’environnement à l’éducation au développement durable ? S’agit-il d’enseigner ou d’éduquer à...?) et de les mettre en perspective par rapport aux politiques publiques et aux mobilisations de la société civile. L’ouvrage montre également que le développement durable mobilise les mouvements d’éducation populaire à la fois en termes d’enjeu éducatif mais également au titre d’un rapport particulier à la citoyenneté et à l’émancipation. Et, si les acteurs de l’éducation populaire interviennent sur les questions relatives au développement durable sans que cela modifie significativement leurs pratiques, les acteurs de l’écologie investissent largement de nouvelles manières de mobiliser inspirées de l’éducation populaire.