C'est ainsi que l'Union nationale des centres communaux d'action sociale (UNCASS) présente "La Conciergerie d'ici", expérimentation de 18 mois débutée en décembre 2021 par le CIAS de Sarlat-Périgord noir, la solution de téléassistance Présence Verte et le groupe de protection sociale complémentaire AGRICA, afin de "répondre à des besoins de première nécessité et lutter contre l'isolement en milieu rural".
"Les chiffres de l'Insee qualifient notre région de sinistrée. Pourtant, je suis convaincu que vivre à la campagne est une chance : c'est un laboratoire qui laisse toute liberté pour expérimenter et inventer des solutions." Ainsi parle le maire de Saint-Loup-sur-Semouse (Haute-Saône, 3 327 habitants). Lors de la visite d'une usine voisine juste avant sa liquidation en 2012, l'élu y a découvert plus de 3 000 sièges stockés. Ce fut le déclic : "Nous détenons un vrai savoir-faire à valoriser, mais pas seulement dans un sens patrimonial. Nous souhaitons faire de ce site, d'environ quatre hectares, dont la moitié en bâtiments, un pôle d'activités et un lieu intergénérationnel." La Banque des territoires raconte comment, après avoir lancé une SCIC avec plusieurs entreprises locales, la commune crée sur ce site un éco-hameau de logements pour seniors à partir du bois local (une douzaine d'emplois créés). De plus, un conservatoire de la Cité du meuble ouvrira en 2020 ; et de nombreux projets (résidence d'artistes, Fab Lab...) sont envisagés avec les habitants.
La mairie de Montvalezan (700 habitants, en Savoie) a recruté en 2016 une étudiante en service civique pour "rendre visite" aux personnes âgées isolées. Elle en a profité pour réaliser le plan de la maison de chaque personne et rédiger des petits portraits de chacune décrivant ses habitudes. La Gazette raconte le "succès" de cette opération, qui a permis de rompre l'isolement.
Innovation Sociale dans les Zones Rurales Marginalisées (SIMRA) est un projet financé par le programme européen Horizon 2020. Il a publié en 2018 (en anglais) un recueil d'exemples d’innovation sociale dans les zones rurales marginalisées d’Europe et des régions méditerranéennes, montrant comment l’innovation sociale peut aider à maintenir les services ruraux tels que la santé, l’éducation, l’énergie, la mobilité et d’autres services sociaux d’importance. Entre autres exemples : thérapie de montagne pour personnes handicapées (Italie), résidence avec grand-mères pour attirer les jeunes dans des villages dépeuplés (Bulgarie), ferme éco-sociale (Slovénie), initiative pour l’intégration des femmes au chômage (Espagne).
"Si ces derniers mois, la crise sanitaire a ravivé le spectre d'un « clash générationnel » dans le débat public, ce récit a poussé sur un terreau fertile : l'idée d'un fossé grandissant entre jeunes et seniors a largement précédé la pandémie. Mais qu'en est-il réellement des relations entre générations ?" Une enquête, publiée en 2022 aux éditions de la Fondation Jean Jaurès, fait le point sur les relations intergénérationnelles.
En septembre 2022, Rue89Lyon a profité des portes ouvertes de l'habitat participatif pour visiter plusieurs lieux et publie une série d'articles sur des initiatives autour de Lyon, qui mixent habitat et activités sociales, culturelles et économiques.
Le réseau Cohabilis, regroupement de structures mettant en œuvre des solutions d'habitat partagé en France, a publié à l'été 2022 une étude sur le potentiel économique de la cohabitation intergénérationnelle solidaire. Elle identifie ainsi les impacts économiques du dispositif solidaire et pose les bases d'un modèle économique pour les associations accompagnantes. "Ce travail a permis de montrer qu'en favorisant l'entraide entre les générations on parvient à faire faire des économies substantielles aux jeunes : 1800 € en moyenne/cohabitation, sur une durée de 7,5 mois en moyenne, des économies substantielles à la branche famille de la Sécurité Sociale : 600 € en moyenne/cohabitation, sur la même durée". L'étude met également en avant l'effet positif sur la santé mentale et le bien-être pour les séniors.
Le 31 décembre 2017, le pays Nivernais Morvan a sélectionné 14 villages et petites villes volontaires pour mettre en œuvre ce dispositif. Il s'agit de se projeter à dix ans afin de se fixer des objectifs, puis de déterminer les étapes pour les atteindre. Cette démarche, accompagnée par 11 agents de développement, doit permettre de mobiliser les habitants et de réunir les acteurs du territoire afin d'élaborer un "plan-guide", c'est-à-dire un mode d'emploi pour un projet partagé. Des initiatives multiples ont été lancées : création de logements intergénérationnels, espace culturel dédié aux 18-30 ans, espace d'exposition et d'apprentissage, espace de vente... Inspirée des logiques de projets issus du design, l'idée est de tester des équipements avant d'avoir résolu tous les problèmes. Le test permet, entre autres, de rendre visible le projet et de juger de sa pertinence.
L'idée de l'association locale le P'tit Bonheur : réunir pour 38 clichés les 38 plus âgés et les 38 plus jeunes du village québécois de Saint-Camille (525 habitants), car 37,9 est l'âge moyen à Saint-Camille. "37,9" est ainsi devenu le nom du projet. Celui-ci a été pensé dans un contexte où, alors que des services allaient disparaître au tournant au milieu des années 2000, 25 maisons ont été construites à quelques kilomètres du cœur de village pour attirer de nouveaux habitants, si bien qu'il existait un enjeu de faire se rencontrer les natifs et les néoruraux, les aînés et les jeunes. L'idée a donc consisté à réunir les générations autour d'un projet photographique avec échange de dons, puis à exposer les photographies. Un moyen pour établir un climat de confiance et de compréhension mutuelle entre populations.
Tel est le nom de l'étude lancée par La Fonda et Futuribles International, en association avec les acteurs de l'ESS. Après avoir élaboré quatre scénarios contrastés à l'horizon des vingt prochaines années, les principaux enjeux sociaux, économiques, sociétaux et politiques liés au vieillissement démographique ont été identifiés. Un repérage et une analyse de nombreuses innovations dont des acteurs de l'ESS sont porteurs ou parties-prenantes, en France et à l'étranger ont ensuite été réalisés. Des pistes stratégiques pouvant permettre aux acteurs de l'ESS de jouer pleinement leur rôle et de relever les défis d'une société vieillissante en ont été déduites.
"Le Défi’Frip, c’est l’histoire de vieux habillés en jeune ; c’est l’histoire de jeunes habillés en vieux ; c’est l’histoire de Roger qui retrouve la parole ; c’est l’histoire d’une tournée internationale ; c’est l’histoire d’un projet un peu "fou", diront certains", raconte Transrural initiatives. Tout a commencé en 2015 dans le PNR de la Brenne (36) quand est née, entre un Ehpad et un lycée, une dynamique de réflexion et de formation initiée par l’association Kaléidoscope sur le thème des habits. Des premières rencontres intergénérationnelles à l’envie de créer un spectacle avec des jeunes et des vieux pour retracer l’histoire de la mode, a pris corps un défilé qui, deux ans après sa création, continue de tourner. Récit à suivre dans le magazine.
Refusant la fatalité du village dortoir, le village de Moidieu Détourbe (1800 habitants) a initié en 2009 avec les habitants une réflexion sur la vie au village et la structuration de son centre. En octobre 2017, les élus ont concrétisé le premier acte de leur vaste projet en inaugurant le réaménagement de l’école maternelle et la création d’un restaurant intergénérationnel. Réhabilitation du groupe scolaire, création d'un équipement neuf accueillant activités de la maternelle, du périscolaire et des associations, ainsi qu’un restaurant intergénérationnel, aménagement des espaces, création d’une micro-crèche portée par ViennAgglo, restructuration de l’école élémentaire constituent la première tranche de réalisations. Le CAUE de l'Isère revient sur cette démarche, qu'elle a accompagnée.
La Gazette raconte comment le camion-cuisine Les Toqués de la Thiérache, géré par un centre socioculturel, rompt l'isolement des habitants et organise des moments de convivialité depuis 2022. Un prétexte au départ : organiser des ateliers culinaires destinés aux personnes qui ne savent pas cuisiner, pour au final proposer une animation intergénérationnelle.
Suite à un appel à projets, la Caisse nationale de la solidarité pour l'autonomie (CNSA) soutient la création de tiers-lieux en EHPAD et en résidences autonomie dont l'objectif est d'ouvrir et de valoriser l'établissement sur le territoire, en inventant avec ses voisins et l'ensemble des acteurs de la vie locale des activités et des services qui favorisent le lien social. 25 projets ont été retenus en 2021, dont deux en en AuRA : un à Saint-Germain-Nuelles (Rhône) et un autre à Aix-les-Bains (Savoie). Des fiches sur chaque projet ont été publiées à l'automne 2022.
Où se sent-on le plus seul en France ? Est-on plus solidaire en ville ou à la campagne ? À l'occasion de la Journée internationale des personnes âgées, les Petits Frères des Pauvres ont dévoilé le 1er octobre 2019 un rapport consacré cette année aux liens entre solitude, isolement des personnes âgées et territoires. On y trouve une étude et des préconisations.
"Au cœur du Morbihan, à une dizaine de kilomètres de Vannes, le bourg rural de Grand-Champ a réussi à la fois à réaliser des logements adaptés à la perte d'autonomie, mais aussi à les grouper autour d'une maison des Solidarités, qui rassemble nombre d'acteurs sociaux et d'associations autour du Centre communal d'action sociale (CCAS). Dans la foulée et contre toute attente, elle a aussi créé des logements pour les jeunes travailleurs, ainsi qu'un gîte d'accueil pour touristes et sportifs. Donnant pour une fois tout son sens à l'épithète « intergénérationnel »". Une expérience rapportée par La Banque des Territoires.
Petite ville du futur est une démarche incubée par la Région Bourgogne, 30 000 € sont alors attribués à chacune des communes embarquées, invitées à mener une très large concertation auprès de leurs habitants pour inventer un futur collectif. A Lormes (1 400 habitants, Nièvre), deux principes sont suivis : "d'abord en agissant très rapidement pour que les propositions des habitants soient immédiatement suivies d'effet ; ensuite en réfléchissant à des investissements à moyen et long terme". La Banque des Territoires rapporte comment "la démarche participative Petites villes du futur a pris au-delà des espérances" dans ce bourg qui "accueille aujourd'hui une multiplicité de tiers lieux, publics et privés, d'espaces associatifs, de lieux multi-activités comme les galeries d'exposition, favorisant rencontres, échanges, et développement tous azimuts".
À cause de leur maison inadaptée, trop isolée mais aussi de l’éloignement de leurs familles, plusieurs personnes âgées de Tilhouse (223 habitants dans les Hautes-Pyrénées) ont dû partir en Ehpad alors qu’elles n’étaient pas dépendantes. Pour éviter ces situations rarement choisies, la municipalité, en réflexion avec la MSA, a acquis et aménagé une grande maison de bourg en habitat partagé (trois studios et un espace partagé). Une famille est logée à l’étage pour veiller sur les résidents (contrat moral en contrepartie d’un loyer mensuel raisonnable). À côté de ce logement, un petit appartement a été aménagé et meublé pour recevoir les familles des résidents contre une participation aux charges.
L'association Polénergie démarre en 2016 un projet d’expérimentation en faveur de l’éco-mobilité financé dans le cadre du CDDRA Centre Ardèche. En partenariat avec les intercommunalités et les entreprises du territoire, elle travaillera sur deux axes : action de sensibilisation "déplacement domicile-travail", action intergénérationnelle "déplacements alternatifs et solidaires". Par cette dernière action, Polénergie souhaite trouver des réponses innovantes aux problématiques des jeunes et seniors du territoire : accès aux services, difficultés pour se déplacer, accès à l’information personnalisée… Pour cela, elle va recenser les besoins sur le territoire Centre Ardèche (en lien avec les intercommunalités et autres acteurs du terrain), puis mener un travail de benchmarking au niveau national pour identifier des actions existantes en faveur de la mobilité des jeunes et seniors en milieu rural, organiser des temps de rencontre avec les acteurs locaux pour croiser les données et identifier un programme d’actions à mener sur le territoire.
Les logements alternatifs au domicile et à l'hébergement institutionnel destinés aux personnes âgées se développent. En ville et en milieu rural, des acteurs locaux se mobilisent pour proposer des solutions de logement différentes. Celles-ci sont conçues pour répondre au vieillissement naturel des retraités et anticiper, voire prévenir la perte d'autonomie. Mal connues, ces initiatives multiformes sont pourtant riches d'enseignements, et contribuent à repenser la conception et l'usage des bâtiments ainsi que l'accompagnement des habitants. Le Plan Urbanisme Construction Architecture (PUCA) et le Cerema ont démarré en 2018 un travail de repérage et d'inventaire des initiatives innovantes (à retrouver en ligne) et organiseront en 2020 une journée de séminaire et d'échanges d'expériences.